La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
CONTRE LES AFFRES DU TEMPS PAR MARIA ZAKI ET JACQUES HERMAN
Le fleuve a grossi Au point de déborder Comme un chagrin profond Qui sans cesse remonte Les pentes de l’oubli Et accède à la vie Que sans cesse il démonte Et sans cesse reconstruit (J.H.)
Les plaines du cœur Supportent son humeur Impulsive et inconstante Mais l’œil intérieur Contemple au loin Les sommets hors d’atteinte Et la crête fumante (M.Z.)
Avant l’heure du trépas Qui conduit l’être À l’ultime détachement (M.Z.) La lutte âpre souvent Demeure inachevée Contre les aléas Et les affres du temps
Maria Zaki et Jacques Herman (J.H.)Extrait de: Les Signes de l’absence (Poésie entrecroisée, Aga-L’Harmattan, 2018)
Des oiseaux qui volent haut, tu sais ce que je ressens Soleil dans le ciel, tu sais ce que je ressens La brise dérive, tu sais ce que je ressens
C’est une nouvelle aube C’est un nouveau jour C’est une nouvelle vie pour moi, ouais C’est une nouvelle aube
C’est un nouveau jour C’est une nouvelle vie pour moi, ooh Et je me sens bien
Poisson dans la mer, tu sais ce que je ressens Rivière libre, tu sais ce que je ressens Fleur sur l’arbre, tu sais ce que je ressens
C’est un nouveau aube C’est un nouveau jour C’est une nouvelle vie pour moi Et je me sens bien
Libellule dehors au soleil, tu vois ce que je veux dire, tu ne sais pas ? Les papillons s’amusent tous, tu vois ce que je veux dire Dors en paix quand le jour est fini, c’est ce que je veux dire Et ce vieux monde est un nouveau monde Et un monde audacieux, pour moi
Des stances transparentes traversent les pas perdus
Propre qui sale l’eau douce d’un frottis sorti d’art-re du coquillage
la coquille étape et gîte le chemin de St-Jacques
On voit plus loin du haut des tours
quand la main d’un signe écrit de ses lèvres le noir regard bleu de ses yeux
sous la voile être
Saxifrace au bec l’oiseau rocaille le rempart..
Niala-Loisobleu – 13 Juin 2021
Jacques Bertin – Un voyage
Un voyage »
J’ai retrouvé dans la coque la vieille fêlure L’humidité qui suinte comme l’éternel poison Et j’ai pleuré, assis la tête contre la cloison De l’autre côté le moteur battait son chant profond Celui qui vient de l’enfance Et dont les basses fréquences Toujours ont raison
Où tu vas poser ton sac Fais un lit avec tes larmes Il flottait dans cet endroit une odeur de goudron et d’urine Gravé dans le travers de la blessure on distinguait un nom Une illusion ou un message ou une marque de fabrique Le monde passait contre les hublots lentement comme un monde Les façades prétentieuses croulaient dans les angles morts On voyait des visages de femmes glacées et pensives Marquant la brume comme d’immatures soleils d’hiver Je ne sais pourquoi je me bats le bateau me conduit dans l’aube Ah vers la haute mer, bien sûr, comme chaque matin Je me retrouve faisant mon méchant trafic dans un port incertain Il faut payer cash, en devises fortes et avec le sourire Je ne sais pourquoi je me bats. J’ai pleuré dans la chaleur torride Le monde est beau! Les femmes se donnent avec des airs de s’oublier! Nos victoires sont devant nous qui nous tendent la main!
Où tu vas poser ton sac Fais un lit avec tes larmes
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