Jour : 25 avril 2022
PORTRAIT D’UNE FEMME ASSISE

PORTRAIT D’UNE FEMME ASSISE
Au métal de la plaque mieux que l’acide à la saignée du burin son sabot frappe
aqua tinta
Les rues perdent la mémoire par quartiers détachables
au balcon corporatif sous lequel Roméo plantait une plante grimpante Juliette trempe en corps dans l’ô
Pablo de sa plume maîtresse l’a dessinée saisissante comme hors d’âge à jamais fondée
Le Marais tient droit autour de tout ce qui se voûte comme les seins en tombant reposent contre la racine qui parle intra muros
C’est du bleu d’oeil marin posté où l’anémone survit accrochée à la course d’un chien mordant le noir
L’homme déverse, la femme se dresse.
Niala-Loisobleu – 25 Avril 2022
L’INSURGÉ
L’INSURGÉ
Du soleil ramené au treuil par l’oiseau sorti de la boîte à musique en racolage le marigot est franchi sur les crocodiles
Les odyssées appartiennent à l’ouverture des lumières et non à la fumée des cierges
Chiron tient ta barque, il n’y a que la peinture pour traverser
Qu’importe où le vent se cache. Laisser une chance à l’imaginaire de sortir en chasse écarte des sécheresses…
Niala-Loisobleu – 25 Avril 2022

LE CENTAURE PAR MICHEL DEGUY

LE CENTAURE PAR MICHEL DEGUY
| Lui le bestiaire il résume toute espèce Centaure universel il rassemble ses membres parmi les bêtes Disjointes :Le brusque de l’oiseau, jeté à la cage des os, Est changé en œil ;Il mime les entorses du poisson pour glisser en tout élément. Michel Deguy |
PANNE

PANNE
La toile a perdu les réponses au sujet essentiel
Cet atelier s’interroge sans trouver sans que ça l’étonne
Il aimait
Un point c’est tout
Le sens contraire du chemin tricheur et ses louvoiements convient au présent sans âme
C’est trop con pour y voir quelque chose d’anormal
Niala-Loisobleu – 25 Avril 2022
CONSEILS ET RÉPONSE A DES DEMANDES DE CONSEILS PAR HENRI MICHAUX

CONSEILS ET RÉPONSE A DES DEMANDES DE CONSEILS PAR HENRI MICHAUX
Faut-il punaiser les bébés? » m’écrit
J. O.
Non je ne répondrai pas à cette question insidieuse.
Je ne me sens plus en confiance et ne s’agirait-il que d’un papillon, je ne répondrais pas, quoiqu’il ait un vol singulièrement agaçant, genre : « je viens, je ne viens pas
» et, affiché sur l’aile, un art décoratif pour pompiers et midinettes, non, à son sujet non plus on ne me démasquera pas.
Quant aux bébés, ils sont l’honneur de la nation.
Le futur honneur.
Et s’ils crient, c’est assez naturel.
Cris comme les vagues de la mer, avec hauts et bas : c’est qu’ils doivent reprendre souffle, tout enragés qu’ils sont et vous faire connaître en pointe qu’ils ont mal.
Cris comme un appel à la lumière : c’est qu’ils espèrent arriver une bonne fois à l’exprimer et à vider leur souffrance.
Ces mauvais artistes créent.
Hélas, vous assistez à leur création.
Elle est grotesque.
Trop tôt pour les convaincre de leur déplaisant échec.
Dans quelques années, ces ratés, enfin assagis, renonceront à l’expression, pour s’adonner à la mécanique ou à l’agriculture.
Mais il est malheureux qu’ils s’obstinent en ce moment.
J.
O. m’écrit encore : «
Je les enfariné.
Est-ce bien?
Dans une énorme dune de sable je les précipite.
Dès lors, plus un cri, plus un souffle, et la journée s’achève comme dans une église.
Est-ce bien? »
Non, je ne réponds pas à cet homme.
La guerre, je pense, a dû l’énerver.
Je l’excuse, mais qu’il fasse attention.
Tout le monde ne sera pas aussi compréhensif que moi, peut-être.
Henri Michaux
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.