ET LA TERRE COULE… HENRI MESCHONNIC


ET LA TERRE COULE… HENRI MESCHONNIC

et nous avons mis le temps sous nos pieds
et nous avons
marché marché plus d’une vie
une vie une vie plusieurs vies
pas assez des yeux pour voir
pas assez des mains pour prendre
pas assez de nous pour vivre
et nous avons trouvé des
naissances sur des naissances
c’était il y a un instant
demain
c’est là que nous sommes
les visages se transforment
si vite
que les yeux mangent les lèvres
je me rendors le visage
mais je veille de toute ma peau
et je sens dessus des mondes
c’est la foule que nous faisons
le chemin que nous devenons

Henri Meschonnic

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NOEUD-COULANT


NOEUD-COULANT

Un bouillon de moules dans l’assiette en buvant un vain blanc moelleux, serait censé rallumer les mines

la boucle est bouclée, plus rien va, faites vos je

le haut de la pyramide n’offre plus rien à voir

Sisyphe reste lové sous ta pierre le temps qu’on trouve Figaro.

Niala-Loisobleu – 6 Juillet 2022

LES 24 HEURES DU MENT


LES 24 HEURES DU MENT

Penchés sur l’épaule-position les lenteurs se succèdent

le starter applique à sa tempe le révolver

Tarzan loupe la liane dans une overdose de Jane

les forceps ont peinés à former un gouvernement , mais pourquoi tant de temps pour si peu ?

A changer de cheval pis que borgne seul le mur se rapproche

C’est plus de l’utopie, le sable quitte la grève pour défoncer au gars laid l’essai d’évasion estivale dans l’amer

Sacré non de dieu tout prend feu en hors-piste…

Niala-Loisobleu – 6 Juillet 2022

Par une nuit nouvelle – Paul Eluard



Par une nuit nouvelle – Paul Eluard

Femme avec laquelle j’ai vécu
Femme avec laquelle je vis
Femme avec laquelle je vivrai
Toujours la même
Il te faut un manteau rouge
Des gants rouges un masque rouge
Et des bas noirs
Des raisons des preuves
De te voir toute nue
Nudité pure ô parure parée
Seins ô mon cœur

Paul Eluard

DE LÀ ET DE SI


DE LÀ ET DE SI

A l’heure où la douceur couvre La Chaume la lumière matinale donne à croire que la vie marque sereinement son territoire

D’as l’équilibre d’un temps d’été l’oiseau sautille au sol entre les brins d’herbe le nez collé à la vitre do retour harmonique du partage à l’autre

Les petites maisons blanches sentant le peint frais sortent des blés fraîchement coupés

Contre le coquelicot où ton sein pointe la poésie relève sa jupe à fleurs.

Niala-Loisobleu – 5 Juillet 2022

LA BOÎTE A L’ÊTRE 21 (REPRISE)


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LA BOÎTE A L’ÊTRE 21 (REPRISE)

LES CONTES DE L’INVISIBLE

Il y a une fois

qu’il était

un point suspendu se balançait

cerf-volant croisant dans son paradis Bleu

S’il s’interrogea des fois, mit long  à comprendre qu’à vouloir trouver réponse à tout on s’éloigne du Centre, droit dans le mur du Triangle des Bermudes

Bien sûr il y a

les parents

les frères

les soeurs

le mari ou l’épouse

les enfants

le patron

l’épicier

la voiture

les godasses à changer

et l’abscons qui répond toujours pas au téléfon

Mais mon dos

il me fait bien moins mal

quand j’écoute mon coeur à vélo hâler

et que je marche dans le sens de mon âme à bois

en sortant mon oeil de l’herpès pour gratter le besoin de Lumière

J’ai toujours le même âge

dans l’état civil

mais

la vérité

c’est qu’à devoir traverser

mieux vaut garder son tablier et ses culottes courtes

en déchirant tous ses papiers

puisque mourir pour mourir

vaut mieux vivre

Elle est là grande ouverte

a pas bougé

au bord de l’Amour

Ma qu’Aime

large

baie entre

regardant de la bonne moitié de la bouteille

tendue comme un promontoire

pour que j’habite chez Elle

Rut de la Plume d’Encre.

Niala-Loisobleu – 9 Janvier 2013

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