Catégorie : Philippe Léotard
PHILIPPE LEOTARD : UN BLUES
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PHILIPPE LEOTARD – ON NE S’EN VA PAS…
l’EAU QUI COULE

L’EAU QUI COULE
Depuis l’oreille collée à ce sein que j’égoutte
les méandres autour des torsions du tango que l’instrument m’a mis en jambes
je m’approche au débusqué du grand échassier planqué dans les iris jaunes
C’est une rivière qui passe en partie sans se montrer par pudeur et pour se cacher des voitures
Un coin de pêche où la bouteille de vin blanc immerge au bout de la ficelle pour se déjeuner sur l’herbe
Les îles où je l’ai cherché s’espacent en continents sans m’avoir défait de ma préférence pour la pêche à la main
Pêche au gros à Cuba, rappelle-toi du retour de guerre civile d’Ernest pour un mojito
des enfants en grappes dans les plantations de tabac pour fumer du Havane
Quand arrive l’allongement de l’ombre devant les misères faites au soleil
c’est pas une raison valable
de replier les gaules
Ton accent du français sonne en moi comme la horde de chevaux sauvages qui vit de la steppe
Moujik please Maestro
Les enfants qui s’aiment tiennent dans leur cerceau le renouveau du printemps !
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Niala-Loisobleu.
25 Février 2023
SUR LE TROTTOIR DU CIEL

SUR LE TROTTOIR DU CIEL
Tiré des tiroirs d’un ciel imaginaire, avec ce qu’il faut de réalité ajoutée pour y croire
un paysage habité d’abeilles
des papillons
la boutique du marchand de couleurs
les reins essorés jusqu’à l’ultime goutte
sur le fil l’hirondelle
du crin équin dans le saut de la rivière en plein soleil
puis la faim de Soutine se nourrissant du quartier de viande qu’il peint
un air qui rappelle Frida grimaçant à poil, cicatrice ouverte au bruit de tramway, que des mariachis veulent couvrir de leurs trompettes
Et sur les pétales jetés au chemin, Diégo titubant en sortant des putes refaire la révolution sur sa Riviéra
Elles se tordent les maisons de Chaïm comme un mensonge qui ne peut plus cacher sa vérité
elle est haute à dépasser les arbres l’envie d’herbe plus verte au point de tourner le bouillon de moules en brouet
La colombe que je promène dans mes idée folles devient vautour en arrivant à la fosse commune des enfants enfouis dans les guerres
Pourtant je refuse la commémoration et les fleurs le long des grilles de tous les viols pour aller me baigner au clair de lune rêver que la vie n’est pas la drogue héroïne
Pierrot siamois de Colombine dans une prochaine toile. là voilà mon Evangile.
Niala-Loisobleu – 7 Novembre 2022
Philippe Léotard – Madame

Philippe Léotard – Madame
Madame ! Madame !
Vous rêvez seule, Madame
On a dû vous le dire, Madame
Les cailloux rêvent trop, Madame
Cela on vous l’a appris
A vos dépends ou à votre profit
Et que serions-nous d’autre ?
On rêve et on est seul, Madame…
Madame ! Madame !
On rêve tard, Madame
Quand on a la malchance, Madame
De manquer de hasard, Madame
Ou bien d’être désaffecté
Comme un mort inutile, Madame
D’être désamouré
Comme un cœur imbécile, Madame…
Madame ! Madame !
On rêve bien, Madame
Quand on a bien baisé, Madame
Quand on a su coller, Madame
Deux bouches à notre faim
Deux fois deux bras étreints
Deux fois deux yeux noyés, Madame
Dans ce rêve commun
Qu’on appelle s’aimer, Madame…
Madame ! Madame !
On baise trop, Madame
Quand on a dans les reins, Madame
Cet impérieux Démon, Madame
Qui ne vient jamais tard
Qui ne part jamais tôt, Madame
On aime tant, Madame
Qu’on a tort et travers
Quand on a les yeux verts
Et qu’on le sait tout le temps, Madame…
(Musique)
Mais que ferions-nous d’autre
On rêve et on est seul, Madame…
Philippe Léotard
R’HISSER LE VOILE

R’HISSER LE VOILE
Je ne croix plus qu’en coi au pied de l’aube écrasée
où habite la vérité ?
Les mers mortes en lises
la pliure du bateau de papier
Sirène
ou perle d’élevage
A ma barre ton corail te garde vierge de tout soupçon
en corps libre de choisir ton embarcation
sans confondre propre-âme chaste et viande à disposition de négrier
Niala-Loisobleu – 28 Novembre 2021
Jeune fille interdite - Philippe Léotard
Je vois de faux marins, je vois
Leurs petites navigations
Leurs yeux perdus pour rien au loin
Leurs petits meurtres clandestins, je vois
La fausse ivresse dans leurs gestes
La fausse houle dans leur voix
Il n'y a rien qui reste de ce qui fut leur joie
La mer seule survit à leurs noirs vaisseaux
Je vois les ronds qu'ils font dans l'eau
Les fausses fleurs qu'ils mettent à leur coeur
Je vois la nuit qui monte au coeur des jeunes filles
Je vois leurs yeux qui brillent et leur fierté notre honte
Je sens leur sang qui compte les coups de la peur
Il est plus tard que tu ne penses et plus amer que n'est ton coeur
Et je les vois révant
D'étre un jour la première
L'Emmanuelle, la messagère
D'étre un jour la première
La première femme libre de l'univers
Mais je la vois qui pleure
Je vois de gros grands gras grains d'ogre
Avides mais sans yeux
Cachant sous la défroque la peau du personnage
Je vois la rage de leur âge, la bave à leurs baisers
J'apprends la haine à leurs idées
Il n'y a rien de juste dans ce qui fait leurs lois
La mort seule sourit à leurs vides tombeaux
Je vois leurs villes, leurs ghettos
Leur vie sauvage, leurs zoos
Je vois des enfants fous à force de pourrir
Je vois des enfants sages à force de mourir
Je vois des enfants-roi
qui ne sauront jamais ce qu'ils ne peuvent plus dire ni cacher
Qui les aide
Suave mari magno – Philippe Léotard

Suave mari magno – Philippe Léotard
Il est doux, quand la mer est agitée… (LUCRÈCE, Poème de la Nature, liv. II, vers 1)
| Suave mari magno, turbantibus aequora ventis, E terra magnum alterius spectare laborem, Non quia vexari quemquam est jucunda voluptas. Sed quibus ipse malis careas quia cernere suave est. Quand l’Océan s’irrite, agité par l’orage, Il est doux, sans péril, d’observer du rivage Les efforts douloureux des tremblants matelots Luttant contre la mort sur le gouffre des flots ; Et quoique à la pitié leur destin nous invite, On jouit en secret des malheurs qu’on évite. |
LES ENFANTS QUI S’AIMENT – PHILIPPE LEOTARD/ JACQUES PREVERT

LES ENFANTS QUI S’AIMENT – PHILIPPE LEOTARD/ JACQUES PREVERT
Les enfants qui s’aiment
S’embrassent debout contre les portes de la nuit
Et les passants qui passent les désignent du doigt
Mais les enfants qui s’aiment
Ne sont là pour personne
Et c’est seulement leur ombre
Qui tremble dans la nuit
Excitant la rage des passants
Leur rage, leur mépris
Leurs rires et leur envie
Les enfants qui s’aiment
Ne sont là pour personne
Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit
Bien plus haut que le jour
Dans l’éblouissante clarté
De leur premier amour
Les enfants qui s’aiment
S’embrassent debout contre les portes de la nuit
Et les passants qui passent les désignent du doigt
Mais les enfants qui s’aiment
Ne sont là pour personne
Et c’est seulement leur ombre
Qui tremble dans la nuit
Excitant la rage des passants
Leur rage, leur mépris
Leurs rires et leur envie
Les enfants qui s’aiment
Ne sont là pour personne
Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit
Bien plus haut que le jour
Dans l’éblouissante clarté
De leur premier amour
LONESOME PIETON – PHILIPPE LEOTARD

LONESOME PIETON – PHILIPPE LEOTARD
Je suis seul dans la rue et je chante pour moi
Je suis seul dans ma peau et je pleure pour rien
I’m a poor lonesome piéton
A long way from my maison
Je me plie au poids des paresses
Je me fie à mes pas perdus
Qui vont toujours toujours ailleurs
I’m a poor lonesome piéton
A long way from my maison
Je suis seul dans la ville
Et c’est encore de moi
Qu’il faut que je m’ne aille
Je sauterai de ma vie
Comme d’un train en marche
I’m a poor lonesome piéton
A long way from my maison
« There was never a man like my Johnny
Like the one they call: Johnny Guitar… »
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