La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Rappelle-Toi Le Temps Qu’Il Fait par Jacques Bertin
on À Besançon (1974)
Rappelle-toi le temps qu’il fait dans ta jeunesse Rappelle-toi l’odeur de la maison Mon fils était le plus beau, où est-il ? Rappelle-toi le temps qu’il fait dans ta jeunesse Dans ta jeunesse tu es belle, les hommes te regardent Tu vas à l’usine, tu cours, tu n’as pas le temps Oh, je voulais partir vers des îles Avec des amoureux qui me couvraient de fleurs Voici le port ce soir, voici l’île, voici la rade, le silence, voici l’exil Vieille femme déchue du règne des vivants, écarte-toi Oublie tout, oublie ta jeunesse, oublie le travail et la peine Va coucher hors la ville dans les ordures Ai-je trop travaillé comme le bœuf attelé et sans jamais tourner la tête Animal condamné qui attend immobile dans les stalles Bête passive abandonnée des maîtres après usage Chanson sortie du répertoire Prostituée poussée dans le ruisseau après la fête
Sur l’avant-dernière goutte de l’embrun, au point d’atteindre la sphère visée
la vague bande l’arbalète pour décocher la case en attente
Un son mécanique entendu possède les crocs du grappin pour l’abordage
jeté, bord à bord
La peau sort de l’attirail des jarretelles , grand pas de plus pour sentir la viscère sous ses bretelles
Au bout de sa course d’un arbre de la forêt à l’île flottante l’oiseau pose son oeuf à couver
Sachant qu’en ce que ce monde détourne, maquille, désespère, en restant attaché dans son vide de défenestré lâchement potentiel, il reste sous la peau de la chair vivante que le désirable pousse au large des promesses qui ne seront jamais tenues, on dépasse l’osé pour vivre sans que la peur décide
Tes osiers souples tressent ces vanneries pour ce qui s’écrit en se trempant dans la pulpe.
Les mains attirant les mains alors qu’une des miennes faisait ton jardin dans une remontée, vînt à sortir de taire celle de Rhona Gorvy. Les bonnes choses poussent en dehors des influenceurs sans qu’il y ait le moindre hasard. Et puis quand c’est un jour de cerisier en fleurs, un simple coup d’oeil par la véranda transporte à ta voie autrement que par un banal, salut comment tu vas. Car à ce propos pas de question à la con balade autour de l’arbre à soie
Histoire de silence j’écoutais ce que tu m’en disais. J’ai eu par vibrance la vue de cette chaise et compris combien ce qui est assis peut dire davantage que le bruit qui court. Je pense que tu reconnaîtras les parties en italique des plaines et du délié. Ma foi quand j’entend parler de tripier, je me contrôle la présence des viscères au tracé anatomique, trait bleu horizontal sous les nichons, grand vertical jusqu’à la racine du sonar
La poésie demeure malgré tout le mal qu’on lui fait une affaire de tripes
L’enfant du silence en porte la parole
Et il se trouve que parmi des thérapeutes il y ait des femmes qui ont de sacrées couilles, j’en connais qui loin d’avoir la place qu’elles méritent, sont du rang Des Justes
Il a fait beau toute la journée de mon Dimanche, ça continue Lundi…
Rhona Gorvy a grandi à Johannesburg et a obtenu son diplôme de licence en logopédie, orthophonie et thérapie auditive à l’Université de Witwaterstrand en 1944. Elle a travaillé comme superviseur à la clinique de la parole et de l’audition, puis a enseigné l’orthophonie, également à l’Université de Witwaterstrand (1945-47). En ce qui concerne son art, Gorvy était en grande partie autodidacte. Elle s’est exprimée à travers différentes formes d’art dès son plus jeune âge, et lorsqu’elle était à l’Université de Witwaterstrand, sa passion et son expérimentation dans l’art se sont encore développées.
Au cours des 70 dernières années, elle a produit des croquis, des estampes, des peintures, des sculptures et de la poésie qui documentent son expérience intense et empathique des mondes intérieur et extérieur. Elle s’est penchée sur un large éventail de thèmes liés à la vie et à la condition humaine; par exemple, explorer la maternité, la perte, la maltraitance, la dépendance et d’autres processus conscients et inconscients. Ses œuvres capturent presque tout ce qu’elle a touché tout au long de sa vie : la famille et les lieux qu’elle a visités ainsi que sa propre lutte avec les questions persistantes de ce que signifie être humain. Ce sentiment de compréhension et de connexion profonde avec ses sujets et ses thèmes est ce qui rend son œuvre remarquable.
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