MARQUES DE DOIGTS


MARQUES DE DOIGTS

Le silence d’un sourire à la courbe d’un essuyage à l’éponge pointe l’aube

Sur le jeu de cubes le puzzle pose l’image à construire

L’oiseau est passé sur le bassin abreuver l’imaginaire en gardant les pattes à taire

Par la voie lunaire la nuit vrille le noir d’une percée de trous d’étoiles

Niala-Loisobleu

17 Novembre 2021

ENTRE LES PIEDS DE LA TABLE


ENTRE LES PIEDS DE LA TABLE

Au genou cogné sentir battre le poitrail de la veine alimenté

Sans que l’assiette tombe de cheval

Les yeux ouverts dans les étriers

Au point d’ars

Sur le crin aucune peur d’être abusé

Au jarret l’entretoise du sexe roide mortaise au départ des reins

Sur le vibrato de la fontaine

Danse la balle du soleil pour pétrir le peint et fleurir le sel.

Niala-Loisobleu – 17 Novembre 2021

S’EFFACER A SE REPOUVOIR VOIR


Photo Niala – « TOURS DE BREIZH »

S’EFFACER A SE REPOUVOIR VOIR

Mains nues, la vague attraper par l’écume iniitiale

sans le truc à reflet de la rivière reptile

Et puis pisser dans la gueule du vent

pour ne plus le caresser dans le sens du poil

er sortir enfin les silhouettes de la réalité du grand mensonge usurpateur

La brume doit décoller en libérant son corps-mort pour l’envol

Là-haut on voit que bien que la lumière n’a pas été mise hors-d’état

Il faut revenir à elle.

Niala-Loisobleu – 17 Novembre 2021

LEGENDE II PAR GEORGES EMMANUEL CLANCIER


LEGENDE II PAR GEORGES EMMANUEL CLANCIER

Hop !
Hop !
Hop ! beau cavalier,
Beau cavalier magyar,
Par l’oeil rond de ta cavale noire
Tournent en rond les cités et les champs.

Hop !
Hop !
Hop ! à tire-d’aile ton rapt, Ô rupture du nuage et de l’herbe
Dans le cortège des pouliches de neige-L’homme est un loup pour l’homme, camarade !
Ne l’oublie pas, depuis toujours, en tous lieux.
Chez toi comme chez moi, tous fils de la louve
Qu’elle s’éveille
Asie ou qu’elle s’endorme
Europe.

L’homme est un frère pour l’homme, mon frère,
Abel et
Romulus,
Caïn et
Rémus nous suivent à la trace.
Hop !
Hop !
Comme nous sommes vifs, et légers, et

nouveaux !
Comme le printemps semble être notre saison Étemelle.
Pourtant… si nous voulions, si nous…
Hop ! À bas le passé des assassins, hop ! hop !
A la trappe et sans parachute
Les pestes, les pustules dont sont peuplés trop de

miroirs,
Les parasites du futur.

Hop !
Hop !
Hop !
L’homme sera l’homme un jour,
Je ne sais où, je ne sais quand.
Hop !
Hop ! sinon pourquoi mon cavalier,
Pourquoi voler mon
Saint-Georges à tire-d’aile,
Pourquoi vivre ?

DE LA TRAQUE


DE LA TRAQUE

Percée au coeur de ta nature sensible, la dérivation par l’affect ouvre un colossal chantier de détournement de son soi-même aux effets si pervers que la lèpre mise en place met des années à ronger en dissimulant sa manipulation

L’instabilité accentue un déséquilibre destructeur

Revenir à la ligne de fondation en exhumant la ligne de pierre de sel pour se sortir de la traque

Couper d’un lâché toutes les échelles des nombreux tunnels creusés pour saper

en partant du plus haut du grément

pour couper les accès à l’emprise manipulatrice.

Niala-Loisobleu – 17 Novembre 2021

MORCEAUX CHOISIS

PAR ANDRÉ VELTER

Le crâne d’Eschyle

l’oreille de
Van
Gogh

l’œil de
Marlowe

le bras de
Cendrars

la quéquette de
Boileau

le genou de
Pétrarque

la jambe de
Rimbaud,

quel poème a pris corps

en ce chant démembré

où un aigle est venu

au soleil de
Sicile

larguer une tortue,

poème pour un couteau

qui délire en
Arles

et dans un bouge de
Londres

un poignard qui tue,

poème à la mitraille

de la ferme
Navarin

pour un jars irascible

ou un livre trop lourd

ou la gangrène qui gagne?

Les soirs de fatigue

juste avant de sombrer

une eau vient à la bouche

qui est comme le viatique des limbes,

eau de gouffre

eau de rien

avec mis au secret des reflets où renaître

des échos où reconnaître

le vieux tocsin de l’aube.

Prométhée s’est attablé

près des mangeurs de pomme de terre,

Faust a cherché une main

dans la nébuleuse d’Orion

et un arrêt bouffon a interdit au sang

de monter jusqu’aux tempes de
Laure

et le devin des mortes saisons

a laissé sa semelle au clou.

Le trait lancé du ciel éclaire un hôtel borgne où suicidé sur le motif repose un légionnaire,

l’amoureux a rejoint

le marchand d’Abyssinie

le chercheur d’or que blanchit

un cheveu par minute

et l’eunuque s’est donné pour la mesure des songes la vestale du vrai stuc et de l’art poétique.

André Velter