LA CHAMBRE ROSE


LA CHAMBRE ROSE

Sous la torture d’un temps sadique

les pivoines flagellées

vomissent d’eau

répandant l’asphyxie des noyés autour d’elles

Toile de Jouy qui décolle la chambrée

d’un jardin remasterisé Titanic

on planche les ruelles en affalant le dais

sans pouvoir désembuer la glace des délices au plafond

Sacré bordel

La chambre rose a mouché sa lanterne

Lupin

sodomisé avec dévotion par l’orage moins que rien-gentleman

L’oiseau en brasse dans l’herbe pleure l’arbre couché à terre.

Niala-Loisobleu – 22 Juin 2021

« CE MATIN BLEU DE ROSE » – NIALA 2021 – ACRYLIQUE S/TOILE 55X46


« CE MATIN BLEU DE ROSE »

NIALA

2021

ACRYLIQUE S/TOILE 55X46

Rose

Aux dégâts de ses pétales dispersées par des pluies d’orages vengeurs

elle se tient les yeux au seul mouvement de vie qui vaille d’espérer

Les bras dans le geste du ballet d’expression-corporelle

Rose la danseuse qui étoile d’amour humble, se penche en diagonale sur l’horizon

seins à la verticale du battement perpétuel

L’horreur n’est pas dissimulable l’homme a fait de la fleur du monde sa décharge sauvage en fuyant toute responsabilité dans tous les domaines

Rose doit-elle se sacrifier comme un quelconque dogme l’amènerait à se fustiger pour pouvoir continuer son massacre sans le moindre scrupule ?

Non l’amour doit demeurer nu et ne doit surtout pas se vêtir de la fourberie des prédicateurs

Rose tient son bouton sur la branche qui n’a pas été cassée par le vent mauvais

Rose est bleue comme un rêve que la lucidité garde pour tenir la vie debout

Rose que ses tâches de rousses heurs alambiquent

un assemblage de fragrances magique.

Niala-Loisobleu – 22 Juin 2021

LE TEMPS MOUVANT


LE TEMPS MOUVANT

Fleur en papier froissé le ciel erre du sourire aux larmes

Arrosant le plomb intérieur par le dehors

Pauvres pâquerettes cherchant dans le naufrage de la pelouse, la marguerite qui leur offrirait la tige où se tenir

Passe l’une après l’autre des tuiles à travers l’air

Dangereux projectiles de grêle contre lesquels les toits ont du mal à tenir et mettent les arbres et les vignes au hachoir d’une soupe pour la grimace

Dans l’orage l’éclair fantasmant se prend pour une hirondelle en atterrissant sur le fil que la cigogne a libéré prudemment

Césure plus que de l’ombre dans la lumière du messager

Folie en ru qui déborde ici et assèche à côté

Pour combien de tant la terre demeure habitable ?

je m’accroche à tes formes, d’une peinture sereine douce herbacée.

Niala-Loisobleu – 22 Juin 2021