LE JARDIN QUI MONTRE


LE JARDIN QUI MONTRE

Des nuages hâlés en dehors de la rive

l’écume approche le tremblement de son choix

s’ose un lancé solaire pour seule énergie

Les alevins sont sortis sans maillot de la dernière lune

un choix délibéré que le fond a naturellement choisi

afin de cesser de cacher le secret demeuré vivant dans le coeur

LE RENDEZ-VOUS EST TENU

et des pierres se taille le moulurage du chapiteau sous le symbole qu’il exprime

le silence dans sa chemise à fleurs parle haut et clair

Le tant fait son oeuvre au bout de l’addition des ans dans son réel sentiment

les tombes se souviennent de la promenade autour de l’église, avec grand-mère

que du vivant sortait de la petite-fille devenue femme

Feux-follets d’une parade autour du cou du cheval au-devant du matin marin…

Niala-Loisobleu – 24 Novembre 2022

Cailloux du Chemin


Cailloux du Chemin

Echappée des coulées de boue la Muse marque l’essence ciel

Grindel

m’a initié à ce fondamental voyage

Musique de différents pays qui flotte en jardin

des senteurs velues mexicaines aux rondeurs normandes protégées par les falaises

Dans les embruns du rose des lèvres lippues s’hissant au-dessus des palisses pour se joindre à l’écume

Sous l’oreille la cerise va-et-vient contre l’arbre au creux de l’aisselle

Exotique effigie de la mémoire-vive

que le temps aussi cruel qu’il puisse être n’avale pas.

Niala-Loisobleu.

18 Novembre 2022

NOVIEMBRE – FEDERICO GARCIA LORCA/ LEO BROUWER


NOVIEMBRE

FEDERICO GARCIA LORCA/ LEO BROUWER


« Je pleure sans raison que je pourrais vous dire, c’est comme une peine qui me traverse, il faut bien que quelqu’un pleure, c’est comme si c’était moi. »

Noviembre

17 NOVEMBRE 2022


Cascabel vacío.
Tarde desmoronada
sobre piras de silencio.
Federico García Lorca (1898-1936). Noviembre (1920).

Grelot vide.
Soir effondré
sur des bûchers de silence.

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Toulouse (Occitanie, France), Cimetière de Rapas, 2021

………


Todos los ojos
estaban abiertos
frente a la soledad
despintada por el llanto.

Tous les yeux
étaient ouverts
face à la solitude
décolorée par les larmes.

Tin
tan,
tin
tan.

Tin
tan,
tin
tan.

Los verdes cipreses
guardaban su alma
arrugada por el viento,
y las palabras como guadañas
segaban almas de flores.

Les verts cyprès
lui gardaient son âme
ridée par le vent,
et les mots comme des faux
coupaient les âmes des fleurs.

Tin
tan,
tin
tan.

Tin
tan,
tin
tan.

El cielo estaba marchito.
¡Oh tarde cautiva por las nubes,
esfinge sin ojos!
Obeliscos y chimeneas
hacían pompas de jabón.

Le ciel était fané.
Ô soir, captif des nuages,
sphinx aveugle !
Obélisques et cheminées
faisaient des bulles de savon.

Tin
tan,
tin
tan.

Tin
tan,
tin
tan.

Los ritmos se curvaban
y se curvaba el aire,
guerreros de niebla
hacían de los árboles
catapultas.

Les rythmes se courbaient
et se courbait l’air,
des guerriers de brume
faisaient des arbres
des catapultes.

Tin
tan,
tin
tan.

Tin
tan,
tin
tan.

¡Oh tarde,
tarde de mi otro beso!
Tema lejano de mi sombra,
¡sin rayo de oro!
Cascabel vacío.
Tarde desmoronada
sobre piras de silencio.

Ô soir,
soir de mon autre baiser !
Thème lointain de mon ombre,
sans un rayon d’or !
Grelot vide.
Soir effondré
sur des bûchers de silence.

Tin
tan,
tin
tan.

Tin
tan,
tin
tan.
Federico García Lorca (1898-1936). Noviembre (1920).
.
Federico García Lorca (1898-1936). Novembre, trad. par L. & L. de Noviembre (1920).

………

Leo Brouwer (né en 1939) • Un día de Noviembre. Leo Brouwer, compositeur.
Leo Brouwer, guitare.
Première publication dana l’album De Bach a los Beatles / Leo Brouwer . Enregistrement : La Havane (Cuba), studios EGREM, 1981. Cuba, ℗ 1981.

………

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Toulouse (Occitanie, France). Cimetière de Rapas, 2021.

PILOTIS


PILOTIS

J’avance à perte de vue dans les nuages

le marais surveille le retour de la mer

Des trous d’eau viennent des bruits remués par les pierres

Tu es dans la majeure partie, liée à chaque envol d’oiseau du marais

me reliant au pilotis de ton existence.

Niala-Loisobleu – 17 Novembre 2022

CE 16 NOVEMBRE 2022 AU BORD DE L’APPAREILLAGE…


CE 16 NOVEMBRE 2022

AU BORD DE L’APPAREILLAGE

« Passer l’hiver »

J’aurai encore laissé passer l’hiver
Sans refaire la charpente mangée aux vers
Et ni enfin écrire cette lettre
Sur l’amour, sur le vide rongeant l’être

J’aurai aimé mal, très, toutes mes femmes
Mal entretenu tous mes feux et flammes
Je n’aurai pas vu le mot sous la porte
Mais j’aurai hurlé dans des sonos mortes

J’aurai mal parlé pour mes espérances
Dépensé tout le bien de mes parents
Dans toutes les danses perdu mon pas
Fait le coup de poing où il fallait pas

J’aurai convoqué les mots et les dieux
Sans retenir l’eau crevant le barrage
Ni les poissons d’or sautant dans tes yeux
Ni la silhouette avec son bagage

J’aurai attendu longtemps l’aube et l’homme
Puis je me serai endormi trop tôt
Quand j’étais peut-être l’aube et cet homme
J’ai froid dans mon manteau

La nuit se dévide et le soleil fond
Et j’aurai laissé courir sur son aire
Le beau bateau. Il est échoué sur les hauts-fonds
De tes yeux, ton silence, ton désert!

J’aurai laissé mon fils comme un voleur
Fuir par la porte étroite sous mon cœur
S’en alla chercher une balle au front
Mon petit combattant, ma ressemblance…

J’aurai toujours pris la vie de très haut
Et sans avoir pas trahi père et mère
J’aurai laissé par le carreau cassé entrer l’hiver
J’aurai laissé mourir de froid tous mes oiseaux

Jacques Bertin

APPAREILLAGE – NIALA 16/11/22


APPAREILLAGE – NIALA 16/11/22

Novembre

dans sa légendaire grisaille m’a formé au règne du soleil

et aujourd’hui au bord de l’autre rive, je ne vois en face qu’un acharnement à détruire

Plus que quelques jours pour clore la révolution présente

ou en commencer un autre avec et sans

Les Rois Mages

et leurs chameaux ont perdu la route de la soie depuis lurette en dérivant dans les hypers

Que croire à présent ?

Je ramasse dans mon caniveau le secret de mon enfance sans poudre de perd lin peint-peint

Appareille en oiseau-marin

qui sent l’orage avant qu’il survienne et se niche au coeur de cette fleur étrange qu’est l’amour aussi puante qu’ensorcelante, unique, belle selon qu’on la cultive sans se tromper de taire ô

La palme est hissée en verticale solaire

le mât debout dans l’univers

les haubans à l’oblique de la chaîne d’union

paré à l’appareillage

où qu’aille la destination, mon cap sera le sien.

Niala-Loisobleu.

16 Novembre 2022

BLEU VILLAGE


BLEU VILLAGE

Réverbère, le village où le dernier moû des grappes finit de sécher, l’alambic opiniâtre tient sa lumière allumée

Les raisins testiculaires entrent aux vagins de la beauté en se détournant des banques pour les porteuses

Comme à la veillée où les The Voice n’ont pas accès ont applaudi que si la voix est libre, sinon on siffle en crochet

En selle sur le vent les nuages entourent les maisons dans la ouate en les transportant d’un coeur à l’autre sans réveiller le rêve

Au plafond des oiseaux se déplacent

comme je migre mes pensées sur l’amour qui ne me quittera pas la respiration de tes seins

La vie est si belle qu’incroyablement elle cache les cons qui la défigurent en la tatouant d’un mauvais langage…

Niala-Loisobleu – 30 Octobre 2022

Le creux du fauteuil


Le creux du fauteuil

Du tant qu’il a fallu au sel pour creuser le rocher

les jours ramènent à l’assise cet amour encré aux vagues

Là où le bas s’arrête au haut des jambes la peau élargit l’estuaire

Pré salé du mont

Le cheval remonte l’algue en chariots pour l’épandre entre tien émoi…

Niala-Loisobleu – 30 Octobre 2022

« SUR L’ARC DU CENTAURE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 65X54


NIALA

« SUR L’ARC DU CENTAURE »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 65X54

Au coeur des pierres qui volent, le monde tire sa route lapidé

A quoi bon se faire censeur de la décadence qui remonte si loin qu’aucun n’a pu l’enrayer à ce jour

Ainsi la nature malmenée menace aujourd’hui d’imploser sans qu’on fasse autre chose qu’en baver

L’écologie pour constituer un parti politique de plus merci

Je tends mon arc sans viser de Messie, juste pour y poser la flèche des valeurs englouties

Sans autre chose que mes mots-peints

pour l’amour, l’amour, l’amour, l’amour en tout ce qui en fait un concept et non un site de rencontre.

Niala-Loisobleu.

20 Octobre 2022

LE TIROIR


LE TIROIR

Collées aux murs les odeurs de bête tiennent pour raison principale aux brancards où j’attèle

Le grenier à foin est fleuri de tes robes imprimées

un trou dans le toit pour la lumière

la charpente pour l’exercice aux barres parallèles

C’est là qu’on s’est enseigné à l’exercice de la vie

et qu’on garde ses dessous dans leurs dentellles pour les moments ténébreux

Ta poupée et mon nounours y restent grandis par les montées à l’échelle.

Niala-Loisobleu – 17 Octobre 2022