LE GARDE DES SAUTS


LE GARDE DES SAUTS

En terre d’injustice

je n’ai vu que l’arbre pour tout retenir de la lumière du soleil et des ses affluents

mon jardin est vaste de modestie

Il est ô

né de ses jambes

carrées sans mots détournés

Comme la cerise donne au gâteau

les seins de ma Muse sont cette outre-mère qui m’allaite

Mon arbre perche l’oiseau, le loge et le nourrit

tes fesses mon amour s’y posent pour être à l’orchestre du spectacle

Roses blanches, blanches roses

loin du grand-guignol de la chanson triste

vous tenez ma virginité conceptuelle du monde en renouvellement

lui qui a tendance à préférer les enterrements comme une pleureuse professionnelle

je choisis de faire l’amour à la vie

moi le cheval sauvage fils de Pégase !

.

Niala-Loisobleu.

21 Février 2023

HORS DE ROUTE


HORS DE ROUTE

Hier, aujourd’hui et demain sont là sans discernement

le haut des cuisses entre

comme la course passée et le stationnement du moment

assis à quai sans savoir qui ou quoi bouge sous la mer dans le ventre des épaves

.

La cavité du derrière le genou

reste l’impression d’une caresse sortie de la mémoire

dans les contorsions d’un tango glissant au plafond

.

Si on arrive à sérier ce qu’on cherche au plus creux de la vallée

il se pourrait qu’un nid de coquelicots éclabousse d’un peu de sang

la menstrue sèche d’un amour tari pour lui faire un enfant sans besoin de mer porteuse

.

L’ourlet de la fleur qui me borde les yeux

tient une sorte de campagne où l’herbe mène combat

j’ai l’épine dorsale en volute

écrasée

qui monte au-dessus du cendrier

.

Niala-Loisobleu.

20 Février 2023

« ROSES BAISERS » – NIALA 2023 – ACRYLIQUE S/TOILE 65X54


NIALA

« ROSES BAISERS »

NIALA 2023

ACRYLIQUE S/TOILE 65X54

Ils disaient que la nuit était au plus noir de ce qui est éteint

sans même pouvoir imaginer que cela pouvait être rendu impossible

sous l’aile repliée de la lune qui tient en faisceau un autre rivage

.

DEUX ROSES EMBRASSEES

.

Bout à bout de tétins rêvaient seins contre seins

à la saison qui redonne sa vigueur au jardin

par le seul miracle des loups du printemps

surgis en vers et contre toute espérance

de croire

.

Ne dîtes plus par le faux et la haine du laisser-aller du jardin

ôtez-lui juste ses mauvaises herbes

et aimez-vous tels que vous êtes

en vous moquant du quand dira-t-on

personne à part vous

ne peut vous donner ce qui vous rend heureux d’aimer

et de l’être comme vous l’entendez.

.

Niala-Loisobleu.

17 Février 2023

« CE SOLEIL » – NIALA 2023 – ACRYLIQUE S/TOILE 65X54


NIALA

« CE SOLEIL »

NIALA 2023

ACRYLIQUE S/TOILE 65X54

Ce soleil, autre

affranchi des influences du système

avec les fleurs libertaires dans l’avance ésotérique du cheval

pistant la voie d’un amour désireux de nidifier la cathédrale tracée

Cette fenêtre porte les boutons où s’appuyer

au cri de louve sur l’arc de cette pleine-lune

qui dissout les grumeaux retenus en libido

fluide comme la rivière

née de la source de l’ailleurs lointain venu s’écussonner

C’est un battement de regards convergents

une chair de poule que le coq grimpe à l’échelle des vertèbres

pour le triple saut du lâché de l’ange destructeur

aux mains tendues de la parallèle ferroviaire du trapèze

au passe des gares de l’âge jusqu’au terminal

chauffé dans l’épais manteau de fourrure des balkans

.

Niala-Loisobleu.

15 Février 2023

LE CHEVAL SUR LE TOI


OEUVRE EN COURS NIALA

LE CHEVAL SUR LE TOI

On voit clair au travers des branches

l’arbre vît

le fruit couve à cache-cache derrière les nuages

enfin le brouillard s’est éteint sous la main des semailles

et prêtes aux trois coups du gendarme

les fleurs se sont déshabillées dans leur loge

pour entrer en scène par la fenêtre.

.

Niala-Loisobleu.

13 Février 2023

CHEZ TOI EMOI


CHEZ TOI EMOI

A l’abandon des chemins de rencontre de nul part

nos yeux se caressent à la cimaise de l’impossible qui comble

les cartes et les pistes où les bras ne savent que brasser le vide

ça fait tellement de trous que c’est plus navigable

alors le lien se fait perce-muraille

posant ses poutres pour asseoir le ciel en plancher où peut marcher

la fleur nouvelle de l’endroit sûr

pour que tu n’aies plus peur de sortir du sommeil.

.

Niala-Loisobleu.

13 Février 2023

LE POING PRES DU CŒUR PAR JACQUES IZOARD


NIALA alaindenefle-dit-niala@wanadoo.fr

LE POING PRES DU CŒUR PAR JACQUES IZOARD

Midi dormant.
Trembleur, voici les écoutilles, les bâts, la rivière au long cou dont je touche l’embellie, la pierre-fendre ou le lit.
Voici repos carré, bonne entente.
Rêvons de muscles ou de leviers, de jardins tués, de grenouilles, d’attelles, de piliers du cœur.
Pâle, ô parle ou fais parler ceux qui nous caressent, excitateur savant des tempes, grand chemin que la foudre mord, malmène, détruit.
Blanche, la secousse assaille le bref délire, le doigt creux, le sommeil soudain, la camarde.

Blanc d’œuf.
Luge.

Bon caillot léger du coude.

L’épicier dort dans l’œil

d’un borgne à court d’haleine.

L’épervier pille le cœur

d’un dormeur qui nage.

Et les doigts touchent

l’obscur pays

des sabots wallons,

le miroir exsangue, la châtaigne.

Femme au lever des bras :

la main descend près du visage.

Nous nous parlons.
Cheveux.

Noyaux.
Jardins qui tombent.

Âne très blanc de ton corps,

qui est un corps de femme,

un corps qui vint ici,

qui n’est que salive,

et sueur, et eau.

Pouce au doigt sans engeance.

Grand parc de poudre aux yeux.

Jubilation du sommeil

entre les jambes.

Cheville de verre: longue sarbacane où vit le maigre voleur de sable qui dort dans mes cheveux.
J’appelle à l’aide: roule ta bosse, tambour; petites femmes sans chaussures, fermez les yeux du mort.

La marche est légère : je donne à mes doigts le feu des cerises.
Le savon, dans la cruche, pierre de patience, douceur d’eau douce, a le ventre moins rond qu’une fille rieuse.
Une échelle de voleur sort du puits sans vacarme.

La langue est dans la langue

un mot qu’on ne dit plus :

la main touche la main

la plus blanche ou la plus gelée.

Tu vis dans le fourreau

d’une chambre étroite.

Et le frère et le voleur savent

les objets que tu veux :

le poing tout près du cœur,

l’aiguille dans la paille,

l’étui moussu du feu,

le gouvernail contre la jambe.

Les jambes dans l’herbe, serrent les jambes et les jambes.
Je volais ta langue, tes doigts et tes toupies, voleur couvert de froid dans le village du dimanche, dans la chambre du tambour.
Tu mords la laine ou le feu, tu aimes ce que tu aimes : l’animal cousu, la pierre trouvée, le doux venin de l’œil, le givre allongé de l’arbre.

À respirer l’ail.
Toupie crie crécelle. À respirer la craie.
Le cri déchire l’œil. À respirer la menthe.
Doux feu l’endort. À respirer ma propre haleine.

… et me dit que j’arrache

poutres et balivernes.

Et que je cesse d’être

domicile de sable

ou serre sans chaleur.

C’était écrit quelque part :

c’était ce peu de peau

qu’on cherche et qu’on caresse.

On respire l’odeur

des maisons qu’on détruit.

Le bon chemin dort dans la loutre. (Est-ce un animal ?)
Le venin rond, le pouce affûtent le fil de l’œil.
J’embrasse la crosse d’une arme vaine dont je trouve le nom sous l’écorce peinte de tel arbre debout.

Je dirai septembre de sangliers dont on meurt ; glacis des châtaignes dans chaque poing, chaque doigt, chaque phalange.
Et nos villages traversés d’enfants.
Nos oursins gonflés de jaunes d’œufs.
Mais rien n’est gelé dans l’œil: la petite pupille rétrécit.
Le levain dort dans l’avoine à coudre.
On enveloppe de laine chaque regard qui vit sa propre vie.
Déjà, l’on dit déjà; l’on refait le mouvement du bras gauche qu’on croyait perdu.
Vents et marées sont vents et marées.

Sous l’escalier, le front de taille étouffe les mineurs allongés, qui ont dans le front cent lampes de papier bleu.
Nous voici montant vers la colline, calvaire, cal, carcan sans soleil.
Avec des enfants creux et légers.

Vingt élèves dorment la tête dans le foin, les membres immobiles, les yeux sous les paupières comme de minuscules collines cachant des mines d’or.
Et les nerfs sont dans la jambe.
Et les doigts serrent les caresses: fourrages, prunes, œillets, pierres sans odeur, grains fructueux, tout se tait. (Les grands enfants n’ont qu’un poing endormi !)
Je n’ai jamais connu la moindre chose: ni les chemins pointus ni les étangs trouvés ni les langues arrachées.
Voici que vient le paysan patient sur les épaules d’un promeneur de laine.
On crie dans la bouche.
On vit dans le bras gauche.
Les ongles sont des faux.
Les onguents apparaissent à travers la peau: sang toujours plus rouge qu’on ne croit, fouillis de fibrilles, lait qui fait le sourd bonheur du sein.
Et l’on voyage comme un passeur d’eau.
On coupe le papier.
On écrit le poème.

Ici montèrent cagoules et essieux.
Arbres surplombent et le nom de pierreuse évoque tombereaux d’oursins, de cailloux lisses.
Haleine très lente de quelques alpinistes.
Soutènement du cœur, dont l’aorte bat.
Carré de soleil de quatre mètres sur trois, qui annonce l’ère de ce qui est, de ce qui vit autour de nous.

Pâle escalier où coule à coulée claire un soleil d’octobre.
Le raidillon déguerpit vers les terrils anciens, où vivent les cœurs noirs des mineurs, à la bonne franquette du charbon.

Le tissu nerveux, l’eau-de-vie fêtent la campagne et les monts quant à moi, je marche et marche, et serre osselets ou marrons, billes.
Dès que l’odeur blanche envahit les tilleuls, je dors avec des femmes.
Je nourris mon sommeil de jambes ou de lèvres.
Un chat mange la main d’un dormeur endormi.

Mont de l’épaule,

écart bleu de l’œil à l’œil,

chemin d’une seule veine

qui fait le tour du corps..

La carcasse te protège

des pics, des aiguilles;

ma maison très petite

est dans ma bouche,

y entre qui veut,

vêtu, dévêtu, libre

d’aller et de venir

avec des doigts ou des corolles

La tempe du sabot dort dans le poing de l’œil.
Quelle cruche alléchée fait sourde panse?
Qui tue le sommeil dont le bon grain nous comble ?
Affût pur des oiseaux que la main libère.

Je tourne en rond dans l’œil d’un voyeur du dimanche.
Union des fées et des sabots Épave, écharde, étrave…
Basse amitié des morses, passe d’armes et de ciguës.
Je vole ta langue, ma double voix déchire mon frère le plus pur.

Ceci explique l’hiver, la maisonnée: pots de tabac, maillets, voix de bébés, noisettes.
L’escalier de laine offre aux visiteurs barres de cuivre, tapis de cent ans.
Le bon tonneau cache les vêtements du mort

Ville de mille chambres:

les grands chameaux, le brouillard

l’enjambent, la dissimulent.

Cafés bleus du
Carré.

Bon tabac doré de
Meuse.

Pêle-mêle ou mêle-pêle,

enfants pâles et pierreux :

voici les teinturiers

de bon teint, de grand teint,

de petit teint, les tisserands

tissant l’escalier de laine.

Ville de mille aiguilles

sous la peau, la pluie.

Coupe la main du lecteur:
Judas, dans la laine, tisse le tissu.
Je vécus dix heures dans la peau d’un autre.
Peux-tu bouger la langue dans la bouche du voisin ?
Les intrus ont l’air d’être sourds et aveugles.

Kick starter de la machine.
Moto pâle, moto pâle.
Le venin de la vitesse, le bon venin du nord, te mord ou te dorlote, te pétrifie, te coud d’acier.
Est-ce le chahut des tubes qui casse en mille tessons le fracas des mitrailles?
Roulons vers
Vottem.
Baisons lèvres et pneus.

Le feu parle, hurle, parle hurle.

Feu qui moud n’a pas d’os,

meurt dès qu’on sommeille

ou qu’on dit bleu.

Feu fourré qu’on trouve,

qu’on achève de sucer.

Feu-sexe où l’on brandit

le dard, le doigt sans anneau.

L’herbe étouffe l’herbe.

Y font bombance les noix,

les carabes du dimanche,

les bogues, les chats.

Pourpoints en boule

y ont leur logement,

leurs nuits sans mailles.

Déjà, filles en feu

cassent le sarcasme

de ce qu’on ébrèche.

L’animal bleu feu

rôde et glapit :

chanson sans chanson;

siffle qui peut

dans les doigts que j’aime.

Dans le bras, voici le feu

qui monte, qui monte,

qui fait la bête.

Une seule haleine d’orme

est une leçon d’écriture.

Pourquoi les bourgs

ont-ils gardé les femmes

fileuses de laine?

Mon grand loup, déjà,

quitte la meute et s’en va,

traverse ma paume.

La longue échine, à l’abattoir.

attire les pleureuses.

Touche en même temps

l’ongle et la langue.

Audace de celui qui veut

que la lampe allumée

soit toujours avalée.

Nous perdions les dés sous la table.

Et le jour tombait.

Mendiants frappaient aux portes :

un peu de lait, s’il vous plaît,

un peu de farine et de miel…

Mais nous cachions dans nos armoires

nos escarres, nos moignons, nos pieds bots.

Jacques Izoard

JE M’HUMECTE DE LUMIERE


NIALA

JE M’HUMECTE DE LUMIERE

D’un battement de mains je fesse l’ombre qui cache la nature de vivre

Assis au coeur du milieu de la formation du noyau

Jambes à la croisée des jardinières

Comme un linge affichant ses idées de dentelles

Derrière-moi le fleuve marche en avant

d’un eucalyptus à l’odeur de l’herbe à brouter

Sans fatigue au calendrier des saisons à aborder

La bête à bonds d’yeux s’allie au creuset…

.

Niala-Loisobleu.

10 Février 2013

LE FOETUS DU MARAIS


LE FOETUS DU MARAIS

Tu me dis de m’appuyer à l’oeuf qui émerge

sous le toi où les pigeons roucoulent

dans les frissons de ton échine

.

La soupente diagonale s’écarte de la raideur des plafonds sans ciel

laissant au lit du marécage

le germe que tu as mis en ton ô vers

indiquant le gué par où te rejoindre en attendant que ta gestation se termine

.

Tendre duvet des berges lointaines dans la chambre térébenthine

où les peaux se remplissent du gemme des peints

à l’oblique du chevalet qui s’étire en pleine lumière

.

Tu sens comme ta chair que l’amour interpelle

ne demande qu’à s’écarter pour faire pénétrer à raconter

son réveil au sortir du bois dormant

.

Sous tes jupes donnant forme, la couleur mise par les tiens de mots-peints

insérés entre la nuit et le jour de la lucarne de ton ventre-mer

au coeur de la figue où tu veux voir l’arbre mûrir…

.

Niala-Loisobleu.

10 Février 2023

LA MAIN CHAUDE


JOANNA CONCEJO

LA MAIN CHAUDE

Dénouées du nuage en couvercle sur tes boutons

ces petites fleurs bleues

sont la présence végétale qui donne à ton derme

un motif de mots-peints à ma main

j’entre en toi en trompe d’abeille

charger ma langue de ton suc de femme

.

Arrivés à la jetée

tu m’as dis embarque-moi

j’ai envie d’être lavée par tes embruns

je n’ai pas emporté de maillot

pour ne rien te cacher

de mon désir de sortir de l’impasse du présent.

.

Niala-Loisobleu.

8 Février 2023