La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Dans ma comptée des galets, j’écarte les méduses et rassemble assez d’écume
pour satisfaire l’appétit des calendes
pris sur l’île, l’oiseau tire en avant
le suc d’une poitrine-nourrice au prénom de Marthe
sur l’indifférence incontrôlée de la dérision aux seins plats
Cette rentée fait abstraction des affaires politiques, la bande à Mélenchon, forme de reptile venimeux , bouffant les paumes sans jouer à autre chose qu’au con
On ne sortira de la crise qu’en copulant selon la loi de la Nature
toute forme d’addiction ne menant qu’au trafic des genres, non pas émasculés du sexe, mais de droit de suite par autocratie
La Rentrée pour moi est à prendre en tout à l’exclusion de l’école et par la
GRANDE PORTE
le cheval d’art son sauté, sans mots des rations dans l’Haras National.
AU LONG DES RUES, LES ARBRES RACINERONT MON ETAT D’ESPRIT SANS L’OMBRE D’UN DOUTE
S’il était une foi qui fit beaucoup d’enfants et s’en trouva très heureuse
ce fut bien la mienne, dit le Peintre
en tenant son cheval par la bride cet après-midi du 21 Novembre 2023
La photo qu’avait prise son ami Alberto Muro dans l’Atelier du Duodénaire venait de rejoindre les services municipaux de communication, pour la confection de l’affiche destinée aux sucettes et abri-bus de la double exposition Niala en 2024 à Cognac et Châteaubernard
Le temps tenu à pleines-mains vibre éternellement
les feuilles mortes ça n’existe pas sur le persistant
la forêt humaine s’est étendue sans ravages
elle vient là passer le relais
une idée de poursuite, un besoin d’assurer, le développement du tronc
le train têtant aux traverses du rail, mis en gare avec ses voyageurs de plaisir
d’une longue traversée
Le long fleuve qui boit la mer la bouche ouverte prépare à l’étiage régulé, la boîte de peinture et le chevalet sur le pont de la prochaine aube …
James Sacré est né en 1939. Il passe son enfance et son adolescence à la ferme des parents en Vendée. D’abord instituteur puis instituteur itinérant agricole, il part, en 1965, vivre aux Etats-Unis où il poursuit des études de lettres (thèse sur la poésie de la fin du XVIè siècle français). Il y enseigne dans une université du Massachusetts (Smith College) tout en faisant de nombreux séjours en France et des voyages en Europe (l’Italie surtout) en Tunisie et au Maroc. Il a publié des livres de poèmes au Seuil (Cœur élégie rouge, 1972), chez Gallimard (Figures qui bougent un peu, 1978) et aux éditions André dimanche, ainsi que chez de nombreux “petits éditeurs”. Il vit de nouveau en France, à Montpellier, depuis 2001.
Extrait de Ecritures courtes
N’importe quoi le mot rouge : toute la vie dedans colères comme des taureaux, bêtise de mon père le voilà maintenant tranquille fin de sa vie je la veux comme un sourire la honte et la peur emportées, saleté comme un sourire en paille dans ses bottes ; et je l’aime aussi quand il est propre. Le mot rouge (fureur et la rouille à des endroits du monde) con- vient parfaitement pour tout dire
Comment tout ceci aurait-t-il put se faire si on avait pas muter en monstruosité ?
J’ai jamais pu être attiré par Harry Potter et encore moins par ces films de fiction conduisant à l’horreur réelle, mais le statut minoritaire qui m’échoue est incontestable au point que si je me taisais je me sentirais hermaphrodite
A force de cloner pour fabriquer des monstres on inocule un doute identitaire qui demanderait sa reconnaissance pour libérer l’être qui en souffre
Ce n’est pas la souffrance en question dont je doute, c’est sa cause
La cause qu’on ignore toujours en toutes choses, la fuite étant toujours plus simple
Alors l’hérésie prend le chemin d’une raison fabriquée de toute pièce
On avance grand v dans le mur en dévoyant par principe l’origine du problème
Il y a vingt ans l’homosexualité est devenue le remède aux problème de couple et a entraîné un changement radical entre hommes et femmes sans rien pouvoir modifier au système reproductif dont la suite ne peut être arrêtée. Maintenant le féminisme repart dans sa requête égalitaire qui ne peut rien changer d’autre sinon faire d’un macho une macho (en attendant un mot féminisé)
Le procès d’abus fait à l’homme actuellement m’apparait davantage comme un moyen pour obtenir autre chose, qu’une lutte totalement justifiée pour punir une violence que je réprouve sans réserve (Le procès Camus fait en Nouvelle Aquitaine est juste)
En revanche
Ce dahu du pronom s’il prêtait à rire personnellement ne dérangerait pas ma reconnaissance du libre choix que j’accorde à chacun. Mais il s’agit d’une modification génétique généralisée qui dérive dangereusement
J’aime l’image qu’inspire ce tableau où devant la beauté mammaire l’homme tète un animal fantasmagorique non par choix mais par manipulation évolutive
Je m’insurge contre une tendance qui se développe parce qu’aujourd’hui l’individu s’en remet à la machine et non plus à son intelligence
J’aime trop la Femme pour perdre toute considération à son égard
Marchant d’un feu follet dans le vieux cimetière, la peur que je ressentis de mourir me vint en croisant ces monuments funéraires d’une prétention aussi laide qu’indécente
Imagine la pauvre luciole qui arrive à poil devant un tel étalage d’orgueil
Mais comprendras-tu que cette gêne ne provienne pas d’une absence de costume ?
J’allais plus loin aussi vite que je pus, la navette entre moi et ma façon d’être n’était pas revenue de faire pisser le chien
Nous nous assîmes sur un pierre renversée que l’herbe fleurissait de son bon comme du mauvais et la pensée philosophique me tira les cartes pour me faire la bonne aventure
A quoi bon vivre à espérer s’il n’y a rien à attendre, me dis-je ?
Le chien me serpilla le regard d’un coup d’employé de surface scrupuleux de son ouvrage
Pourquoi attendre de quelqu’un qui attend de recevoir au lieu de donner sans préméditer?
Le plus gros du quiproquo vient de cette erreur d’observation
J’en suis l’impardonnable fautif depuis le commencement pour n’y avoir jamais rien changé
Seulement le refus de se rendre est autrement plus louable dans ce foutoir où tous les trafics se foutent des règles pour satisfaire l’égo en premier
Si le soleil est à vendre, j’en arrive à penser que dans l’ombre se trouve une forme pure de lumière…
Au tant qu’emporte le vent, le bateau ivre, s’entortille la trajectoire
Gens qui pleurent
J’en kiri
L’hume heur enfume sans que rien ne parvienne à devenir une pipe
Imprévisible à s’habiller comme il convient j’en perds ma chemise sans retrouver nues
C’est en 1936 que René Magritte fit ce calligramme ô combien expressif du questionnement philosophique que les revirements de l’homme lui manifestèrent à cette période cruciale
Amis de nombreux philosophes et visionnaire incontestable, il témoigne par cet autoportrait de l’annonce qui nous fut faite et parvient aujourd’hui à terme
La vague versatile de l’an brun nous sombre aux lumières d’un tango Titanic.
Ce ciel de Paris est plus pur qu’un ciel d’hiver lucide de froid
Jamais je ne vis de nuits plus sidérales et plus touffues que ce printemps
Où les arbres des boulevards sont comme les ombres du ciel,
Frondaisons dans les rivières mêlées aux oreilles d’éléphant,
Feuilles de platanes, lourds marronniers.
Un nénuphar sur la Seine, c’est la lune au fd de l’eau La Voie Lactée dans le ciel se pâme sur Paris et l’étreint Folle et nue et renversée, sa bouche suce Notre-Dame. La Grande Ourse et la Petite Ourse grognent autour de
Saint-Merry. Ma main coupée brille au ciel dans la constellation
d’Orion.
Dans cette lumière froide et crue, tremblotante, plus
qu’irréelle, Paris est comme l’image refroidie d’une plante Qui réapparaît dans sa cendre. Triste simulacre.
Tirées au cordeau et sans âge, les maisons et les rues ne sont Que pierre et fer en tas dans un désert invraisemblable. Babylone et la Thébaïde ne sont pas plus mortes, cette
nuit, que la ville morte de Paris Bleue et verte, encre et goudron, ses arêtes blanchies
aux étoiles.
Pas un bruit. Pas un passant. C’est le lourd silence de
guerre. Mon oeil va des pissotières à l’œil violet des réverbères. C’est le seul espace éclairé où traîner mon inquiétude. C’est ainsi que tous les soirs je traverse tout Paris à pied Des Batignolles au Quartier Latin comme je traverserais
les Andes Sous les feux de nouve
Des étoiles, plus grandes et plus
consternantes, La Croix du Sud plus prodigieuse à chaque pas que l’on
fait vers elle émergeant de l’ancien monde Sur son nouveau continent.
Je suis l’homme qui n’a plus de passé. — Seul mon
moignon me fait mal. — J’ai loué une chambre d’hôtel pour être bien seul avec
moi-même. J’ai un panier d’osier tout neuf qui s’emplit de mes
manuscrits. Je n’ai ni livres ni tableau, aucun bibelot esthétique.
Un journal traîne sur ma table.
Je travaille dans ma chambre nue, derrière une glace
dépolie, Pieds nus sur du carrelage rouge, et jouant avec des
ballons et une petite trompette d’enfant : Je travaille à la fin du monde.
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