TENIR LE FOND DE LA COUR EN JARDINIERE


TENIR LE FOND DE LA COUR EN JARDINIERE

Journal replié je t’ai assise de manière à ce que tu entendes mes genoux te dire tout ce qu’ils ne plient pas au premier signe

Ta gueule de fond d’atelier contient une si longue histoire que je ne passe plus par l’Observatoire pour avoir les nouvelles. La tienne du bout des pieds à la poignée des hanches c’est mes fortifs, cet endroit où je jouais au ballon en tapant dans une gamelle. La roue à aubes y tient prête son fil d’eau. J’ai toujours appris dehors ce qui manque à l’école en matière d’humanité. Alors que j’étais au bord de la Seine, les Tuileries cuisaient cette sorte d’argile dont on commence par voir du sauvage sortir du Cabinet de Curiosités des coins non habités Très précoce j’ai atteint l’orée par où on sort. J’ai jamais refusé d’être instruit par l’odeur que le mystère propose à ceux qui ne posent pas de questions à côté. Le premier nichon qui m’ait sauté dessus , loin de me faire peur, m’a rassuré. Ce qui fait que j’ai la certitude d’avoir jamais été sevré. La musique porte plus loin que la voix, tais-toi et lève un bras après l’autre que je colle mon oreille aux conques d’aisselles. Je trouve que les hordes qui en dévalent emmènent autrement plus haut que la promesse d’une vente au Diable. Je garde pour preuve de passage tout ce que je ne laisserai pas à mes enfants faute d’avoir donné sans attendre de retour aux vents bien aspectés. Les autres c’est le pourboire obligé. J’ai commencé à peindre ce fond de cour qui garde en lisière son fond d’avant le feu quand l’eau a tenté de mettre en place la vérité sans y parvenir. C’est sensuel plus qu’un bout de corne de rhinocéros, mais ça tient du fauve.

Niala-Loisobleu – 7 Mars 2022

PONTE


PONTE

De l’idée que le crayon taquine comme un de ces matins sous le saule pleureur on se met à rire en jetant sa ligne, je me lançais embarquer

Arrivé au premier méandre, j’eus à peine le temps d’apercevoir sauter une vache dans le train de passage

Pourtant dans l’ensemble ça freine

Une gardienne de but dans un match de ligue féministe bloque l’attention en se mettant les seins nus.

Bof, dit le Chef-de-Gare, j’ai assez de mes problèmes avec les retards et accidents ferroviaires

Des jonquilles insouciantes haussent les épaules

Les gosses disent à leurs parents de trouver un endroit sans guerre pour le prochain petit-frère

Bien-sûr que le printemps approche même si ça contredit l’esprit chagrin d’un qui croix aux cimetières militaires pour ne pas démordre de sa marotte.

Niala-Loisobleu -7 Mars 2022

DES CALOGES D’ETRETAT


DES CALOGES D’ETRETAT

Le passé m’aide sans me tenir à l’écart du présent, tel qu’il est, que je n’ai pas pour autant l’obligation d’entretenir

T’entendre me dire ce à quoi projette ton esprit, va mieux avec la cravate que je n’ai pas encore mise, qu’avec le haillon qui colle aux basques à pas pouvoir décoller

Je ne sais pas peindre autrement qu’en adaptant le mur qui cache à la dentelure du feuillage d’une essence porteuse

Pour aider à croire faut pas s’en tenir à ce qui est fini

Ainsi aujourd’hui encore j’en appelle à Matisse et ses Caloges

C’était du temps où Etretat avait des pêcheurs qui montaient leurs vieilles embarcations sur la plage, en les posant sur les galets avant de les couvrir d’un toit de chaume pour en faire des cabanes pour le matériel de pêche

L’odeur des bonnes pêches tenue à l’intérieur ça amorce autrement que quand tu remontes des débris de chair dans ton filet

C’est con au point de devenir féroce le quotidien

Laisse-nous de la mer pour partir sans fuir en restant englué sur place. Tes contraintes en ce qu’elles possèdent au-delà de la bêtise ne tournent pas mes couleurs en bouillon de moules.

Niala-Loisobleu – 7 Mars 2022

MATIN ET SEOIR


MATIN ET SEOIR

Les motifs du tapis m’invitent à prendre l’air, ce que le chat a du faire

en me levant le coussin était vide

Le poste éteint laisse traverser la cuisine sans allumer

Les oiseaux dorment dans un coin d’arbre, j’espère en dehors des dépêches qui tombent

De la main qui serre la tasse un premier bonjour montre le bout du nez

C’est mêlé de teintes désaccordées avec dans les voix des accents dépareillés

Je n’ai pas été réveiller l’enfant en voyant le calme qui le tenait blotti dans les draps d’une histoire de son âge. J’ai même reconnu un paysage intact qui se tenait à la sortie de son lit

Balayer devant sa porte le temps d’enfiler la chemise et de sortir trouver le bon quai…

Niala-Loisobleu – 7 Mars 2022