
AMOUREUSE
Amoureuse
Mot d’évent
d’avant
Qui philtre l’ombre en lumière
par ses photons
ignorés par la drague
La grave et le sable vont au lapidaire
qui taille l’inutile écrit en pierres précieuses.
..
Niala-Loisobleu
06/10/18

Amoureuse
Mot d’évent
d’avant
Qui philtre l’ombre en lumière
par ses photons
ignorés par la drague
La grave et le sable vont au lapidaire
qui taille l’inutile écrit en pierres précieuses.
..
Niala-Loisobleu
06/10/18

Là
au coeur
je pense te savoir au plus près
les fils qui tiennent
calent d’erre
en excellent mobile
L’immonde se nourrit de sa malveillance, terrible addiction qui le conduit à désirer poser son fiel en tous sites tout en ne pouvant pas savoir à quoi le beau ressemble, c’est un langage dont il ignore jusqu’au début du sens.
Tout à l’heure quand t’as vu la chaîne couper la cabane éventrée du monde, ça t’a piqué comme le poignard qui se plante entres les omoplates. Tellement c’est fourbe qu’il faut passer chemin, la gangrène on ne la soigne qu’en amputant.
De la torpeur qui te sangle, du purin que tu fends, chimère du rocher, le sifflement, le maléfice me poursuivent. Un accroc dans la trame, une lacune de la partition me rendent aux
ombres mal tuées dont les yeux tournent dans l’écume.
La géante. La gangrène des marteaux s’écarte de son flanc. Elle est l’àme du bronze englouti, le glas marin.
La bouffonne. Tumultueuse aux confins. Volubile dans le feuillage. Insondable sur le bûcher.
La servante. Flaireuse de tisons sous les décombres du laboratoire. Mangeuse de gravais. Une fleur l’épouvante, un baiser la disloque.
L’ingénue. Se chérit par procuration. Roucoule au commandement. Voyage encore, sans s’appauvrir, dans le volume de mon pied.
Un rayon dans l’eau m’offrait le ciel changé en serpent. Le cœur en eut raison. Le cœur, depuis le soir que tu m’es apparue. Depuis le soir que la chimère à jeun
s’ouvrit les veines dans la grâce.
Jacques Dupin
En sentant la chair de tes pores me tendre l’anneau j’accostais au matin d’une traversée qui connut des vagues scélérates. pour vivre l’abri sûr.
Ce qu’il y a d’amour dans l’autrement ridiculise les gestes automatiques d’une pulsion. On arrive à se sentir l’un dans l’Autre à tous propos. Comme un tee-shirt liberty fleurit ta poitrine je n’arrache aucun brin au tapis…
Niala-Loisobleu – 06/10/18
J’ai le plaisir de vous informer que L’ENCRIER DE NIALA est passé en Business pour permettre la vente de mes oeuvres.
Si vous souhaitez acquérir une de mes oeuvres, vous pouvez désormais le faire par internet à l’adresse suivante :
Niala – 04/10/18
Et nous nous sommes éveillés
dormant encore sur l’élan
de la liberté des corps
au jardin bleu érigé contre
la ferraille usée
des passagères rencontres
qui laissaient un goût de sang
à nos bouches éprouvées.
J’ai planté mon âme
au coeur de tes rosiers anciens
qui dessinaient les ruelles artisanes
de notre Eternel besogneux;
tu t’es niché au creux
de l’asile transitoire
que racontait cette histoire
d’eau libre et de feu.
Au bleu pavot du matin,
nous avons mis en dépot dans nos mains
jointes
l’oiseau chaud de nos poumons
nous promettant que son vol n’emprunte
jamais la triste artère du commun.
Barbara Auzou

Notre Jardin Bleu 4 – 2018 – Niala – Acrylique s/toile 61×46

Bien que toujours endormi, le jour levé depuis quelques heures attendait au milieu du pont d’y voir plus clair. Un cadenas symbolique posé sur la porte de la clarté tenait leurs corps au chaud. Moment où les peaux tièdes de rêves transposeurs s’associent aux parfums corporels du matin. Comme le soulèvement des paupières, un mouvement vient souder le bonjour à pleines lèvres. Les bustes sont à l’amble des mains rejointes à plat. Les seins lourds ont cette haleine du tant à vivre.
J’entends le courant glisser du bout du lit au chevet
l’empreinte du rêve, collée à l’oreiller est perceptible
je mâchonne une mèche entre l’oreille et le bas de ton cou
à l’épaule vient déjà l’acquiescement de ton sourire, dans le jardin les fleurs se redressent au rythme de l’aspiration intime
ton ventre parle à voix haute à l’odeur de café qui passe.
Complices les deux lirettes se rejoignent en clins d’oeil de chaque côté du lit…
Quand tu passeras le long de la cabane éventrée je serais présent d’un signe fort, celui du cheval qui se réjouit en pensant au travail qui l’attend au coin du champ…
Niala-Loisobleu – 3 Octobre 2018

Que tous ces regards que l’eau des caniveaux noie, prennent chacun l’instant d’arrêt nécessaire au retour sur soî-même. Pour entendre avec les yeux d’aujourd’hui, les mots qui, hier, ont mis au monde la réalité-vraie de son rêve. Au hasard des pages, ils retrouveront sans peine, ici et là, les traits précis de la condition souscrite. Se reconnaître dans son espace temps, sentir qu’aux rides des jours la profondeur du sillon a fait germer le grain sans qu’il pourrisse. En dépit des orages, de toutes les dépressions du terrain comme celles du ciel, chaque mur soudain érigé par le sort, du manque au premier degré qui tiraille l’épiderme d’un processus biologique auquel on ne peut se soustraire, cette absence physique bruyante qui dérange la raison du silence. Sans goût de chasteté, de réclusion, d’ermitage.
Ils sont toujours là les êtres qui n’ont toujours fait que se servir sans rien donner. Démons, d’une lutte récurrente. qui ont le don de l’importunité, toujours à revenir quand on croyait tout à plat. Non le rose n’est pas la bonne couleur des lunettes. Il n’y a qu’au travers du prisme, que l’on voit juste.
Deux choix s’offrent, laisser glisser, dériver selon, se laisser mener, préférer l’errance à toute forme de combat, au prix d’une souffrance masochiste, ou bien gravir la paroi la plus difficile qui conduit à son sommet spirituel. Gagner son Absolu.
Ce chemin là est dépourvu de plaisirs fugaces, de petites jouissances, ce n’est que de la grande bouffe, du vent, du moulin blablabla…Quel beau terrain pour que l’esprit de vengeance développe tous ses virus, il ne fait que rendre amour et haine suite logique de l’autre. La vie si elle se veut salope, méchante en la personne d’un ballet à chiottes qu’elle reste au fond de sa crasse. J’ai que du propre à donner.
Comment est-il possible d’aimer pareille infamie ?
Plafond percé d’une lucarne je suis lumière.
Les guerres ne m’ont pas amputé. De tout ce qui est amour tout demeure, la mort aussi atroce qu’elle ait pu être, en tous ses visages, ses situations, ses circonstances n’a fait que donner vie à mon espoir, par le combat maintenu de sa parole donnée.
Veux-tu voir
La forme obscure du soleil
Les contours de la vie
Ou bien te laisser éblouir
Par le feu qui mêle tout
Le flambeau passeur de pudeurs
En chair en or ce beau geste
L’erreur est aussi inconnue
Que les limites du printemps
La tentation est prodigieuse
Tout se touche tout te traverse
Ce ne fut d’abord qu’un tonnerre d’encens
Ce que tu aimes le plus
La louange belle à quatre
Belle nue immobile
Violon muet mais palpable
Je te parle de voir
Je te parlerai de tes yeux
Sois sans visage si tu veux
De leur couleur contre le gré
Des pierres lumineuses
Décolorées
Devant l’homme que tu conquiers
Son enthousiasme aveugle
Règne naïvement comme une source
Dans le désert
Entre les plages de la nuit et les vagues du jour
Entre la terre et l’eau
Nulle ride à combler
Nul chemin possible
Entre tes yeux et les images que j’y vois
Il y a tout ce que j’en pense
Moi-même indéracinable
Comme une plante qui s’amasse
Qui simule un rocher parmi d’autres rochers
Ce que je porte de certain
Toi tout entière
Tout ce que tu regardes
Tout
Ceci est un bateau
Qui va sur une rivière douce
II porte des femmes qui jouent
Et des graines qui patientent
Ceci est un cheval qui descend la colline
Ou bien une flamme qui s’élève
Un grand rire pieds nus dans une cour misérable
Un comble de l’automne des verdures amadouées
Un oiseau acharné à mettre des ailes à son nid
Un matin qui disperse des lampes de rosée
Pour éveiller les champs
Ceci est une ombrelle
Et ceci la toilette
D’une dentellière plus séduisante qu’un bouquet
Au son des cloches de l’arc-en-ciel
Ceci déjoue l’immensité
Ceci n’a jamais assez de place
La bienvenue est toujours ailleurs
Avec la foudre avec le flot
Qui s’accompagnent
De méduses et d’incendies
Complaisants à merveille
Ils détruisent l’échafaudage
Surmonté d’un triste drapeau de couleur
Une étoile limite
Dont les doigts sont paralysés
Je parle de te voir
Je te sais vivante
Tout existe tout est visible
Il n’y a pas une goutte de nuit dans tes yeux
Je vis dans une lumière exclusive la tienne.
Paul Eluard
Je veux tremper mes doigts dans ton corps pour tenir les pensées de ton âme, ta chair vibrante rouleaux de mer pendulant la lune en mouvements d’harmonie de ton derrière. La Beauté c’est un ensemble dépourvu de paroles dressé sur le piédestal du silence. Fumante de tous tes pores je me complais à paître aux herbes odorantes de tes prés, alpes-là, sans réintroduire l’ours aux cirques du bord des lacs. Tes points d’eau me retrouvent sans attendre que la nuit tombe. Faut dire que j’aime à te boire, embrassée.
Derrière la mauvaise langue du serpent qui ne se trouve que dans l’ombre, j’ouvre ma bouche à ton soleil. N’en déplaise au venin du puant reptile. Le chevalet dit ton nom à chaque mouvement de manivelle, on dirait un poème-peint de ta main.
Ô ma Muse, femme habitée d’une sensibilité colorée de pouls vif, ce que nous faisons ensemble acte d’âmes et de corps mêlés, grand-oeuvre poétique sans but de gloire, une seule voix commune, un seul émoi nourri de bleu…
Niala-Loisobleu – 2 Octobre 2018

Trépidantes ondulations
Un plat manifeste
Des fumets sont aux barreaux de l’échelle
Coq au vain
Le saucier d’Hermès a pas de grumeaux dans les nouvelles
J’aime l’an vert
Ce dos qui boude le décor
Effronté
Comme un parvis qui demande l’entrée
A la porte basse de l’humilité
Un mauvais élève fait l’Anne aux tours
Il ne veut plus qu’on lui parle de la petite graine
Des choux des roses des papas dans la maman
L’odeur de ton pied Amour colle à mon godillot
T’es en corps en lacet aux semelles du vent
Du talon au petit orteil tu me marques la voix mieux qu’un bide ben d’homme
J’entends de loin résonner
ton coeur de Terre au Ciel
A l’indélébile craie de marelle de ton nom
Niala-Loisobleu – 30/09/18

Quand la marée va son chemin, j’aime voir ta lune briller dans tous ses quartiers. Il arrive qu’un Saturne toujours en quête de mal, s’y glisse, surtout quand elle se fait pleine. Manger la mer, me fait lever l’encre, pour écrire des mots d’amour simples. L’eau qui sommeille réveille nos levés. Sur un coin de palette, ta place bronze au tapis, les poings fermés sur le tempo du pouls.
C’est en Nous qu’il fait clair, assieds-toi, laisse couler le poids des fatigues.
Des morceaux de bois flottés sont amarrés aux pontons. Il me semble, en les regardant tanguer, voir émerger un plateau de langues portuaires; Des goualantes sortent des trous vermoulus, comme un bruit qui se déverse au fond du verre. Morceaux de monde réunis à quai. Une manche à air dépontée, étouffe sur un tas de tuiles. Jaune d’or, rouge carmin, vert bouteille, bleu cyan, une autre vie nait ici. Alentour, les murs des cabanes s’associent aux débauches végétales des trémières qui grimpent au ciel sans tuteurs, dans les senteurs de vase, de goudron, teintées d’iode. Notre Jardin ne débleuit pas et le chevalet monte à marée…
Niala-Loisobleu – 28/09/18
Nous avons rangé dans nos poches
la perle corrompue
des saisons et celle du sens de la fête
versée dans l’abus,
la fausse épaisseur
et les clameurs inouïes
lancées vers l’idole d’une heure
promptes à vous faire une vie parfaite.
Nous n’avions pas d’idole mais toute une vie
pour entourer les pierres d’une tendresse particulière
et accrocher comme on aime
nos yeux aux boutons ouverts
de la fleur rescapée de l’indifférent système.
Notre jardin bleu est de ceux où l’on sème
la contemplation muette et le chant de nos oiseaux
résonne de branche en branche
sans se cogner jamais aux couloirs du dimanche
et à ses familiales querelles.
Notre jardin de fortune promet le cadeau
de fruits ronds frissonnant encore de leurs eaux
et nous les déposons aux paumes de la lune jumelle
qui couche son lit à l’ombilical de nos rêves
entre la fraise, la menthe, et le persil.
Il arrive qu’on y croise la nuit
les blanches grand-mères de nos enfances
et on les regarde reprendre leur danse
ravies.
ô Marthe, Louise et Jeanne,
le tilleul frondeur pénètre encore par la fenêtre
pour chaparder la madeleine de vos tisanes.
Barbara Auzou

Notre Jardin Bleu 3 – 2018 – Niala – Acrylique s/toile 61×46

B-A : Dis, crois-tu que la nuit venue l’idée de la fleur s’échappe sur la pointe des pieds pour aller dormir dans la fleur ?
N -L: Il se pourrait bien eu égard à ce qui en volute sur le front du rêve.
B-A : Elle aurait alors la connaissance secrète des heures et s’ouvrirait au champ des possibles qui seul enfante la vraie couleur?
N-L : Cet accès dénoue les aiguilles. Sur la patinoire des cadrans lisses le temps disparaît en laissant les lames des patins fendre la glace. Dans un salto la première des trois primaires sale la chaussée.
B-A : C’est donc ainsi que l’on entre dans le rêve: pieds nus …
N -L:Le rêve se veut spartiate pour libérer la plante de toute amarre…
B-A :Et c’est ainsi, parce qu’ils plantèrent, qu’ils dessinent le profil grec de la beauté? Parle-moi de la beauté…
N-L :Elle me dit:
-Parle de la beauté…
J’entre sans bruit dans la malle enfouie sous les pinceaux aux poils usés et les palettes trop lourdes à porter. Un oiseau niche un peu partout sur les taches qui recouvrent le sol, la corde du tapis en est raidie. Un casque de pompier d’une ancienne école aujourd’hui éteinte brille de tous ses feux. Quelques bâtons de craie enfuis du tableau noir parlent de campagnes de pêche, de châteaux de sable, de jardin secret. Sœur Anne est descendue du rempart. La douve tire ses lentilles du puits, permettant à la vérité de laisser ses seins dire à haute voix ce que l’on cache hypocritement. Ramené, un chevalier, s’accorde à l’amble d’un trot. L’éboulis d’une carrière garde les mains calleuses d’un tracé architectural en liant tiré d’un bas-relief, les psaumes reculent au premier cri de l’innocent avant que les chiens ragent. Il faisait noir au point que la diagonale du vitrail s’alluma. La beauté c’est les mains du silence en prière laïque, l’athée cohère, passent des Mermoz, Saint-Exupéry, la Postale sait l’Atlantide. Si les ailes se reflètent comme un poisson volant touchant terre il faut arrêter de chercher une réponse et trouver dans l’entrée de sa naissance le mystère à garder inviolé…
B-A : Alors ce serait donc ce grain tombé de l’épi du temps que l’on fait pousser dans la terre meuble de l’imaginaire prompte à doubler la récolte à la racine de l’âme jumelle. Une eau qui se boit elle-même dans des jardins de feux. Un autodafé intime en somme…Un combat corps à corps avec l’âme qui doit pousser droit sous des yeux grand- ouverts?
N-L : La flamme intérieure demeure inconnue de beaucoup. L’errance guide la pensée d’une canne blanche qui dissimule le vilain canard noir aux yeux de l’opinion publique.
Barbara Auzou / Niala-Loisobleu
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