R’HISSER LE VOILE


R’HISSER LE VOILE

Je ne croix plus qu’en coi au pied de l’aube écrasée

où habite la vérité ?

Les mers mortes en lises

la pliure du bateau de papier

Sirène

ou perle d’élevage

A ma barre ton corail te garde vierge de tout soupçon

en corps libre de choisir ton embarcation

sans confondre propre-âme chaste et viande à disposition de négrier

Niala-Loisobleu – 28 Novembre 2021

Jeune fille interdite - Philippe Léotard

Je vois de faux marins, je vois
                         
Leurs petites navigations
Leurs yeux perdus pour rien au loin
                     
Leurs petits meurtres clandestins, je vois
La fausse ivresse dans leurs gestes

La fausse houle dans leur voix
Il n'y a rien qui reste de ce qui fut leur joie

La mer seule survit à  leurs noirs vaisseaux
Je vois les ronds qu'ils font dans l'eau
                                             
Les fausses fleurs   qu'ils mettent à  leur coeur
Je vois la nuit qui monte au coeur des jeunes filles

Je vois leurs yeux qui brillent et leur fierté notre honte
Je sens leur sang qui compte les coups de la peur
                                                      
Il est plus tard que tu ne penses et plus amer que n'est ton coeur
                    
Et je les vois révant
D'étre un jour la première
                  
L'Emmanuelle, la messagère
      
D'étre un jour la première
                         
La première femme libre de l'univers
                              
Mais je la vois qui pleure

Je vois de gros grands gras grains d'ogre
Avides mais sans yeux

  Cachant sous la défroque la peau du personnage

  Je vois la rage de leur âge, la bave à  leurs baisers

  J'apprends la haine à  leurs idées
Il n'y a rien de juste dans ce qui fait leurs lois

  La mort seule sourit à  leurs vides tombeaux
Je vois leurs villes, leurs ghettos
                           
Leur vie sauvage, leurs zoos
                                
Je vois des enfants fous à  force de pourrir
Je vois des enfants sages à  force de mourir
Je vois des enfants-roi
                                   qui ne sauront jamais ce qu'ils ne peuvent plus dire ni cacher
               
Qui les aide

CONFECTIONS PAR PAUL ELUARD


Paul Eluard

CONFECTIONS PAR PAUL ELUARD

La simplicité même écrire
Pour aujourd’hui la main est là.

Il est extrêmement touchant

De ne pas savoir s’exprimer

D’être trop évidemment responsable

Des erreurs d’un inconnu

Qui parle une langue étrangère

D’être au jour et dans les yeux fermés

D’un autre qui ne croit qu’à son existence.

Les merveilles des ténèbres à gagner
D’être invisibles mais libératrices
Tout entières dans chaque tête
Folles de solitude

Au déclin de la force et de la forme humaine

Et tout est dans la tête

Aussi bien la force mortelle que la forme humaine

Et tout ce qui sépare un homme de lui-même

La solitude de tous les êtres.

Il faut voir de près
Les curieux
Quand on s’ennuie.

La violence des vents du large
Des navires de vieux visages
Une demeure permanente
Et des armes pour se défendre
Une plage peu fréquentée
Un coup de feu un seul
Stupéfaction du père
Mort depuis longtemps.

Sans en être très fier en évitant mes yeux
Cet abandon sans découvrir un grief oublié

En évitant mes yeux il abaisse
Les verres sur ses yeux
L’animal abandonne sa proie
Sa tête remue comme une jambe
Elle avance elle recule
Elle fixe les limites du rire
Dégrafe les parterres de la dérision
Toutes les choses semblables.

Par-dessus les chapeaux

Un régiment d’orfraies passe au galop

C’est un régiment de chaussures

Toutes les collections des fétichistes déçus

Allant au diable.

Des cataclysmes d’or bien acquis
Et d’argent mal acquis.

Tous ces gens mangent

Ils sont gourmands ils sont contents

Et s’ils rient ils mangent plus.

Je dénonce un avocat je lui servirai d’accusé
Je règne à tout jamais dans un tunnel.

Alors

L’eau naturelle

Elle se meurt près des villas

Le patron pourrait parler à son fils qui se tait
Il ne parle pas tous les jours

Le tout valable pour vingt minutes
Et pour quatre personnes
Vous enlève l’envie de rire

Le fils passe pour un ivrogne.

Les oiseaux parfument les bois

Les rochers leurs grands lacs nocturnes.

Gagner au jeu du profil
Qu’un oiseau reste dans ses ailes.

A l’abri des tempêtes une vague fume dans le soir.

Une barre de fer rougie à blanc attise l’aubépine.

Par leur intelligence et leur adresse
Une existence normale

Par leur étrange goût du risque
Un chemin mystérieux

A ce jeu dangereux
L’amertume meurt à leurs pieds.

Pourquoi les fait-on courir
On ne les lait pas courir
L’arrivée en avance
Le départ en retard

Quel chemin en arrière
Quand la lenteur s’en mêle

Les preuves du contraire
Et l’inutilité.

Une limaille d’or un trésor une flaque
De platine au fond d’une vallée abominable
Dont les habitants n’ont plus de mains
Entraîne les joueurs à sortir d’eux-mêmes.

Immobile

J’habite cette épine et ma griffe se pose

Sur les seins délicieux de la misère et du crime.

Le salon à la langue noire lèche son maître
Il rembaume il lui tient lieu d’éternité.

Le passage de la
Bérésina par une femme rousse à grandes mamelles.

Il la prend dans ses bras
Lueurs brillantes un instant entrevues
Aux omoplates aux épaules aux sems
Puis cachées par un nuage.

Elle porte la main à son cœur
Elle pâlit elle frissonne
Qui donc a crié?

Mais l’autre s’il est encore vivant

On le retrouvera

Dans une ville inconnue.

Le sang coulant sur les dalles

Me fait des sandales

Sur une chaise au milieu de la rue

J’observe les petites filles créoles

Qui sortent de l’école en fumant la pipe.

Par retraites il faut que le béguinage aille au feu.

Il ne faut pas voir la réalité telle que je suis.

Par exception la calcédoine se laisse prendre
A la féerie de la gueule des chiens.

Toute la vie a coulé dans mes rides

Comme une agate pour modelez

Le plus beau des masques funèbres.

Demain le loup fuira vers les sombres étoffes de ta

peur
Et d’emblée le corbeau renaîtra plus rouge que jamais
Pour orner le bâton du maître de la tribu.

Les arbres blancs les arbres noirs

Sont plus jeunes que la nature

Il faut pour retrouver ce hasard de naissance

Vieillir.

Soleil fatal du nombre des vivants
On ne conserve pas ton coeur.

Peut-il se reposer celui qui dort

II ne voit pas la nuit ne voit pas l’invisible

II a de grandes couvertures

Et des coussins de sang sur des coussins de boue

Sa tête est sous les toits et ses mains sont fermées

Sur les outils de la fatigue

Il dort pour éprouver sa force

La honte d’être aveugle dans un si grand silence.

Aux rivages que la mer rejette

Il ne voit pas les poses silencieuses

Du vent qui fait entrer l’homme dans ses statues

Quand il s’apaise.

Bonne volonté du sommeil
D’un bout à l’autre de la mort.

Paul Eluard

CET AMBIGU VERNACULAIRE


CET AMBIGU VERNACULAIRE

Comment tout ceci aurait-t-il put se faire si on avait pas muter en monstruosité ?

J’ai jamais pu être attiré par Harry Potter et encore moins par ces films de fiction conduisant à l’horreur réelle, mais le statut minoritaire qui m’échoue est incontestable au point que si je me taisais je me sentirais hermaphrodite

A force de cloner pour fabriquer des monstres on inocule un doute identitaire qui demanderait sa reconnaissance pour libérer l’être qui en souffre

Ce n’est pas la souffrance en question dont je doute, c’est sa cause

La cause qu’on ignore toujours en toutes choses, la fuite étant toujours plus simple

Alors l’hérésie prend le chemin d’une raison fabriquée de toute pièce

On avance grand v dans le mur en dévoyant par principe l’origine du problème

Il y a vingt ans l’homosexualité est devenue le remède aux problème de couple et a entraîné un changement radical entre hommes et femmes sans rien pouvoir modifier au système reproductif dont la suite ne peut être arrêtée. Maintenant le féminisme repart dans sa requête égalitaire qui ne peut rien changer d’autre sinon faire d’un macho une macho (en attendant un mot féminisé)

Le procès d’abus fait à l’homme actuellement m’apparait davantage comme un moyen pour obtenir autre chose, qu’une lutte totalement justifiée pour punir une violence que je réprouve sans réserve (Le procès Camus fait en Nouvelle Aquitaine est juste)

En revanche

Ce dahu du pronom s’il prêtait à rire personnellement ne dérangerait pas ma reconnaissance du libre choix que j’accorde à chacun. Mais il s’agit d’une modification génétique généralisée qui dérive dangereusement

J’aime l’image qu’inspire ce tableau où devant la beauté mammaire l’homme tète un animal fantasmagorique non par choix mais par manipulation évolutive

Je m’insurge contre une tendance qui se développe parce qu’aujourd’hui l’individu s’en remet à la machine et non plus à son intelligence

J’aime trop la Femme pour perdre toute considération à son égard

Mais telle que la nature l’a faite.

Niala-Loisobleu – 28 Novembre 2021

L’ACCORD DES ON ET LE REFUS DE SE RENDRE


L’ACCORD DES ON ET LE REFUS DE SE RENDRE

Marchant d’un feu follet dans le vieux cimetière, la peur que je ressentis de mourir me vint en croisant ces monuments funéraires d’une prétention aussi laide qu’indécente

Imagine la pauvre luciole qui arrive à poil devant un tel étalage d’orgueil

Mais comprendras-tu que cette gêne ne provienne pas d’une absence de costume ?

J’allais plus loin aussi vite que je pus, la navette entre moi et ma façon d’être n’était pas revenue de faire pisser le chien

Nous nous assîmes sur un pierre renversée que l’herbe fleurissait de son bon comme du mauvais et la pensée philosophique me tira les cartes pour me faire la bonne aventure

A quoi bon vivre à espérer s’il n’y a rien à attendre, me dis-je ?

Le chien me serpilla le regard d’un coup d’employé de surface scrupuleux de son ouvrage

Pourquoi attendre de quelqu’un qui attend de recevoir au lieu de donner sans préméditer?

Le plus gros du quiproquo vient de cette erreur d’observation

J’en suis l’impardonnable fautif depuis le commencement pour n’y avoir jamais rien changé

Seulement le refus de se rendre est autrement plus louable dans ce foutoir où tous les trafics se foutent des règles pour satisfaire l’égo en premier

Si le soleil est à vendre, j’en arrive à penser que dans l’ombre se trouve une forme pure de lumière…

Niala-Loisobleu – 28 Novembre 2021