« AUBE EN CORPS » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/CANSON 21X29,7


NIALA

« AUBE EN CORPS »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/CANSON 21X29,7

A border la dernière vague à la nage

en laissant la gorgone faire ses offres d’influenceuse

et toucher la côte dans l’écho du pouls juste pour se prouver

qu’on tient debout

toujours sauvage

cap vert

et plus qu’animal

Chien Fou

chuilà qui se paye bon sang sur les trottoirs de ses rues

Je t’embrasse ma Mie

comme une énième jeunesse sur la route de St-Jacques…

Niala-Loisobleu – 24 Juillet 2022

FLUCTUATIONS – COLETTE GIBELIN



FLUCTUATIONS – COLETTE GIBELIN

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Inspire
Une source est dans ton regard
Respire les mots et leurs fragrances d’herbes sauvages
Respire le bleu et l’ocre des plages,
l’ivresse claire des coquillages
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Expire
Mets en déroute les relents de prières,
les regrets,
les reliefs de mauvais repas
Expulse les miasmes,
les remugles d’organes, les borborygmes
.
.
Ouvre la porte, jette les clés
Il est grand temps de te jeter dans la mêlée,
de rebondir, toujours plus haut,
vers le soleil
.
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Ouvre les bras
Que les oiseaux du bout du ciel
se perchent sur tes branches
Que l’aube éclate en giclées de tendresse
La vie est douce, comme la peau,
comme le miel
.

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Inspire
Aspire l’infini
Savoure son goût de gingembre
Qu’il s’insinue à l’intérieur de ton corps
Qu’il t’habite
Comme l’eau habite la terre
Comme le vent habite les mots
.
.
Que la parole s’ouvre, vive et claire
De bouche à oreille,
on partage les étoiles,
le jus de figue et le libre avenir
On échange, langues légères ou gutturales,
un bruissement de galets
On explore la mémoire
.

..COLETTE GIBELIN

HOUX DOUZE ROSES


MARC CHAGALL

HOUX DOUZE ROSES – PAUL ELUARD



La hache la façon de tenir un verre brisé
La négation d’une fausse note les clous les fards
Le sens commun les algues les ravins l’éloge tout ou rien
La pourriture astrale et le reflet de son délire
La lune de rosée et beaucoup d’animaux gaillards
Dans cette ville disparue dans cette ville camarade
L’orage vagabond ses prunelles éclatée son feu virtuel
Le brassage des graines des germes et des cendres
Coin des Acacias masqué d’odeurs le sable fait la moue.Lune la feuille fleur le sein et les paupières lourdes
Les longs baisers de la balafrée aux cheveux pâles
Qui m’accompagne toujours qui n’est jamais seule
Qui m’oppose le flots des non quand les oui ne pleuvent pas
Elle a pour elle sa faiblesse machinale
Les gémissements incessants de l’amour
L’introuvable gorgée d’eau vive
La décevante gorgée d’eau neuve
Elle a pour elle les premières et les dernières fumées
Légères les fourrures mortes de chaleur
Le sang des crimes qui défait les statues négatives
Elle est pâle et blessée et taciturne
Elle est d’une grande simplicité artificielle
Velours insondable vitrine éblouie
Poudre impalpable au seuil des brises du matin
Toutes les images obscures
Perdues dans l’étendue de sa chevelure diurne

.Paul Éluard,
(La Vie immédiate, 1932)



TOUT SE LÈVE


TOUT SE LÈVE

Ah l’air est frais la bonne heure, le cerisier traverse mon jardin avec un goût d’aimer ce dimanche d’été

Tout dort sauf ma pensée partie en vacances…

Niala-Loisobleu – 24 Juillet 2022