PEAU DE FLEUR


PEAU DE FLEUR

Ciel en trémie, le printemps pose sa valise, le quai a une couleur de sable. Je me râcle la gorge au fond de ton herbe. Du cobalt au bout des couteaux bombe la quetsche, voilà le noyau sur la langue du renouveau

L’intervalle régulier de la partie vitrée pointille le ciel

Entre les maisons passe un ruisseau de soleil

Le canard qui glisse dans la baignoire entre tes seins est bien un col vers. Dès qu’il t’a vu laisser tomber le peignoir il est sorti tout seul du placard, faisant se dresser le chien qui parlait tout seul. On va bientôt pouvoir entrer dans la mer par l’île qui s’est détachée du remonte-pente pour rejoindre ton sourire

Ce matin l’odeur des couleurs n’a pas voulu s’habiller pour aller à la messe, mais a cravaté les carreaux de la chemise du ciel. Le cheval l’attirait

Sois tranquille le cerisier montre que son tant arrive, son tronc est tendu pour faire point-d’appui aux voix du seoir.

Niala-Loisobleu – 20 Mars 2022

SIGNE DE BON JOUR (reprise heureuse)


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SIGNE DE BON JOUR (reprise heureuse)

En ouvrant sur le palier, j’ai vu les marches de l’escalier en grande discussion avec la rampe. Des mots comme parapet, garde-fou me venaient aux oreilles. Le ton calme rassura vite mon inquiétude naturelle. On a tous une peur prête a sortir. A faire croire au chapeau accroché à la boule de la rampe, que les marches ne mènent nulle part où quand elles meuvent c’est vers la cave. Le pardessus qui attendait posé sur la première volée, en faisant semblant d’être absent, montrait qu’il était lucide. Le printemps en retard sur la température compte sur lui pour aller à la promenade. Il jettera de temps à autre des regards en dessous du col pour  vérifier qu’on est pas suivi par une tristesse. Deviner en suivant les yeux des portraits accrochés aux murs, ce qu’il suffit de suivre dans leurs regards pour trouver le couloir. Même au fond de la cave, l’if savait qu’il n’est pas dans un cul-de-bouteille. Le tire-bouchon n’a pu l’abuser. Une poignée de mains insomniaque ne cessait de faire tourner la béquille de la porte du jardin. Quelques mouvements d’entre baillements, laissent apercevoir le grand chariot, qui attend sauf les jours d’éclipse, tous feux allumés, qu’on appelle le cocher pour démarrer. Il devait y avoir peu de temps que les menthes s’étaient endormies, tout le bas du perron avait encore leur odeur poivrée qui s’échappait de la chambre d’amour. Quelle impression tirer du premier regard sur ce dernier samedi de Mars ? Aller faire ses courses ailleurs qu’au marché central qui crie trop fort des halles. Pas de liste, juste prendre ce qui est mûr. Sentir qu’il se passe quelque chose qui arrive, sans savoir à quelle heure les repas se servent, si ce qui attend dans l’armoire est suspendu au désir avenir sans se trouver plié, le désir irrépressible est seul juge. L’odeur de jument est trop nette pour un équipage de trois, le cheval sait que l’attelage est bien double je. A peine la première pénétration qu’un signe fait sourdre son eau.

Niala-Loisobleu – 31 Mars 2018

BARBARA, MA CLEMATITE


BARBARA, MA CLEMATITE

La confusion générale remise en ordre, les tiroirs conquis à tort se sont vus retourner à leur place. Reste alentour, on ne peut refaire le monde, le lot d’erreurs impitoyables que l’homme a en faveur lui appartient

Nous avons saisi au passage l’annexe que l’amour tient toujours en remorque et au terme d’un surf mémorable avons pu poser pied à taire les griefs dont la société raffole

Le regain de la plante montre sa force régénératrice

la Clématite est en avance au rendez-vous du Sacre

Sous l’humus qui a transpiré depuis l’automne la racine depuis son engagement montre l’ardent sous cette forme qui refuse l’abandon. Se soumettre en disant oui à tout en ignorant le non est injuste contrairement à ce qui se dit. C’est lâche un point c’est tout

L’anémone sait s’armer sous le corail pour se battre

et parvenir autour de l’écriture à peindre son serment comme le choix que rien ne contraint

Barbara, la nuit est claire à laisser la chambre montrer s’unir deux volontés.

Niala-Loisobleu – 19 Mars 2022

POSTE DE GARDE – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 46X38


« POSTE DE GARDE »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 46X38

Du pot noir qui monte à l’Est

la grenouille enlève son échelle

Monter oui mais qu’au soleil

L’anémone en montant son Poste de Garde

vient prendre son tour en génoise tout au long de la côte

La mer porte une naissance permanente

les fleurs au jardin de son ventre ne peuvent qu’être de sel

Au sommet de ta fourche le nid se fonde à partir des sphères de ta poitrine

faisons que les pierres portent le cri à la place qui est sienne

L’amour et pas le guère.

Niala-Loisobleu – 5 Mars 2022

GUERRE PAR ANDRE BRETON


GUERRE PAR ANDRE BRETON

Je regarde la
Bête pendant qu’elle se lèche

Pour mieux se confondre avec tout ce qui l’entoure

Ses yeux couleur de houle

A
Pimproviste sont la mare tirant à elle le linge sale

les détritus
Celle qui arrête toujours l’homme
La mare avec sa petite place de l’Opéra dans le

ventre

Car la phosphorescence est la clé des yeux de la
Bête

Qui se lèche

Et sa langue

Dardée on ne sait à l’avance jamais vers où

Est un carrefour de fournaises

D’en dessous je contemple son palais

Fait de lampes dans des sacs

Et sous la voûte bleu de roi

D’arceaux dédorés en perspective l’un dans l’autre

Pendant que court le souffle fait de la généralisation à l’infini de celui de ces misérables le torse nu qui se produisent sur la place publique avalant des torches à
pétrole dans une aigre pluie de sous

Les pustules de la
Bête resplendissent de ces hécatombes de jeunes gens dont se gorge le
Nombre
Les flancs protégés par les miroitantes écailles que

sont les armées
Bombées dont chacune tourne à la perfection sur sa

charnière
Bien qu’elles dépendent les unes des autres non

moins que les coqs qui s’insultent à l’aurore de

fumier à fumier
On touche au défaut de la conscience pourtant

certains persistent à soutenir que le jour va

naître
La porte j’ai voulu dire la
Bête se lèche sous l’aile
Et l’on voit est-ce de rire se convulser des filous au

fond d’une taverne
Ce mirage dont on avait fait la bonté se raisonne
C’est un gisement de mercure
Cela pourrait bien se laper d’un seul coup
J’ai cru que la
Bête se tournait vers moi j’ai revu

la saleté de l’éclair
Qu’elle est blanche dans ses membranes dans le

délié de ses bois de bouleaux où s’organise le

guet
Dans les cordages de ses vaisseaux a la proue desquels

plonge une femme que les fatigues de l’amour ont

parée d’un loup vert
Fausse alerte la
Bête garde ses griffes en couronne

érectile autour des seins
J’essaie de ne pas trop chanceler quand elle bouge

la queue
Qui est à la fois le carrosse biseauté et le coup de

fouet
Dans l’odeur suffocante de cicindèle

De sa litière souillée de sang noir et d’or vers la lune elle aiguise une de ses cornes à l’arbre enthousiaste du grief

En se lovant avec des langueurs effrayantes

Flattée

La
Bête se lèche le sexe je n’ai rien dit.

André Breton

JAUGE D’EVENT


JAUGE D’EVENT

Dans la trajectoire du laitier

avant que ta main se soit séparée de la tartine

et que tes seins au plus lourd de leurs balancements aient toucher taire

je me saisis des derniers mots que tu viens d’écrire pour mesurer l’esprit de ton encre

Niala-Loisobleu – 23 Février 2022

ALIGNE DE VIE


ALIGNE DE VIE

Courbe droite en plage

où dans l’évent

se recueille le rose des tamaris

et la ligne au plus lointain de flottaison

que du sel en demeure sur la table

bon à relever de son poivre

le fade d’averses malvenues en ses herbes

Le couteau et la palette

aux sangs mêlés des poignets

L’outre-mer

franchit l’étoc de son poitrail d’oiseau

Niala-Loisobleu .

20 Février 2022

SIMPLEMENT (REPRISE FAITE EXPRES)


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SIMPLEMENT (REPRISE FAITE EXPRES)

Ses mains nageant à l’encre

coude posé à juste titre

pour caler sa poitrine dans la toile

Elle dépasse le cadre du concept banal

sur les planches de botanique

Niala-Loisobleu – 20/02/20

SUR MA CARTE DES VISITES


SUR MA CARTE DES VISITES

Touffes gravées des odeurs mêlées que livre un morceau de chemin

l’oiseau y court

il n’y a pas de bruit de moteur

Là ce bouquet d’arbrisseaux où une mèche de bête sauvage a laissé de quoi nourrir l’imaginaire

ici l’herbe ne s’est pas relevée de l’orgasme que nous y avions portés

Les pierres de la maison en ruine donnent aux lézards un point de bavardage

J’aime toujours me repasser ta voix pour que tu me fasses la lecture.

Niala-Loisobleu – 19 Février 2022

DU SOLEIL QUI ME GARDE EN PLAINE


Henri Matisse

DU SOLEIL QUI ME GARDE EN PLAINE

S’étire ton corps aux rives d’un grand fleuve tranquille où scintille la course solaire

quelque chose du collier de perles d’ambre au cou des temples de la plaine tenant naissance permanente dans une apparence contraire

la traversée d’ombres dans laquelle je marche mène à la porte du coq qui se tient ferme à ses aiguilles

Te voici devenue jonque au cap d’une Asie qui dame comme Matisse mon ailleurs résolu sur des encens brûlants pour ne perdre l’odeur de tes pores, mes attaches, sur les cordes d’un si tard

A voir la licorne sauter je reste le seul à ne pas m’étonner de cette présence retenue

nous n’étions pas dès le départ faits pour partager le monde vulgaire

tous mes amours y meurent pour rester vivre dans l’Esprit de couleur de la véritable oeuvre d’Art.

Niala-Loisobleu – 18 Février 2022