
INVITATION AU VOYAGE
Mon monde peinture
voyage
l’hirondelle dans les yeux
La pagode à la voile sans pans
torche d’encens la main de Boudha
allongé au pied des rizières
Le rire des femmes clapote contre le bain des hommes
offrandes sur la route
l’effigie au flanc de montagne garde en vie
Au fond du volcan le soufre ampute l’épaule des jambes
pourquoi ce visage de beauté, pétale de lotus devrait céder à la burka
le jardin flottant pousse les plantes du pied du pécheur dans un défilé de bonzes oranges
Théâtre corporatif des quartiers d’HanoÏ
les ficelles des chevaux de marionnettes tirent Mandalay du repos
Asie vallée des temples, ibis en robes blanches Marguerite aimée à la folie.
Niala-Loisobleu – 25/09/19
Le Mékong de Marguerite Duras
Quand Marguerite Duras publie L’Amant, elle a déjà écrit l’essentiel de son œuvre – et a, depuis longtemps, un cercle de lecteurs fidèles, mais elle est inconnue du grand public. Le livre est édité à 25000 exemplaires, il fait événement : le 5 septembre, deux jours après sa mise en vente, les éditions de Minuit doivent procéder à une réimpression ! 100 000 exemplaires sont vendus en quatre semaines. En quelques mois, le livre est traduit en 25 langues. En novembre, les jurés Goncourt le couronnent. Il sera vendu à 3 millions d’exemplaires.
En 1950, déjà, dans Un barrage contre le Pacifique, Marguerite Duras écrit sur sa relation à sa mère – qui a perdu la raison après que l’administration coloniale corrompue lui a vendu, au bord du golfe de Siam, au sud du Cambodge, des terres stériles, systématiquement brûlées par le sel avant la récolte. Duras y raconte la folle entreprise de sa mère, son impossible combat contre les marées, pour établir un barrage protégeant ses rizières, avec l’espoir de sauver des eaux sa concession, ainsi que les terres des paysans cambodgiens, ses voisins[1].
Marguerite Duras, née en 1914 à Saigon, a quitté l’Indochine une première fois en 1931, une deuxième fois en 1933, pour ne plus y retourner. L’enfance, l’adolescence indochinoises sont la matrice d’une œuvre habitée par des lieux, des thèmes et des figures – la terre natale, la colonie, la mère, le petit frère aimé, l’amant. L’acte d’écrire est, pour Marguerite Duras, indissociable de la vie : ce n’est pas l’œuvre qui est le reflet de l’expérience vécue, mais c’est la vie même qui est modelée par l’écriture. Une écriture qu’elle travaille jusqu’à inventer une langue nouvelle, transposant dans l’écrit le rythme de la parole. L’écriture, un lieu où vivre, pour une femme qui n’est jamais revenue sur les lieux de son enfance.
[1] Les barrages contre le Pacifique ont été édifiés quelque 80 ans après que Marie Donnadieu les ait rêvés : 10 ans d’efforts concertés de la part d’ONG françaises, des pouvoirs publics cambodgiens et de l’Agence Française de Développement – qui a investi 11 millions d’euros – ont été nécessaires pour mettre en place dans le Sud Cambodge, un ensemble de digues et de canaux, qui permet de bloquer l’eau salée lors des hautes marées. 10 000 hectares de polders convertis en rizières, gérés pas les villageois, nourrissent 8000 familles tout en leur assurant un revenu complémentaire : un modèle de développement durable.


Emmène moi là moi qui me hérisse aux longs récits de voyages comme passages obligés de socialisation et d’appartenance culturelle…Aussi bien, ressentant de plus en plus le temps dans sa non- linéarité, ce sera le souvenir commun d’un tant partagé, Mon…Et peins le…
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Quand à la branche
Contre l’Elle
Posé
Je peindrai Ma…
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