
LE MIROIR ET LE MONDE
Chaque jour de ses dents aiguës
Le temps déchire un peu le tain
De ce miroir et restitue
A l’espace un nouveau butin
La lèpre marque le visage
Et masque un retard qui s’éteint
Las et las de se reconnaître
Chaque soir et chaque matin
Le paysage apparaissant
Avec son ciel et son lointain
Libère un reflet et invite
Narcisse à vivre l’incertain
Le limpide, le beau voyage
Entre le soir et le matin
Robert Desnos
Mouvements que la mer tient dans ses filets de pêche à vide et remontée plaine
le chat saute d’une fuite à un retour et la fenêtre troue le mur
la jarre garde son contenu sans le changer pour une proposition de passage
puis dépendu de sa ficelle le géranium quitte l’hiver pour la poterie de soleil au feu d’été
Qu’est -ce qui à part le mensonge ne tient pas la route bien que la prenant à chaque coin du matin ?
Les heures où j’entendais ta plume gratter pendant que tu traversais le noir ont obtenues la lumière méritée
Artiste c’est le seul métier où le tain de Narcisse est d’un pâle létal et pourtant que de cierges s’en allument
Le pied de l’arbre n’a rien perdu de la vigueur que nous lui avons transfusé, à un instant du sourire de la pluie d’aujourd’hui je jurerai qu’il a en corps grossi.
Niala-Loisobleu – 8 Janvier 2022
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