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A la renverse, toute dressée par l’image la mer monte à mascaret qui, andromorphe, doit sa forme à lui-même en application de son intime pensée
Tête à l’envers à force d’avaler son odeur
La fleur en tombe d’éthylisme
L’enfant sort son bilboquet, le tend à son père pour apprendre, si attentif que pas un trait ne déborde quand la boule en décrivant son orbe vient se ficher au piquet
La vallée surmontée des plus proches collines a quelque chose d’un Courbet, un soir de printemps au tombé du couchant dans les pommiers
Avec une intensité à couper le souffle, l’émotion fixe le ressenti dans un silence idoine de beauté qui en rejoignant le ventre se loge aux tripes.
Niala-Loisobleu – 13/09/19
Silence de nuit complète à cinq heures
Janacek en quatuor à son dernier amour
Debussy pour
Chouchou fabrique un gollywooks
J’ai le tome de
Martin sur les genoux
De quoi hier ce lendemain était-il fait
Dont ils ne savaient rien nous le savons
Eux qui furent égaux dans cette nescience
Nous fiers comme des rieuses de veillée
Qui savons cela
Tout cela de plus
A la fin au moins cela qui n’est rien d’autre
Le gros caillou remonte
Dans la nuit tombe et en tombant retombe
Ils en sont à la fin d’aujourd’hui
Nous bien sûr au début de ce jour
Et eux là-bas hier encore à
L.A là
La faucheuse qui n’existe pas plus qu’un dieu
Les fauche eux et euses
Ce qui échappe avec le mot qui échappe ce n’est pas seulement un autre mot mais ce que les mots de la phrase comme des doigts tressent en laissant fuir
Une houle rostrale d’espace pousse
Le spacieux mascaret du vide
Rien qu’inventive expansion de nébuleuses en proue
Mais où donc est passé le temps ?
Des monades
sur la terre comme au ciel
implosent en trous noirs
Le centre est le sommet
Ce point le plus exposé au soleil
Il y a une écaille de la terre partout
À chaque seconde qui est plus proche
Du soleil que toutes les autres
Il y tombe à pic — pour un œil
À ce moment qui passe au zénith et que
Le reflet d’un éclair aveugle
Comme à l’orchestre tour à tour
Un spectateur s’allume
Au réverbère en diamant de la star
Qui lui tape maintenant dans l’œil
Pénélope c’était donc ça
La tapisserie d’un jour
Dont la nuit aura feint l’amnésie
Mailles de biens, d’échappée, de renonces
Faux filées de lecture et ratio de lumière
Elle lègue aux familles régnantes
La joie de ses derniers moments
De chacun on pourra dire
Il avait essayé plusieurs fois de se tuer
Veille à te regarder
pour te faire disparaître
La flèche touche une chose dans la nuit
Qui en devient sa cible
Un sens nous sommes
avides de signes
J’ai tout à me reprocher
dit le poème mot-dit
Car vous n’êtes pas irraprochables
— par l’anneau d’un comme visible ou non —
amis ennemis phases et phrases.
D n’y a jamais que groupes de ressemblances
faisceaux de semblants pour la pensée
qui s’approche du comme-un des mortels
cette anthropomorphose qui pourrait échouer
Michel Deguy

Avons-nous vieilli selon nos désirs ?
Sommes-nous plus beaux que notre jeunesse ?
Avons-nous choisi la vie que l’on mène ?
Dormons-nous le soir sur nos deux oreilles ?
Sommes-nous fidèles à nos utopies ?
Avons-nous gardé nos jardins secrets ?
Reconnaissons-nous nos vieilles erreurs ?
Chantons-nous les mêmes chansons qu’autrefois ?
Être fidèle, à son poids d’hirondelle
Être la sentinelle, à chaque nuit nouvelle
Rester sensible à ce monde terrible
Être encore accessible à des amours possibles
Avons-nous gagné nos châteaux d’Espagne ?
Pleurons-nous encore pleurons-nous souvent ?
Avons-nous gardé des doutes amers
Sur l’amour des autres des dieux incertains ?
Cherchons-nous encore le soleil des hommes ?
Avons-nous la haine de l’indifférence ?
Avons-nous le poids de nos idées folles ?
Sommes-nous encore debout dans la nuit ?
Être fidèle, à son poids d’hirondelle
Être la sentinelle, à chaque nuit nouvelle
Rester sensible à ce monde terrible
Être encore accessible à des amours possibles
Paroles & Musique: Bruno Ruiz

Le matin quand je me lève en quittant le lit comme aubaine
Bien qu’il fasse noir autour c’est déjà bleu de dents
Une envie de mordre et pour ça les bonnes choses ne manquent pas
La toile tendre
La couleur franche
Le tout en une seule bouche et deux lèvres
Chez toit je suis à l’abri
Oh je te dis déjà les mots-peints pas sortis du tube
Rayon de ruche
Que les abeilles sauvent d’une fin de monde
Un rien peut couper le fil et retenir la voix
Non j’ai rien à dire à Robert
C’est à toi que je veux laisser un message seinpathique.
Niala-Loisobleu – 13 Septembre 2019
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