La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Ciel en trémie, le printemps pose sa valise, le quai a une couleur de sable. Je me râcle la gorge au fond de ton herbe. Du cobalt au bout des couteaux bombe la quetsche, voilà le noyau sur la langue du renouveau
L’intervalle régulier de la partie vitrée pointille le ciel
Entre les maisons passe un ruisseau de soleil
Le canard qui glisse dans la baignoire entre tes seins est bien un col vers. Dès qu’il t’a vu laisser tomber le peignoir il est sorti tout seul du placard, faisant se dresser le chien qui parlait tout seul. On va bientôt pouvoir entrer dans la mer par l’île qui s’est détachée du remonte-pente pour rejoindre ton sourire
Ce matin l’odeur des couleurs n’a pas voulu s’habiller pour aller à la messe, mais a cravaté les carreaux de la chemise du ciel. Le cheval l’attirait
Sois tranquille le cerisier montre que son tant arrive, son tronc est tendu pour faire point-d’appui aux voix du seoir.
En ouvrant sur le palier, j’ai vu les marches de l’escalier en grande discussion avec la rampe. Des mots comme parapet, garde-fou me venaient aux oreilles. Le ton calme rassura vite mon inquiétude naturelle. On a tous une peur prête a sortir. A faire croire au chapeau accroché à la boule de la rampe, que les marches ne mènent nulle part où quand elles meuvent c’est vers la cave. Le pardessus qui attendait posé sur la première volée, en faisant semblant d’être absent, montrait qu’il était lucide. Le printemps en retard sur la température compte sur lui pour aller à la promenade. Il jettera de temps à autre des regards en dessous du col pour vérifier qu’on est pas suivi par une tristesse. Deviner en suivant les yeux des portraits accrochés aux murs, ce qu’il suffit de suivre dans leurs regards pour trouver le couloir. Même au fond de la cave, l’if savait qu’il n’est pas dans un cul-de-bouteille. Le tire-bouchon n’a pu l’abuser. Une poignée de mains insomniaque ne cessait de faire tourner la béquille de la porte du jardin. Quelques mouvements d’entre baillements, laissent apercevoir le grand chariot, qui attend sauf les jours d’éclipse, tous feux allumés, qu’on appelle le cocher pour démarrer. Il devait y avoir peu de temps que les menthes s’étaient endormies, tout le bas du perron avait encore leur odeur poivrée qui s’échappait de la chambre d’amour. Quelle impression tirer du premier regard sur ce dernier samedi de Mars ? Aller faire ses courses ailleurs qu’au marché central qui crie trop fort des halles. Pas de liste, juste prendre ce qui est mûr. Sentir qu’il se passe quelque chose qui arrive, sans savoir à quelle heure les repas se servent, si ce qui attend dans l’armoire est suspendu au désir avenir sans se trouver plié, le désir irrépressible est seul juge. L’odeur de jument est trop nette pour un équipage de trois, le cheval sait que l’attelage est bien double je. A peine la première pénétration qu’un signe fait sourdre son eau.
La confusion générale remise en ordre, les tiroirs conquis à tort se sont vus retourner à leur place. Reste alentour, on ne peut refaire le monde, le lot d’erreurs impitoyables que l’homme a en faveur lui appartient
Nous avons saisi au passage l’annexe que l’amour tient toujours en remorque et au terme d’un surf mémorable avons pu poser pied à taire les griefs dont la société raffole
Le regain de la plante montre sa force régénératrice
la Clématite est en avance au rendez-vous du Sacre
Sous l’humus qui a transpiré depuis l’automne la racine depuis son engagement montre l’ardent sous cette forme qui refuse l’abandon. Se soumettre en disant oui à tout en ignorant le non est injuste contrairement à ce qui se dit. C’est lâche un point c’est tout
L’anémone sait s’armer sous le corail pour se battre
et parvenir autour de l’écriture à peindre son serment comme le choix que rien ne contraint
Barbara, la nuit est claire à laisser la chambre montrer s’unir deux volontés.
Pour mieux se confondre avec tout ce qui l’entoure
Ses yeux couleur de houle
A Pimproviste sont la mare tirant à elle le linge sale
les détritus Celle qui arrête toujours l’homme La mare avec sa petite place de l’Opéra dans le
ventre
Car la phosphorescence est la clé des yeux de la Bête
Qui se lèche
Et sa langue
Dardée on ne sait à l’avance jamais vers où
Est un carrefour de fournaises
D’en dessous je contemple son palais
Fait de lampes dans des sacs
Et sous la voûte bleu de roi
D’arceaux dédorés en perspective l’un dans l’autre
Pendant que court le souffle fait de la généralisation à l’infini de celui de ces misérables le torse nu qui se produisent sur la place publique avalant des torches à pétrole dans une aigre pluie de sous
Les pustules de la Bête resplendissent de ces hécatombes de jeunes gens dont se gorge le Nombre Les flancs protégés par les miroitantes écailles que
sont les armées Bombées dont chacune tourne à la perfection sur sa
charnière Bien qu’elles dépendent les unes des autres non
moins que les coqs qui s’insultent à l’aurore de
fumier à fumier On touche au défaut de la conscience pourtant
certains persistent à soutenir que le jour va
naître La porte j’ai voulu dire la Bête se lèche sous l’aile Et l’on voit est-ce de rire se convulser des filous au
fond d’une taverne Ce mirage dont on avait fait la bonté se raisonne C’est un gisement de mercure Cela pourrait bien se laper d’un seul coup J’ai cru que la Bête se tournait vers moi j’ai revu
la saleté de l’éclair Qu’elle est blanche dans ses membranes dans le
délié de ses bois de bouleaux où s’organise le
guet Dans les cordages de ses vaisseaux a la proue desquels
plonge une femme que les fatigues de l’amour ont
parée d’un loup vert Fausse alerte la Bête garde ses griffes en couronne
érectile autour des seins J’essaie de ne pas trop chanceler quand elle bouge
la queue Qui est à la fois le carrosse biseauté et le coup de
fouet Dans l’odeur suffocante de cicindèle
De sa litière souillée de sang noir et d’or vers la lune elle aiguise une de ses cornes à l’arbre enthousiaste du grief
S’étire ton corps aux rives d’un grand fleuve tranquille où scintille la course solaire
quelque chose du collier de perles d’ambre au cou des temples de la plaine tenant naissance permanente dans une apparence contraire
la traversée d’ombres dans laquelle je marche mène à la porte du coq qui se tient ferme à ses aiguilles
Te voici devenue jonque au cap d’une Asie qui dame comme Matisse mon ailleurs résolu sur des encens brûlants pour ne perdre l’odeur de tes pores, mes attaches, sur les cordes d’un si tard
A voir la licorne sauter je reste le seul à ne pas m’étonner de cette présence retenue
nous n’étions pas dès le départ faits pour partager le monde vulgaire
tous mes amours y meurent pour rester vivre dans l’Esprit de couleur de la véritable oeuvre d’Art.
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