L’Epoque fait sa marque, elle aqua-tinte, laissant l’acide faire disparaître les ombres de la plaque, le burin incise pour ouvrir un chemin pare-feu.
Les hommes se meurent d’amour on les a instruit à la discorde. Dans le froid d’une humanité sous dépendance les oiseaux résistent, on en tue de toutes les manières, mais sans parvenir à éradiquer l’esprit de liberté. Delphys ouverte comme la jarre, garde et véhicule le germe de Vie. Il est d’amour unisexe, Homme, animal, végétal, minéral, la Nature dans son entité, immortel dans le temporel de chaque traversée.
J’ai la couleur qui naît au fil de tes mots Barbara, merci quel bonheur !
Jour : 21 mars 2018
DELPHYS – La Matrice
DELPHYS – La Matrice
Empli de la puissance du sens
de la plénitude du rejet, du retrait
le serpent raide traversé de sons
Étendu, vertical
simultanément dehors et dedans aux quatre
points cardinaux retiré
en l’infini pourtant
Universel soi en tous points reconjugué
A propos d’un ensemble de peintures tan triques.
Allié au souterrain, au sombre
là où la force d’ombre fonce avec fureur
bouche à bouche le noble et l’ignoble
Imperturbé
impénétré
au centre de l’espace axial
à l’écart des tourmenteuses
Descente dans l’aire réservée
Éliminé l’actuel, l’accidentel
la poussière de l’existentiel
éliminé l’attachement
aveugle à l’alténté
investi de grandeur
de silence
investi d’immatériel
du louche indéfini des puissances obscures
Force sans face
Matrice des formes et rempart contre les
formes
Dans l’espace un œil sans visage contemple d’un regard inaltérable sans fléchir, sans paupière
sans fatigue
Rappel à l’ordre
Appel au retour
Appel à abolir
Insignifiants, mille fois signifiants
des triangles
sans émotion, sans accent
que rien ne distingue
de minces triangles, sommet en bas
traversent de pareils triangles, sommet en haut
révélant à l’initié leur murmurant secret.
Des taches, des traits, ici, là
des figures impénétrables
Parlent de commencements, d’engagements,
au plus lointain stellaire peut-être.
Soutien du méditant
au centre un point
seulement un point
répondant au besoin des besoins
au besoin de l’essence
de l’essence des essences
au centre un point
rappelle, sans trahir.
Moyeu des arrivées
Rose des vents de l’Esprit
Cercles de l’omniprésente conjonction mâle-femelle
Labyrinthes où s’insinuent et serpentent les impératives hampes de l’alphabet de la langue des dieux
Principe sans discours,
Principe de tout principe
Retour au
Principe
renvoyant à un niveau au-delà
toujours sur la vibration de l’Unique
à tout accordé en profondeur
en intime conjonction
embrassant,
en efforts pour plus largement encore embrasser
Le nuage d’être se condense
se replie
Cosmos-Univers
cosmos de l’univers du « soi »
Grasse, pesante, paysanne, la matérialité
mais un fil la relie
un fil par l’étrange à l’illimité la relie
fil de rappel
où le vide même est rattaché où la totalité est rattachée où le temps et l’espace indivis sont rattachés et l’Œuf originel flottant sur les vagues
de l’Informe est rattaché
où la création et la dissolution
et l’intériorité est rattachée
et le diamant de sa propre méditation
Savoir.
Savoir participant
Immensifiante illumination où tout avec tout
entre en résonance contemplé.
Réuni
Géométrie au-delà des géométries,
Lignes, comme des radiations ralenties,
insistantes, clairvoyantes
chargées d’occulte
Dessin pour retour en absolu
Dessin-destin
Henri Michaux

Delphys- La Matrice
2018 – Niala
Acrylique s/Canson, encadré s/verre 40×50
La clef à mol être

La clef à mol être
Marchant d’une peinture tue, les deux jambes autour de l’arbre qui en détient le pigment , sans oublier le caillou pour les sonorités minérales gardé battant au fond de la poche, je m’arrête pour recharger. Je vais sortir du monde qui fait écran. A cheval. Sur le vélo équin sans casaque de propriétaire zoophile montant sans selle, centrifuge sur la piste d’un vélodrome de vierges attendant la révélation de la pureté avant que la puberté n’en prenne possession. De race sauvage, sacoche à outils garnie et sonnette-clitoris non excisée, il rue sans demander la permission. Sa palette, grâce à la mobilité des roues actionnées à la main peut entraîner de fortes émotions. Prévoir du petit-linge de rechange. Juste pour les larmes, n’allez pas confondre avec le tant passé, l’oeuvre est bien sèche. Sa trompe qui corne dans les entrailles de cette combinaison picturale est hardie – se foutant du message – retentit sans demander autre chose que le silence. L’intime étant dans l’inspiration, parler dénaturerait les odeurs, masquerait des bruits liquides, confondrait la nature avec ce qui doit en ressortir après ingestion. Les impressions à côté étant du libre-arbitre de chaque curieux qui fait cercle, il va de soi qu’ils peuvent en ressentir. Cependant vouloir en faire un commandement ne peut que choquer. L’art est un véhicule, plus loin il emmène, plus il s’en trouve grandit. Etant bien entendu que si l’intérêt témoigné se révèle spéculatif, moi l’artiste j’élimine totalement l’intrus avant qu’il démolisse mon concept personnel. Un véhicule qui peut brusquement tomber en panne face à un revirement brutal de l’atmosphère créatrice. La sensibilité est constamment branchée. Durant les dernières les heures que je viens de compter aucune n’est parvenue à teinter le blanc. C’est aujourd’hui le printemps ? Il faut toujours une première fois, sauf quand il s’agit du contraire attendu et cultivé…je crois qu’il me revient dans le nez avec un acharnement nuisible à mon désir. Voilà des mois que tout s’accumule en tromperies, mort d’enfants, cabane cassée de viols, le crabe là toutes pinces dehors et puis l’atelier qui friche…
Niala-Loisobleu – 21 Mars 2018

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