Georges Moustaki – Les Enfants d’Hier


Georges Moustaki – Les Enfants d’Hier

Nous sommes des enfants d’hier
Qui n’ont pas encore grandi
Nous tirons encore la langue


Et nous faisons beaucoup de bruit
Nous jouons avec des guitares
Et nous écrivons des chansons
Nous fumons des herbes bizarres
Qui poussent autour de la maison

Parfois la vie nous illumine
Quand le soleil est de retour
Sur le sommet de ces collines
Où nous allons faire l’amour
C’est nous que les voisins détestent
C’est à nous qu’on offre des fleurs
On surveille nos moindres gestes
On reprend nos chansons en choeur

Notre berceuse était amère
Quand nous étions petits soldats
Lorsque dehors il faisait guerre
Lorsque dedans il faisait froid

Nous sommes des enfants d’hier
Qui n’ont pas encore grandi
Nous tirons encore la langue
Et nous faisons beaucoup de bruit

Georges Moustaki

« AU COIN DE RUE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE SOUS/VERRE 50X70


« AU COIN DE RUE »

NIALA 2022

ACRYLIQUE SOUS/VERRE 50X70

Voilà le carrefour des verticalités

riverain des voies du silence

Au pied de la chambre de bonne, eau-courante au fond du couloir, par l’escalier de service siou-plait

sur le trottoir contre la descente pluviale poussera jusqu’au bout une dernière anémone

chanteuse à texte de rue, lavandière, ravaudeuse de naturel, walkyrie écuyère du rein, conteuse de cuisine, surréaliste file de joie d’un beau cabinet de curiosité, que l’ibère n’a pas gelé lors de la colonisation

A la vérité chacun son sursaut pour franchir la pantalonnade du quidam

vivre sans cacher la réalité de sa gourmandise

Tout comme Frida je préfère la trompette du mariachi à celle de Jéricho

Quatre-saisons à l’arrêt, la charrette mêle dans son étal la figue au rouge carnassier de la langue, des menthes, pour la promotion de l’abricot au sein du caniveau

L’enfant, cul au bord et pieds dans la rue pousse les moulins jusqu’à la Mancha avec son cheval amoureux de sa licorne

Où des maisons-blanches marquent de leurs bornes l’orée du bois

En plein soleil sous les marronniers (pour l’ombre) le fameux bac à sable des entrailles que la mer tangue au bas d’une falaise aux seins lourds

Si le peintre et son oiseau habitent là , c’est parce que les catéchèses d’une société nouvelle étant passés par là, rien de bon tient encore debout

Allez loup ya !

Niala-Loisobleu 25 Janvier 2022

LIVRAISON À DOMICILE


LIVRAISON À DOMICILE

Parti du fond du cœur le message chevauche en satellite l’inconnu du numéro de la rue

Au temps des existences humaines le facteur était le tiret attaché à toute correspondance

Avec internet il n’en est plus de m’aime

Ça bavarde a n’en rien apporter en dehors du vide

Quand mes mots-peints prennent la route, tout comme les rubans de leur canne, ils portent l’attachement compagnonique de l’enseignement des Cayennes et de leurs Mères

A quoi bon t’écrire si tu ne reçois rien du message

La sérénité sera mieux logée dans la solitude

Niala-Loisobleu – 25 Janvier 2022