AUDITION


AUDITION

Des roses mêlés au bleu passent

en vert

et contre tout

Quand un regard fou se dresse sur sa tige

ces dentelles à mi-jambes

se prêtent à causer pour percer le brouhaha

Les parents se pressent plantés sur leur montre

ton regard s’accroche à l’heure du départ

Là en fond de jardin

ce grincement retenu du portail

J’écoute des fois qu’un trou dans la pluie arrête le trafic du manque d’intérêt

Puis plus pressant te tire sous la table dans ma marge

ouvrir le bouton de la lumière

Une marguerite serait venue dégrafer la plus grande gueule

Niala-Loisobleu – 25 Novembre 2021

PIMENT FLORAL


PIMENT FLORAL

Si l’horizon s’abaisse sur l’écran

fouette l’oignon

Aïe, aïe font les reins de la danseuse

en claquant du talon

Olé, olé, j’vais t’faire un dessein

à main-levée

Genre sésame du portail

d’un mouvement de poignée.

Niala-Loisobleu – 25 Novembre 2021

JE DE L’OIE


JE DE L’OIE

Passant la limite du Club Mickey, j’arrivais au bord de ma mer, le drapeau pour la baignade hésitant à voter

Une grosse chose informe brandissait sa psyché à la sortie du virage , je reconnus une Gorgone sur la route de son casse-croûte, tas mou recouvrant toute identification. Le truc à éviter

De la case prison proposée sous-couvert de remise de peine, l’amnistie allait trop au tatouage pour que je m’aventure dans cette addiction décadente

Je t’ai pas mise en case, le marché aux oiseaux ne sortant pas d’un coup de dé comme un chemin à prendre

J’ai rentré dans le couloir de ta classe y mettre une buissonnière avec la chanson de Mireille sur la meule de foin

Ce temps de merde a changé de tête d’un seul coup

Les enfants réunis en Conseil ont voté pour le renvoi des parents en réfection de fond.

Niala-Loisobleu – 25 Novembre 2021

EPIS DERME


EPIS DERME

La pierre fraîche d’une ouverture tend l’usure de ses marches au bonheur de la saillie

Limer le rugueux de la crasse spirituelle, je laisse des poussins faire

Une blancheur du plumage ne pourra qu’écrire un pépiement jaune en symbiose avec le retrait des rats noirs

Sans déranger le désordre de l’herbe, liberté est laissée à ma main d’hâler partout en toit abriter cette autre couleur

Faire de son présent le son ultra qui traverse d’un rayon d’oeil ce granit qui tombe

Niala-Loisobleu – 25 Novembre 2021

LES JARRES CAUSEUSES


LES JARRES CAUSEUSES

Une grande fatigue s’en prenant à la verticalité du corps, il lui fallut se rendre au fauteuil qui est au bout de la palette et du chevalet

Temps mort surprenant par sa méconnaissance

Qu’est-ce que ce nouveau venu ? demanda-t-il en tournant la tête à la recherche d’une réponse faute d’interlocuteur

Le cheval fit semblant d’être occupé, en gardant son écuyère en l’air au-dessus de la soupe du quotidien

Bien gaulée la mignonne, au moins ça détourne du découragement qui gagne

La lascivité végétale de l’endroit finit par le tirer de l’état proche d’un sommeil de moustique à malaria. La mémoire lui revînt

Ces seins-là gros comme des jarres n’arrêtaient pas de causer

Dans l’angle du porche la vie criait qu’elle voulait pas qu’on la mette dehors, l’arbre à soie et ses lunettes roses en faisaient voir en cinémascope

L’apéro et ce qui donne soif faisant office les jarres ne tarissent plus de dire la différence entre le garder sec et l’humidifié

Nous ne quitterons que nos habits, pas norre nudité

Niala-Loisobleu – 24 Novembre 2021

JACQUES BERTIN – L’ESPERANCE


JACQUES BERTIN – L’ESPERANCE

Oh, s’il te plaît, reparle-moi de ces hôtels
Où nous aurions pu aller tous deux hors saison
Vacances studieuses, plage des Demoiselles,
Reparle-moi de ce passé, nous y serons

Des formes figées sous le kiosque, le quatuor
Dans ce parc où un astrolabe fut perdu
Sur le violon du cap, l’archet du vent du nord
Des drapeaux pendant comme des amours déçues

Terrasses vides, gravillons blancs, tourbillons
Une ondée, on s’ennuie, tu as garni un vase
Tourne les pages du passé sans jours, sans phrases
Contre le futur, enfant triste, mets ton front

Tu y voyais des coeurs appareillant aux nues
Tu y voyais danser d’anciennes demoiselles
A quoi tu rêves, avec ta belle âme en dentelle?
Nous y errions, puis ce souvenir s’est perdu

Comme effacé sur l’aquarelle l’espérance,
Elle, demeure à tout jamais, ne parlons pas
Je vois une villa isolée sur la Rance
Et toi, dans les soirs qui reviennent sur tes pas

AU SI LOIN DES CHOSES


AU SI LOIN DES CHOSES

Je me rapproche le plus possible de moi , autour les rues ne mènent plus au même endroit, ils ont gardé les noms en changeant le sens

Cette statue équestre sans crottin dessous , je ne sais pas pourquoi, je la sens suspecte

Quand j’ai demandé du bleu de cobalt, la femme m’a regardé méchamment avec dans le regard une dénonciation vigilance

J’ai pas pu courir

La lanterne-magique était éteinte

Martin m’a dit viens on a carotté un bout de ciel, on peut le partager en semble.

Niala-Loisobleu – 24 Novembre 2021

PORTE BATTANTE


PORTE BATTANTE

Des miettes sur la table

la cheminée s’accorde une pensée pour les cendres

dehors le nouveau matin se dirige à l’aurore du chemin

le chat n’est pas rentré de ses escapades

Nouvelle fumée sur la colline

avant de te réveiller de l’enfance

garde la file indienne d’un rêve à danser autour du tôt t’aime

Niala-Loisobleu – 24 Novembre 2021

IL SERA 03H00


IL SERA 03H00

Dans leur lit, Marthe et René tireront mon jour

J’y suis venu au monde

La générosité en sentinelle dans un cadre bosselé par l’horreur humaine.Mais tenu en haleine par l’amour sans faiblesse

Grande peinture pour l’enfant

Le jardin est magnifique

Des poules, des lapins, un potager et le bord de Marne où Mimi s’offre dans l’herbe

A dîner, carreaux à la nappe et valseur en guinguette dans la culotte

Il sera 03h00

Des quatre chemins de la Terre je sortirais

Que de villages refont mon Paname à partir de l’authentique depuis Lutèce ex cathedra

Anémones au bouquet sur la palette…

Niala-Loisobleu – 23 Novembre 2021

LONESOME PIETON – PHILIPPE LEOTARD


LONESOME PIETON – PHILIPPE LEOTARD

Je suis seul dans la rue et je chante pour moi
Je suis seul dans ma peau et je pleure pour rien
I’m a poor lonesome piéton
A long way from my maison
Je me plie au poids des paresses
Je me fie à mes pas perdus
Qui vont toujours toujours ailleurs
I’m a poor lonesome piéton
A long way from my maison
Je suis seul dans la ville
Et c’est encore de moi
Qu’il faut que je m’ne aille
Je sauterai de ma vie
Comme d’un train en marche
I’m a poor lonesome piéton
A long way from my maison
« There was never a man like my Johnny
Like the one they call: Johnny Guitar… »