Jacques Bertin – Je sonne chez-vous


Jacques Bertin – Je Sonne Chez Vous


Je sonne chez vous, les mains vides
Je ne donne rien que mon chant
Je n’en sais pas les premiers mots ni la musique
Mais entendez
Cette respiration qui est la mienne
Roulée en boule et sur elle retient son chant
Je ne donne que l’amitié dans le bol cassé de la tête
Comme ce chien dans le regard des hommes qui vivait

Heureux celui qui me reçoit dans sa maison
Et de sa main il caresse sa femme
Et les draps sont pliés dans l’armoire à la place des draps
Et l’heure à la place de l’heure
Mais le rire de ton enfant il ressemble à la craie
Et toute chose a l’élan mort des pierres
Je ne donne rien que mon chant mort et qui s’étonne des morts

Jacques Bertin – Tocando la campana

Estoy tocando tu timbre con las manos vacías
No doy nada más que mi canción
No sé las primeras palabras ni la música.
pero escucha
Este aliento que es mío
Enrollado en un ovillo y sobre él sostiene su canto
Solo doy amistad en el cuenco roto de la cabeza
Como ese perro a los ojos de los hombres que vivieron

Dichoso el que me recibe en su casa
Y con la mano acaricia a su mujer
Y las sábanas están dobladas en el armario en lugar de las sábanas
Y tiempo en lugar de tiempo
Pero la risa de tu hijo parece tiza
Y todo tiene el ímpetu muerto de las piedras
No doy más que mi canto muerto que se asombra de los muertos

ANNULATION RECOLLETS 2022


ANNULATION RECOLLETS 2022

Puisque le coeur tient

ce n’est pas annuler

c’est juste reconnaître la faiblesse des jambes pour rester debout

Voilà l’heur pour tout

Continuer à peindre seul compte

l’Atelier a toujours secondé pour exposer

Niala-Loisobleu – 28 Janvier 2022

 PRESQUE EN DEHORS DU CIEL, ANCRE ENTRE DEUX MONTAGNES

Presque en dehors du ciel, ancre entre deux montagnes,
le croissant de la lune.
Tournante, errante nuit, terrassière des yeux,

pour compter les étoiles dans la mare, en morceaux.

Elle est la croix de deuil entre mes sourcils, elle fuit.
Forge de métaux bleus, nuits de lutte cachée,
tourne mon coeur, et c’est un volant fou.
Fille venue de loin, apportée de si loin,
son regard est parfois un éclair sous le ciel.
Incessante complainte et tempête tourbillonnant dans sa furie,
au-dessus de mon coeur passe sans t’arrêter.
Détruis, disperse, emporte, ô vent des sépultures, ta racine assoupie.
De l’autre côté d’elle arrache les grands arbres.
Mais toi, épi, question de fumée, fille claire.
La fille née du vent et des feuilles illuminées.
Par-delà les montagnes nocturnes, lis blanc de l’incendie
je ne peux rien dire! De toute chose elle était faite.

Couteau de l’anxiété qui partagea mon coeur
c’est l’heure de cheminer, sur un chemin sans son sourire.
Tempête, fossoyeur des cloches, trouble et nouvel essor de la tourmente,
Pourquoi la toucher, pourquoi l’attrister maintenant.

Ah! suivre le chemin qui s’éloigne de tout,
que ne fermeront pas la mort, l’hiver, l’angoisse
avec leurs yeux ouverts au coeur de la rosée

Pablo Neruda