ENTRE DEUX REPAS


ENTRE DEUX REPAS

La promenade digestive passe le long des façades, quelques pigeons trouvent des miettes à chaque instant

une vitrine d’agence de voyages propose de l’herbe plus verte

à côté un homme assis sur le trottoir à le regard plongé dans son chien

arrêt du bus

Grands boulevards

Affiches de théâtre

La vaisselle du débarrassé de table s’entasse aux places vides du restaurant de la plage, les vacanciers de Toussaint jeûnent aux terrasses du cimetière devant un pot de chrysanthème de souvenirs éternels. Qui travaille ? Le jardin va fermé, le gardien qui a perdu un bras pousse la grille du pied pour oublier. Je remonte la Fontaine des Innocents par le Boulevard St-Michel comme quand j’étais étudiant. Fruits d’automne, les dernières figues, quelques noix sur une pomme chauffé par un verre de Buzet, Ont-ils retrouvés l’Arlésienne ?

Niala-Loisobleu – 28 Octobre 2022

ENCOMBREMENT


ENCOMBREMENT

Les feux dépassés depuis le dernier arbre à soie et la rivière des parfums, je te file sur place. Imbécile heureux qui n’attend rien qui s’ouvre, se lève, se recouche et finit debout comme le cheval du dernier sillon sans le semeur. Le soleil, allez y comprendre quelque chose, perce dans tout ça qui devient de plus en plus obscur. Les bancs disparaissent sous la végétation des peintures fraîches sans le public et encore moins les amoureux. De ce qui reste c’est le sentiment du refus de croire que l’image gardée de tes seins ait pu s’aplatir sous un éboulement. Le ressort des mots crus que tu ne protestais pas alors, a un don de réminiscence qui force l’âne à se frotter aux murs tant ça gratte. J’irais au phare sans attendre la tombée de la nuit. Le sémaphore demeure. Et cette chaleur…

Niala-Loisobleu 28 Octobre 2022

L’HEURE DITE


L’HEURE DITE

Mouvements persans d’un cri retenu, le rideau brode la pensée assise à la porte du couloir

Les odeurs qui sortent de la cuisine suivent les traces d’un lapin chasseur courant dans les vignes d’un Poilly-Fuissé

Roger Limouse découpe une aile pour libérer l’envol de mon état d’esprit

Un peintre a le don de pouvoir sentir

Et dans la chambre le lit défait se penche sur le soleil par la fenêtre ouverte; sur le tapis la culotte et tes bas , un soutif sans bretelles

Un reste de brume remonte du fond du pré où un cheval parle tout seul au milieu des poules

J’ai sorti la chaise où tu t’étais assise et sous le figuier l’ai laissé converser

Je crois qu’on ne comprendrait pas si je disais ce qui me tape aux tempes jusqu’aux poignets.

Niala-Loisobleu – 28 Octobre 2022

OUI ou NON ?


OUI ou NON ?

Être qu’un seul et le vrai

Pas celui que tu trompes à défaut de t’accepter

L’outre-Noir a renversé les spéculateurs

C’est rien d’émoi

J’outremer en ô séant

Alors c’est oui ou merde

Je t’aime la vie comme j’peins, pour rien…

Niala-Loisobleu – 28 Octobre 2022