Pour Elle par Georges Moustaki


PABLO PICASSO

 Pour Elle par Georges Moustaki

Elle ne fait pas l’amour elle aime
Elle ne marche pas elle danse
Elle ne parle pas elle chante
Elle ne fait pas l’amour elle aime

Elle ne fait pas l’amour elle aime
Elle ne se prête pas elle s’offre
Elle ne pleure pas elle souffre
Elle ne fait pas l’amour elle aime

Elle ne fait pas l’amour elle aime
Elle ne rêve pas elle plane
Elle ne fait pas semblant de vivre
Elle ne demande pas elle prend

NU ASSIS


PABLO PICASSO

NU ASSIS

Je t’ai laissée assise jusqu’à demain dans l’atelier

un peu couchée sur le tapis contre le chevalet ça s’ra moins dur

le lien étant

et quelques anémones pour un dernier souvenir chat l’heureux à Colette

La couche nuageuse épaisse n’a pas réussie

j’ai peint comme debout au soleil
t’aurais vu le sourire du tapis à quel point la méchanceté a ramassé sa claque.

Niala-Loisobleu – 27 Avril 2022

L’ENCLOS DE RHUYS PAR MICHEL DEGUY


PABLO PICASSO

L’ENCLOS DE RHUYS

PAR

MICHEL DEGUY

Août me confie à l’enclos de genêts comme une bête mauvaise qu’on a laissée sur la jachère. Furieuse, encagée, la jeune bête ici cogne aux gradins de l’océan.

Elle croit guider le vent aux labours du ciel, mais c’est elle la pâturée — par un maître

qu’elle ne reconnaît plus ; bête séparée des autres, jouée par le vent aux esquives de matador, et pour finir, épuisée dans une arène dure qu’elle imagine déserte, trouée, elle perd son sang au soleil qui l’exige, le picador indémontable sur grands chevaux de nuages pommelés.

Michel Deguy

FEMME DANS UN FAUTEUIL ROUGE


Pablo Picasso

FEMME DANS UN FAUTEUIL ROUGE

Des ocres rouges qui lui grimpent du bas du dos et des sanguines qui lui pendent des aisselles, estuaire grand ouvert elle écluse par l’échelle à poissons l’alevin dont elle taira l’existence sans préméditation. Un pont entre la lune et le soleil et un puzzle face à la disparition de pièces maîtresses obligent au devoir de réserve. Ce qui n’interrompt que l’inconséquent en fin de conte

Le calibre n’a rien à voir avec ce qui se trouve tenu à l’intérieur. Les baudruches ont rien à dire et pourtant tout porte à croire qui s’égare à souffler

Pour tenir les souvenirs des ballons captifs qui s’étalaient dans le ciel de Paris durant la dernière guerre, je me souviens qu’ils n’ont rien empêché de s’envoler du génie de Picasso. Du quai des Grand-Augustins où se trouvait son atelier, il a fait décoller au delà d’un alunissage et pour des années lumière

Garde tes mots dits, le tapis rigole de soleil. l’oiseau lui à la clef de ton nombril.

Niala-Loisobleu – 27 Avril 2022

COULE HEURE


COULE HEURE

A ne pas aller plus loin que le bout du né il faudra en passer par le brouillard

C’est l’étang et les mortes-eaux

Un bleu clématite boutonne l’attente en dehors de l’existence de problèmes

Il y a l’absence qui poinconne le billet doux du transport au péage obligatoire et les sens qui augmentent en faisant semblant de pas s’en apercevoir.

Niala-Loisobleu – 27 Avril 2022