DES CAILLOUX DE MA POCHE 3


DES CAILLOUX

DE

MA POCHE

3

Dans l’herbe hôte où fleurit la marguerite monte ton accord à la corde lisse

Sol vibrant aux ricochets du coeur

A côté du lavoir les commères se râclent la voie

Le cheval est dressé

Il s’échauffe un retour parallèle sur la Chaume

où le tilleul en perdant sommeil ouvre des doigts l’étui de l’automne

Je t’effeuille vivante à l’appel

Niala-Loisobleu

12 Octobre 2021

DES CAILLOUX DE MA POCHE 2


DES CAILLOUX

DE

MA POCHE

2

Sous le fenestron passe le zinc de la lèvre ouverte de la gouttière

pas n’importe quel soleil y coule

d’aucuns diront « quelle veine »

connaissant Marthe mon aïeule en vécu, bien que l’erreur puisse être humaine, je ne pourrai entrer dans cette façon de vivre livrée à la chance

C’est le faire qui bat qui forge, disait-elle

l’oiseau garde d’aile le pied mouillé de cette émotion du champignon de rosée du matin qui lève

Les petites-maisons blanches s’épaulent aux contreforts des rues qui montent à Paname, prêtent à mettre le Guadalquivir en Seine au pas de danse d’un cheval d’Ecole Royale plus effronté que ton chat qui vient s’étirer sous mes yeux quand j’ai la branche qui gonfle

Oui Xeres avec moi, Ma j’ai la main qui démange de te peindre

Tu vois l’effet du Pommeau ce que ça fait surmoi, les vitraux transpercent sans laisser passer l’ombre

Les fils que j’ai eu en Bretagne ne sauront jamais rien de ce que leur père avait d’esprit de suite. On a passé le tropique sans fête de la mère, ce qui n’a eu aucun effet sur le grand pavois. La marine n’épave que les faux-Capitaines

A l’accordéon d’un couloir de l’amor je pose l’étui d’un autre automne

rue de Siam

Gardant l’image d’un monde dépassant la merveille tronquée tant l’amour qu’il ne cesse de m’inspirer développe le contraire de son extinction

Mords au con.. Sade te dit quête euh chose ?

Niala-Loisobleu – 12 Octobre 2021

DES CAILLOUX DE MA POCHE 1


DES CAILLOUX

DE

MA POCHE

1

Du trait de cheval et du tanné de la courroie le harnais soc à taire au triage du grain et de l’ivraie

Soudain l’homme mûr d’une enfance à boutonnière gagne la vue de l’oeil qui grave dans son acide

Eau-Forte sensitive à percer la plaque

Née de l’incision du derme d’un voyage poussé cette fois plus loin

Sur la flèche de chapelles non éparses l’oiseau ne s’est pas posé, il a tendu l’arc pour un décochement vertical

Aux gouttières taiseuses l’ô versant alors son fluide a décapé de l’obscur en veux-tu en voilà

Tas de pois les rochers éperonnent le ciel bas en crachant le fourbe

Les pointes bretonnes banderillent les petits matadors roulant la caisse de leur ignorance sur l’estrade où la lâcheté se donne en scène, brutale et méprisante pour le respect inné

Comme du granit la bruyère trouve à boire à l’âme

La croix du cimetière porte à s’entourer d’une présence humaine

D’où l’envie de sortir mon cul de l’habit des convenances derrière lesquelles cette société inhumaine s’abrite

Là où le banc pour les phoques se passe de ballon rouge la charpente renversée est d’un bleu qui va au levé des retables mis dans la perspective de la puissance des colonnes

Je s’aime autrement

Là c’est une certitude de l’absolu

Niala-Loisobleu – 12 Octobre 2021

QUAND L’EAU DOUCE SE SALE


QUAND L’EAU DOUCE SE SALE

Douloureuse rotule à la recherche du mouvement résolu

les cliquets des vertébrales décoincent dans l’éloignement du quai

sur le lé de côte un vol d’oies sauvages s’est attelé

ça vole gars

le cabestan du bassin ouvre l’écluse des cuisses en estuaire

monte alors du soupirail l’odeur de croissant chaud

que les mains au trottoir chargent dans le tri porteur

nous laisserons les seins de marbre aux carrières pour sentir battre la ligne de vie à la paume

j’amène le soleil pour charger le rayon à cul d’un bord à l’autre des ridelles.

Niala-Loisobleu – 12 Octobre 2021