
LE FOETUS DU MARAIS
Tu me dis de m’appuyer à l’oeuf qui émerge
sous le toi où les pigeons roucoulent
dans les frissons de ton échine
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La soupente diagonale s’écarte de la raideur des plafonds sans ciel
laissant au lit du marécage
le germe que tu as mis en ton ô vers
indiquant le gué par où te rejoindre en attendant que ta gestation se termine
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Tendre duvet des berges lointaines dans la chambre térébenthine
où les peaux se remplissent du gemme des peints
à l’oblique du chevalet qui s’étire en pleine lumière
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Tu sens comme ta chair que l’amour interpelle
ne demande qu’à s’écarter pour faire pénétrer à raconter
son réveil au sortir du bois dormant
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Sous tes jupes donnant forme, la couleur mise par les tiens de mots-peints
insérés entre la nuit et le jour de la lucarne de ton ventre-mer
au coeur de la figue où tu veux voir l’arbre mûrir…
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Niala-Loisobleu.
10 Février 2023