
L’insanguinata – Fausto Mesolella
Tu me dis comme tu es blanche
Et tu allumes le feu
C’est ramique
Terre du cri
Où mes mains sur la tournette te modèlent
Avant de passer l’émail au four…
Niala-Loisobleu – 3 Janvier 2022

Tu me dis comme tu es blanche
Et tu allumes le feu
C’est ramique
Terre du cri
Où mes mains sur la tournette te modèlent
Avant de passer l’émail au four…
Niala-Loisobleu – 3 Janvier 2022

Et ce délire déjà déchiré du mouchoir et du sperme, et l’odeur des affûts : la main, dans le bras creux, cherche l’hiver, le fou rire.
On grandit malgré soi dans l’oreille des vigies.
Ce que l’on dit de bleu fait mourir les filles.
Aimons jarres et parfums.
Marchons nus dans les rues.
Les maisons qu’on abat, faisons-en des navires.
Langue en langue.
Le doigt sur la bouche.
Affame.
Femme.
Blé bleu du chaos verni,
je t’incendie.
Dix clous sans tête
et je meurs à l’envers.
Incertain venin des nages.
Belle enclume de
Babel
dont je cache les marteaux.
Je m’insurge et vomis :
fleurs et bourreaux bourrus
m’enferment ici.
N’étemue qu’un vizir nu,
qui balbutie, qui lapide.
Le corps: maison de salive où des jambes multiples laissent trace, empreinte, où des mains de cent doigts effleurent le verre mince de l’œil ou du poignet.
Que meure la hâte des battements du cœur !
Que le bon liquide circule et soit suave!
Tout le vêtement des veines, cachons-le sous la peau.
Nous voici désossés, lancinants, languissants et meurtris.
Et nos bris de verre nous assaillent.
Et nous crispons poings et flottilles.
Le nerf aigu de l’herbe avive en nous paresse et pâmoison.
Cachons les épaules dans les grands miroirs.
Blé d’embolie dans le mille.
Ou serpent voyageur des abîmes.
Ainsi, ce ne serait que l’intérieur d’une coquille d’œuf : y loge un poing fermé.
Mille pattes le roulent en moi, qui n’ai pas de ventre.
Et j’use de mon droit de canaille, je souffle dans tous vos orifices et je vous enduis de mes liquides amers.
Réjouie, la dentellière se perd dans sa dentelle.
Je m’égosille dans la sueur; nos vitres vitrifiées, quel marteau les brisera?
Quel poupin me nargue?
Quel pantin me foudroie?
Quel jasmin me séduit?
Quel aveugle entêté me bande les yeux?
Quel bandit de bonheur m’étrangle?
Qui m’arrache langue et doigts?
Le nain
Vertige.
Jacques Izoard
Fous et asiles : camps de concentration, mal-être, répression, liberté
[2015]
Paroles de Stefano Benni
Musique de Fausto Mesolella
Extrait de l’album « Canto Stefano – Fausto Mesolella Canta Stefano Benni »
Le texte de YT.






J’ai besoin d’argent pour acheter De
la couleur rouge pour les coquelicots
Pour le soleil ocre et jaune vif
Et un tube d’amour séché Du
bleu pour peindre la nuit
Mais tu es dans les clubs de ceux qui savent que
je t’aime cent fois par jour
Ne jamais
te comprendre ni te saigner n’aime pas aimer ceux qui l’entourent
Tu l’aimes quand il disparaît Tu aimes l’
art, oui j’y crois
Un jour tu achèteras ma peinture
Pour un milliard
J’aurais eu besoin de moins
Pour que tu répondes à mon regard
J’ai marché tout l’été
Parmi les corbeaux de mon abandon
Au milieu d’un grain furieux
Tu m’as envoyé des cartes postales
De quelque endroit célèbre
Avec écrit, je pense à toi Vincent
Dans ma chambre nue
Dans la fièvre et dans la dernière heure
je t’ai attendu tu n’es pas venu
Dans un portrait que j’ai peint
Le bavardage du cœur fané
« Nous nous reverrons bientôt
Nous vous reverrons » Allez
, viens trop cher
Dans le club de ceux qui disent
je t’aime cent fois par jour
Ne saigne jamais
Achetez un vrai Van Gogh
Soyez un marchand et un expert
Expliquez-moi que je n’aurais pas peint
Tant, si bien
Si Je n’avais pas souffert
Alors prends
mon cher cadavre par le bras
Enlève la poussière de pleurer
Achète un vrai Van Gogh
Et éloigne- toi
Ne dis pas, oh ne dis pas que
nous nous ressemblons

LA JARRE
Peau chaude que le feu a trempé d’ocre sensuel
du grain de l’aisselle
à la fissure du ventre
tenue par la poignée des seins lourds elle m’invite à la faire suinter.
Niala-Loisobleu – 3 Janvier 2022
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