L’OEIL TENU SAUVAGE DANS LE JARDIN PROPRE


L’OEIL TENU SAUVAGE DANS LE JARDIN PROPRE

Quand j’ai perdu l’oeil en toute confiance, quelque part ce fut entièrement de ma faute d’avoir cru celui qui l’opéra

Que j’habite ici, où doive prendre la route, je n’ai jamais cru qu’à l’herbe qui pousse le cheval à sauter la barrière

Les apparitions qui précèdent la mise en place de calvaire dans un coin qui n’avait rien demandé ne m’ont posé que la question de me dire à quoi cela peut-il servir de croire à une machination dogmatique sinon à tromper quant on a de pierres dressées qui vibrent de mystère non élucidé

Quand on avait que les étoiles qui envoyaient les bisons en troupeaux tirer le chariot, autour du feu arrivaient des passages clandestins pour sortir de l’évolution tyrannique qui a toujours, quelque soit l’année, finit par une bagarre

Intelligent, instruit l’homme invente l’arme qui tue plus que l’autre

Con, sorti d’école, l’homme marche le fusil braqué sur l’autre qu’on lui a dit de tous les noms horribles

De là à penser qu’on a toujours voulu rester bête au sens animal, je pense qu’il y a du vrai

J’ai certainement dévié au moment crucial où Marthe et René me firent la confidence de leurs 20 ans dans la Grande Guerre. Puis les deux pieds dans la dernière, les coloniales en prime, comment aurai-je pu faire l’impasse sur Hiroshima en sautant sur la bicyclette de que veux-tu qu’on y fasse

Alors j’ai laissé l’herbe pousser autour du chemin pour trouver où me rouler à deux et voir mon cheval courir avec le chien et les vagues et les oiseaux et pousser les arbres et les petites-maisons-blanches sans rien casser au nom de grands principes.

DE L’ATELIER


DE L’ATELIER

Le retrait du char à foin au regard de la préférence faite à la luzerne justifie la couleur mise en avant pour ce qui touche à l’odeur de ma pensée présente. Durant la nuit mon désir de faire l’amour n’est pas venu de l’état de guerre qui nous cerne. Je ne culpabiliserai que si j’y avais contribué. Je vis tellement en dehors, le bruit des explosions me coupe tous appetit. Comment et pourquoi s’étonner aujourd’hui qu’on tue et extermine quand les enfants raffolent de films d’horreur et que la télé n’en fait aucune restriction. Nous apprenons la haine en suivant une logique de formation. Je n’intéresse qu’un nombre ridicule de lambdas avec l’amour. Faut mordre pour déchiqueter par pour booster ta joie d’être. Poutine qui des puissants l’a trouvé dangereux quand il était possible de lui dire de se tenir tranquille. Les exemples ne manquaient pas, seulement il se trouvent qu’ils inspirent toujours. Je refuse de rejoindre les pleureuses et dis:

« La vie, j’ai envie de toi par tout mon coeur et ses glandes.«

Niala-Loisobleu -8 Mars 2022

IL Y AVAIT DES CARAFES…PAR FRANCIS JAMMES


IL Y AVAIT DES CARAFES…PAR FRANCIS JAMMES

Il y avait des carafes d’eau claire dans le petit jardin noir du ministre protestant,

à sa maison qui a un air sévère;

et il y avait aussi de gros verres sur la nappe.
Il y avait des feuilles aux contrevents.

Le mois de
Juin.
Sur la petite allée, un morceau de canne à ligne, cassée et en roseau,

avait été jeté, et la journée

était grise et, comme l’on dit, chargée, et comme quand il doit tomber de grosses gouttes d’eau.

Par la fenêtre noire, triste, ouverte, on entendait un piano dans les lauriers luisants.

Les petites fenêtres étaient vertes.

Là on devait être bien heureux, certes, comme dans les livres de
Rousseau il y a longtemps.

Francis Jammes