FOUCADE


FOUCADE

Cette heure où l’herbe debout depuis longtemps, se dresse pour ne rien rater de l’aire du tant

en corps chiffonnée des traces laissées

Le sable est ondulé

comme les planches aux reins de mon étrave

Mon bateau de papier

avoir des teintures d’iode

est vert orangeraies, rouge citronnades, cassis dos d’âne

Aux joints des goudrons les fumées toussent des asphaltes

ongles jaunis au bout du mégot d’enfance où je rallume la prochaine

les emplois du temps perdu

sales d’attentes

Mes mains bretellent ta poitrine ô bon jour sans besoin de connaître l’heure

un marchand de peaux de lapins au milieu des ruts

a pris les terres incultes pour jouir sa semence dedans

Laissant aux cordes des amarres la clef du large

Au bout de l’île

les phoques claquent des dents en morse

une chanson de marins pour les dauphins

A mi-jambes

ta robe blanche flux et reflux cette traversée bleue de tous ses embruns

dans les jardins suspendus des cerfs-volants

où migrent les cigognes cheminées par l’évent d’Est

cap à l’Ouest, soleil touchant

Jonas à la barre. en quête de Gare du Nord

Niala-Loisobleu –

6 Novembre 2021

REMPAILLAGE


REMPAILLAGE

Décroché de la chaîne de montre

où l’étang de vivre n’est qu’un marécage de mots inventés

pour prendre l’heur qui s’en remet pas au vent qui passe

l’oiseau à l’abri des marchands du temple se relisse les plumes

dans le bon sens

descendu du rempart d’où ne se voit que rien venir

retendre la paille sur l’assise où trop longtemps le jeu musical a mis le cheval les quatre-fers en l’air

cinéma de quartier

Le Bon la Brute et le Truand repassé trop souvent.

Niala-Loisobleu – 6 Novembre 2021

QUAND L’AUTOMNE


QUAND L’AUTOMNE

Des deux côtés de la scène, les colonnes lâchent la cannelure des rideaux. Le petit théâtre sort enfin du boulevard du crime. Les acteurs s’inclinent au soulagement d’une dernière révérence

. Le rire accolé à la grimace du fronton compte bien faire cavalier seul et vivre sa vie sans jouer la comédie

En coulisses, les machinistes replient les tôles du bruitage et remballent les éruptions cyclothymiques de la diva dans le panier du costume des anges

Dépendue des cintres, la toile de fond ne demande qu’à être repeinte. Le décor des amoureux assis sur les bans publics est banni en même temps que la déprogrammation du script d’imposture bouffé par les mythes. La léthargie du mouvement de la danseuse-étoile reboosté au corps des petits-rats. L’enfant est inscrit au Conservatoire de la VIe pour apprendre ses valeurs

L’armurier a servi de cible à bout-portant aux jeux guerriers des enfants

En matière d’art plastique on a tiré les faux-coquillages de la mer pour la craie des falaises protégeant les marelles

Juste écrire la vie comme elle est belle de ce qu’on en connait pas du cinéma qu’on en fait avec des exclamations stupides d’un beau à vomir

Merci l’automne pour ta métamorphose de pourriture.

Niala-Loisobleu – 6 Novembre 2021