Rappelle-Toi Le temps Qu’il Fait par Jacques Bertin (REPRISE)


Jacques Bertin

Rappelle-Toi Le Temps Qu’Il Fait par Jacques Bertin

on À Besançon (1974)

Rappelle-toi le temps qu’il fait dans ta jeunesse
Rappelle-toi l’odeur de la maison
Mon fils était le plus beau, où est-il ?
Rappelle-toi le temps qu’il fait dans ta jeunesse
Dans ta jeunesse tu es belle, les hommes te regardent
Tu vas à l’usine, tu cours, tu n’as pas le temps
Oh, je voulais partir vers des îles
Avec des amoureux qui me couvraient de fleurs
Voici le port ce soir, voici l’île, voici la rade, le silence, voici l’exil
Vieille femme déchue du règne des vivants, écarte-toi
Oublie tout, oublie ta jeunesse, oublie le travail et la peine
Va coucher hors la ville dans les ordures
Ai-je trop travaillé comme le bœuf attelé et sans jamais tourner la tête
Animal condamné qui attend immobile dans les stalles
Bête passive abandonnée des maîtres après usage
Chanson sortie du répertoire
Prostituée poussée dans le ruisseau après la fête

Jacques Bertin

DESSUS DU PANIER


DESSUS DU PANIER

Sur l’avant-dernière goutte de l’embrun, au point d’atteindre la sphère visée

la vague bande l’arbalète pour décocher la case en attente

Un son mécanique entendu possède les crocs du grappin pour l’abordage

jeté, bord à bord

La peau sort de l’attirail des jarretelles , grand pas de plus pour sentir la viscère sous ses bretelles

Au bout de sa course d’un arbre de la forêt à l’île flottante l’oiseau pose son oeuf à couver

Sachant qu’en ce que ce monde détourne, maquille, désespère, en restant attaché dans son vide de défenestré lâchement potentiel, il reste sous la peau de la chair vivante que le désirable pousse au large des promesses qui ne seront jamais tenues, on dépasse l’osé pour vivre sans que la peur décide

Tes osiers souples tressent ces vanneries pour ce qui s’écrit en se trempant dans la pulpe.

Niala-Loisobleu – 28 Mars 2022

Pour finir un Dimanche AVEC PLEIN


Pour finir un Dimanche AVEC PLEIN

Les mains attirant les mains alors qu’une des miennes faisait ton jardin dans une remontée, vînt à sortir de taire celle de Rhona Gorvy. Les bonnes choses poussent en dehors des influenceurs sans qu’il y ait le moindre hasard. Et puis quand c’est un jour de cerisier en fleurs, un simple coup d’oeil par la véranda transporte à ta voie autrement que par un banal, salut comment tu vas. Car à ce propos pas de question à la con balade autour de l’arbre à soie

Histoire de silence j’écoutais ce que tu m’en disais. J’ai eu par vibrance la vue de cette chaise et compris combien ce qui est assis peut dire davantage que le bruit qui court. Je pense que tu reconnaîtras les parties en italique des plaines et du délié. Ma foi quand j’entend parler de tripier, je me contrôle la présence des viscères au tracé anatomique, trait bleu horizontal sous les nichons, grand vertical jusqu’à la racine du sonar

La poésie demeure malgré tout le mal qu’on lui fait une affaire de tripes

L’enfant du silence en porte la parole

Et il se trouve que parmi des thérapeutes il y ait des femmes qui ont de sacrées couilles, j’en connais qui loin d’avoir la place qu’elles méritent, sont du rang Des Justes

Il a fait beau toute la journée de mon Dimanche, ça continue Lundi…

Niala-Loisobleu – 28 Mars 2022

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Rhona Gorvy a grandi à Johannesburg et a obtenu son diplôme de licence en logopédie, orthophonie et thérapie auditive à l’Université de Witwaterstrand en 1944. Elle a travaillé comme superviseur à la clinique de la parole et de l’audition, puis a enseigné l’orthophonie, également à l’Université de Witwaterstrand (1945-47). En ce qui concerne son art, Gorvy était en grande partie autodidacte. Elle s’est exprimée à travers différentes formes d’art dès son plus jeune âge, et lorsqu’elle était à l’Université de Witwaterstrand, sa passion et son expérimentation dans l’art se sont encore développées.

Au cours des 70 dernières années, elle a produit des croquis, des estampes, des peintures, des sculptures et de la poésie qui documentent son expérience intense et empathique des mondes intérieur et extérieur. Elle s’est penchée sur un large éventail de thèmes liés à la vie et à la condition humaine; par exemple, explorer la maternité, la perte, la maltraitance, la dépendance et d’autres processus conscients et inconscients. Ses œuvres capturent presque tout ce qu’elle a touché tout au long de sa vie : la famille et les lieux qu’elle a visités ainsi que sa propre lutte avec les questions persistantes de ce que signifie être humain. Ce sentiment de compréhension et de connexion profonde avec ses sujets et ses thèmes est ce qui rend son œuvre remarquable.

LE BON


LE BON

Il est pas sur les plaques routières ni sur les cartes des pinces-fesses étoilés, il semble aux yeux cernés par la méfiance ne pas exister du tout

.C’est vrai qu’il a un don pour exprimer peu ordinaire, pas loquace il détourne la dernière de contoir

Mais voilà ce qu’il dit incite à le prendre

Les yeux toujours dans le changement d’heure j’ai un certain décalage de sommeil, je me fie entièrement à sa direction

Niala-Loisobleu – 28 Mars 2022