
ENTRE LES PIEDS AU LONG DES CUISSES
Au jardin
tu es venue pêcher du soleil dans les mouvements du chien
l »après-midi s’écoule en d’occitanes pensées
pour que la chaleur des pierres garde son esprit cathare au travers de la garrigue
des vignes de Corbières et des guitares du soir
quand l’accent porte les pas d’une danse ancestrale
Dans les virages des seins qui se font plus lourds
le ventre en colline
laisse le vent prendre son odeur et la dépose aux peaux des tambours
Les pieds décroisent
le chat est mouillé
le martin-pêcheur s’apprête à plonger
le chemin n’a pas perdu ses graviers, la main ne peut s’égarer
La dérive recrache la cabane
avec les pommiers et les vaches au bord du train qui remonte de loin
Niala-Loisobleu – 19 Juillet 2021
Chanson du retour
Quand tu voudras, bien lentement
Par la côte, par cabotage
Par l’ancien chemin des douaniers
Par l’amplitude des marées
Par les degrés de solitude
Par la force acquise de l’âge
Reviens, sonne ici, sonne bien
Quand tu voudras, lentement, bien
Comme j’ai moi-même sonné
À ta porte un jour en novembre
Sonne, ô ma morte, un soir de cendre
À l’avenir et j’ouvrirai
Meurs ta beauté, belle éphémère
Et avec toi ton diable aussi
Violent, intense et sans merci
Et qui tuait l’amour aussi
Meurs donc où tu es sur la Terre
Puis viens te mettre à ma merci
Moi, je vieillis, furieux de tout
Comme collé à sa soupière
Un graillon de vieille colère
Mon instinct du jeu sans atout
M’aura fait te chercher partout
Retourner la vie, pierre à pierre
Toi, tu dérives dans ton âme
Les soleils morts des galaxies
Brûlent des souvenirs rassis
D’anciens enthousiasmes de femmes
Je les vois ces signaux de flammes
Les nuits les portent vers ic
Ainsi, nous voilà très égaux
Rapprochant nos mondes rivaux
Comme deux bateaux si fantasques
Deux passés coulés dans deux vasques
Ou bien deux avenirs floués
Et la porte que j’ai clouée
Peut s’ouvrir sur une bourrasque
Le temps travaille dans les arbres et nul ne sait l’enfant distante dont je prolonge seule l’orange souvenir dans l ‘inaccessible cœur de la feuille
Le temps travaille dans les arbres et seule l’enfant illisible sait l’oiseau étrange qui en secret répare les mots et les prolonge têtus vers son rêve de menthe
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Autan travaille tel les sels font leur fleur au soleil
L’enfant ne lâche pas son sac de billes contre une promesse de Père Noël…
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