CHUTE SUR LES BORDS DU TEMPS
Sur le nez d’une ville,
la tête cachée sous un cercle d’aiguilles d’or
– est-ce pour clouer sous le charme de son plumage
le secret multicolore des paysages ! —
il gonfle son ventre de nostalgie.
Qu’il était doux de rire du sort
ainsi qu’un homme dont le vin a bu le crâne
en se baignant dans les seins voilés d’écume
Va-t-il rouler au pied du temps
l’oiseau du jour, l’oiseau tout velu de couleurs
l’oiseau prodigue comme le printemps !
Il glisse ses paupières
comme pour fermer à son regret toute sortie.
Quelques minutes ont coupé de l’arbre son cœur : il doit rouler le long des pentes.
Son sang d’aigle vaincu, son sang noir,
a coulé sur la terre
comme les bouches muettes de la mort sur les cimetières.
Lucien Becker


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