OBLIVION


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OBLIVION

Aux paroles des derniers pas, la glisse en corps, j’enfouis ma voix contre le caillou de ma poche ouverte sur l’horizon

le vélo seul sur la piste invite le cheval pour une reconstitution d’un Vel d’Hiv bannissant la rafle

et la boule se perd dans un noir où s’écrasent les mégots en ronds de fumée

Reste cette odeur de transpiration du dernier tango accrochée aux lames du parquet

La voix de poche converse entre deux danses  sans rien noter au carnet de bal, ton oreille s’est invitée pour se rassurer

Non tu n’as rien de l’oubliée

Le bandonéon te rejoint se coucher, il y a le mouvement du lit que fait la mer en caressant le quai pour garder la conversation ouverte

la mer lâche ses îles comme les bulles de savon destinées à canonner l’apparat du lucre

On voit la maison au creux de l’Arbre à Soie tenir son herbe au matelas de sable

L’ombre s’oublie.

Niala-Loisobleu – 06/09/19

 

 

14 réflexions sur “OBLIVION

  1. Ce n’est plus un caillou mais une pierre solaire qui murmure à l’oreille du cheval qui regarde passer le poulain successif de ses années…La peau est un cuir retendu à la larme de la toile ;
    Sa liberté nous venge de l’effroi banal des journées et les mains joyeuses creusent toujours plus loin dans la parole…C’est un dialogue ininterrompu d’une beauté absolue.

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