RESISTANCE DES VIEILLES PIERRES


NIALA 2009- COLLECTION PARTICULIERE

RESISTANCE DES VIEILLES PIERRES

Au virage des ans et dans la mousse du combat récurrent, elles se tiennent les yeux en mouvements concentriques à la croupe de l’aube jusqu’au couché de la crinière

Cheval de trait que l’oiseau mène en parallèle des sillons de plantations multiples, chant de blé, potager de salades, cresson des rizières, fruits des mouvements lunaires, alpages en cordées

Contre, oh oui tout contre, le saut périlleux des lianes, le message du feu indien, le plongeon d’un martin-pêcheur, le pas andalou d’un pur sang arabe, l’éclosion de la fleur à la tige, la petite-maison blanche accrochée à la sierra, le frisson de la guitare qui sort des cuisses gitanes, un dîner sur le tapis devant la cheminée, juste tes yeux parlant en paix dans les miens pendant qu’au dehors ils s’entretuent

Le tout en terrasse du tant qu’on s’alloue à demeurer simples, les éléphants de race humaine laissés à leurs cimetière. L’échappée-belle !!!

Niala-Loisobleu.

16 Octobre 2022

Écoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire.
Elle est discrète, elle est légère:
Un frisson d’eau sur de la mousse!

La voix vous fut connue (et chère?),

Mais à présent elle est voilée
Comme une veuve désolée,
Pourtant comme elle est encore fière,

Et dans les longs plis de son voile
Qui palpite aux brises d’automne,
Cache et montre au coeur qui s’étonne
La vérité comme une étoile.

Elle dit, la voix reconnue,
Que la bonté c’est notre vie,
Que de la haine et de l’envie
Rien ne reste, la mort venue.

Elle parle aussi de la gloire
D’être simple sans plus attendre,
Et de noces d’or et du tendre
Bonheur d’une paix sans victoire.

Accueillez la voix qui persiste
Dans son naïf épithalame.
Allez, rien n’est meilleur à l’âme
Que de faire une âme moins triste!

Elle est en peine et de passage,
L’âme qui souffre sans colère,
Et comme sa morale est claire!…
Écoutez la chanson bien sage.

Écoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire.
Elle est discrète, elle est légère:
Un frisson d’eau sur de la mousse!

Léo Ferré

JE M’ATTABLE


NIALA

JE M’ATTABLE

Là où nous descendions dans la forêt bordant les vignes

je m’attable à peindre tes positions les plus lascives

sans qu’un vêtement vienne en mentir l’intime partage

Du fond des arbres les oiseaux de toutes les tailles

et sur eux le murmure des feuilles dans nos cris détachés du dolmen à peine écarté de l’abbaye au choeur, demeure la chambre des matins où rien ne contenait d’autre que la souplesse d’esprit de ta langue en prière

J’accroche à la fourche de l’île cette part de rivière qui tient encore sans avoir trahi ma promesse car l’enfant reste sans reprendre la main du dessin vu dans ce qu’on lui cachait sans prétexte, juste par nature

Les raisins sont coupés, la pente est plus dure, goutte à goutte le serpentin de l’alambic distille, j’en suis sûr m’aime après la mort, sans que personne n’y regarde de travers.

Niala-Loisobleu.

16 Octobre 2022

D’UNE COULEUR DE LA MEMOIRE 1


PIERRE BONNARD

D’UNE COULEUR DE LA MEMOIRE 1

Assis sur la margelle à la recherche du soleil que le fond du puits refléterait entre le passage

des nuages, j’appuies mes jambes dan le vide

au guet d’un cri des oies sauvages

et du troupeau paisible paissant sous les pommiers

ah la vache où est donc le train

Planter un arbre avant la Ste-Catherine

et ne pas perdre la main

des choses qui faisaient la vie quand les lèvres se cherchaient de bas en haut sans un mot

qu’il pouvait pleuvoir dans l’arc-en-ciel pour mettre un arc dans la couleur

Et toi

à quoi tu penses de tes serrements depuis qu’on a mis l’amer au milieu des taires ?

Niala-Loisobleu – 11 Octobre 2022

QUAND L’OEIL BRÛLE (REPRISE)


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QUAND L’OEIL BRÛLE (REPRISE)

Il s’aperçut qu’elle se tenait dans cette robe de soleil que le temps froid n’avait  pas imprimée par crainte d’avoir les doigts gourds. La vie ne laisse pas toujours à l’impression un droit de choisir, elle s’impose par tant de raccourcis que ça vient comme ça peut en un éclair obscur.

Maintenant l’image se refaisant claire il était possible d’avoir les trois dimensions.

Quand j’étais enfant un bout de ficelle m’a appris qu’il possédait le pouvoir d’imaginer tout ce que je voulais. Je sais qu’à mon âge il est encore dans ma poche avec le caillou.

Le caillou c’est l’outil-multiple, ça clef comme ça coupe, rive, martèle, grave, peint, fait voler, navigue, mène.

Quand tu cabanes avec eux, le cheval se joint sur ses deux-roues comme une balançoire à deux places. Rien qu’en peau tout autour.

La texture du tapis où sont marquées les tâches faites et à faire, tape des deux poings à ma poitrine quand je la trouve assise prête à partir. Tissage, les navettes du métier d’aimer ont des fois des pentes raides à monter, le cheval se fait alors plus utile que jamais. La force qu’il est seul a posséder en ses reins arc-que-boute le quart de cercle de l’arc-en-ciel qui se mettrait à glisser.

De nouveau, il se sentit troublé. Il se remémora les pensées qu’il avait eues en voyant la grâce de ses seins.

Niala-Loisobleu – 30 Septembre 2018

MASCARET


MASCARET

Hier et ses chutes

tiennent l’agenda disponible

A part juste l’ancien tant qui remonte, je tiens debout qu’à peindre

c’est vrai que je partirai non défait de cet amour qui s’est fait trop attendre qu’à peine là il est reparti de son côté

Ô muse ma plus grande marée le cerisier a en corps ses feuilles

Niala-Loisobleu – 17 Septembre 2022

HOUX DOUZE ROSES


MARC CHAGALL

HOUX DOUZE ROSES – PAUL ELUARD



La hache la façon de tenir un verre brisé
La négation d’une fausse note les clous les fards
Le sens commun les algues les ravins l’éloge tout ou rien
La pourriture astrale et le reflet de son délire
La lune de rosée et beaucoup d’animaux gaillards
Dans cette ville disparue dans cette ville camarade
L’orage vagabond ses prunelles éclatée son feu virtuel
Le brassage des graines des germes et des cendres
Coin des Acacias masqué d’odeurs le sable fait la moue.Lune la feuille fleur le sein et les paupières lourdes
Les longs baisers de la balafrée aux cheveux pâles
Qui m’accompagne toujours qui n’est jamais seule
Qui m’oppose le flots des non quand les oui ne pleuvent pas
Elle a pour elle sa faiblesse machinale
Les gémissements incessants de l’amour
L’introuvable gorgée d’eau vive
La décevante gorgée d’eau neuve
Elle a pour elle les premières et les dernières fumées
Légères les fourrures mortes de chaleur
Le sang des crimes qui défait les statues négatives
Elle est pâle et blessée et taciturne
Elle est d’une grande simplicité artificielle
Velours insondable vitrine éblouie
Poudre impalpable au seuil des brises du matin
Toutes les images obscures
Perdues dans l’étendue de sa chevelure diurne

.Paul Éluard,
(La Vie immédiate, 1932)



AVONS DE CHASSE


AVONS DE CHASSE

En escadrilles

elles décollent extraire

Gardiennes

de notre soleil

Humbles, précédent le coq dans ce qu’il a de vaniteux

tendries du passage de faire le plein dans la cressonnière

hennissantes d’une course en Camargue d’un Crin Blanc avec sa manade

à une danse en Avignon aux seins de la Femme en rase-motte

avant d’atterrir au bord des menthes

sans mutiler l’iris

Vincent conduit à la reconnaissance.

Niala-Loisobleu – 23 Juillet 2022

PLONGEE CONCEPTUELLE


Richard Parkes Bonington

PLONGEE CONCEPTUELLE

Aux thermes d’un bassin mis en exercice chamanique pour un grand-bain, le peintre ouvre l’ô sans s’être couvert selon la recommandation en vigueur qui oblige les pharmacies à avoir un distributeur extérieur ouvert jour et nuit

Trop show, il s’écarte du Cap-d’Agde pour se diriger vers des restes de mosaïques de cité romaine sous l’empire de fresques ayant survécu aux orgies volcaniques du temps jadis

Le cheval est sorti de l’écurie en disant O.K. pour une balade en forêt-maritime sans rapport avec une manoeuvre de rattrapage présidentiel, les haras des Champs-Elysées et leurs partouzes c’est que du porno professionnel

La nature selon l’haricot qu’on commence par planter dans un pot respecte en tous points mon concept sexuel

Il faut garder ailleurs que dans un éco-musée les lois de la nature à l’usage des enfants

A mon âge je tremble encore de la découverte du point de départ de la Naissance du Monde que m’offrit ma copine de trois ans le jour où elle me dit qu’on peut avoir une différence dans le même petir-bateau

Depuis ce jour je garde un concept de la vie totalement poétique qui m’a toujours détourné de la rue St-Denis pour partir en voyage à la Gare de l’Est lever le soleil.

Et vous connaissez ma préférence, donc ma couleur de genre

Tout ça pour dire que la crise actuelle n’altère pas ma baguette de sourcier quand elle va en quête d’une source à forer.

Niala-Loisobleu – 22 Juillet 2022

DANS L’IMPATIENCE DU GRENIER


ALBIN BRINOVSKY

DANS L’IMPATIENCE DU GRENIER

Au coeur d’une sécheresse dont les sentiments posent interrogation, j’ai arrosé tes zones érogènes d’une chanson de corps de garde

Bandonéon qui se contorsionne pour rentrer les récoltes des semailles du tant qu’on s’aimait au grenier

La boule jette ses plus intrépides caresses quand tu fléchis à l’entrée de mon genoux entre tes cuisses

et que la plante recroquevillée sous son capuchon décapote un neuf bouton

Venus des villages lointains perchés en montagnes les clochers remontent aux forges

l’oiseau qui fait messager ne veut plus être un pigeon

Quant à lui le cheval est au labour depuis l’aube

l’odeur venue du sillon montre un reste d’ô en profondeur

Mon envie d’ananas repart en voyage.

Niala-Loisobleu – 22 Juillet 2022

MYTHIQUE ETREINTE


ODILON REDON

MYTHIQUE ETREINTE

L’amour saisissant son corps lui a donné rendez-vous au poste frontière du profane pour franchir la barre sans fers aux pieds

Un matin calme à portée de main en jardinière sur la fenêtre est à la place du journal pour donner seul l’information principale

L’odeur animale tourne autour de la femme amoureuse

éveillant de son crin une chevauchée céleste en brandissant son pouvoir démesuré sans s’en vanter

L’espace est sorti du banal

on entend battre le pouls de la sève au végétal

l’architecture implore le silence en canalisant ses thermes

alignement de colonnes au-dessus de la mer

le rite mène à l’ascèse

la danse du centaure ouvre le voyage

orgasme sacré qu’un art consommé accroche aux murs pour initier les passages.

Niala-Loisobleu – 16 Juillet 2022