MODALITES DE PASSAGE


MODALITES DE PASSAGE

On regarde le ciel avec la peur au ventre en se demandant si la rivière va venir casser la maison. La chaleur insensée a gagné, Les orages remplissent le seau à glace de grêle. Du sommeil écrasé par la chaleur s’est levé un changement radical. Blues Passion essuie les plâtres d’un temps peu propice au festival.

Reste à mon imagination de trouver les moyens d’en sortir. Le vote de demain viendra relayer la Sécurité Civile en baisse de moyens.

Le millepertuis contourne Antioche pour se mettre à l’abri, quand au coq il a repoussé le réveil de quelques heures.

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Niala-Loisobleu.

29 Juin 2024

COMME A L’HEURE DITE


COMME A L’HEURE DITE

Marc Chagall soulève le doute

sans que la question qu’on garde de côté n’influence personne

le temps certes, n’est en apparence guère propice à croire qu’il pourrait refaire beau

les marguerites n’ont plus le nombre de pétales qui finissaient bien

et les terriers ont changé la saison d’où on sortait se gargariser la langue de l’hivernage

Sous la ronce où le carrefour n’a toujours pas fait de choix pour le prochain changement

les corniches cernent le vide

de fausses-couches possibles

Le goût des fruits d’été est plus désespérant qu’un embarquement dans le train-fantôme, où est donc passé le charnu qui bordait la lisière de l’herbe au pli de l’aine ?

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Niala-Loisobleu.

9 Juin 2024

LA CRUCHE A CHAGALL


LA CRUCHE A CHAGALL

L’ô cette fois remonte porter au bon étiage

le courrier recollé

Galbe issu des mains du potier

le creux des hanches suit la houle du ventre

du volume agrandi des seins à la quille des fesses

Ce qu’El Niño fait fondre reprend corps dans l’ô tari

Il n’y a qu’une seule forme pour le vrai galbe.

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Niala-Loisobleu.

9 Avril 2024

L’APPORTE CLOSE


MARC CHAGALL

L’APPORTE CLOSE

Enserrée dans l’impossible

l’histoire dans son cadre en appelle au recours d’occis gêne

de la palette du peintre, un amour unijambiste traverse un couloir interminable

Espèce de correspondance entre deux gares non raccordées

au bord de voir son coeur rouler par taire

le peintre le retient d’une main

Salutaire sacrifice

la mariage sans cesse ajourné est dirigé au crématoire des sept branches du chandelier

Est-ce le coq qui a rallumé le jour ou bien le soleil qui a ramené le chant ?

Non, c’est le mouvement de l’apporte.

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Niala-Loisobleu.

14 Janvier 2024

ORIENTATION


ORIENTATION

En ouvrant l’oeil, le noir s’éclaire au pied du lit

l’image se rassemble pour redevenir nette

si ce n’était qu’un rêve

poursuis-en le moindre détail

pour t’y reconnaître avant que l’averse ne le reprenne.

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Niala-Loisobleu.

30 Novembre 2023

HOUX DOUZE ROSES


MARC CHAGALL

HOUX DOUZE ROSES – PAUL ELUARD



La hache la façon de tenir un verre brisé
La négation d’une fausse note les clous les fards
Le sens commun les algues les ravins l’éloge tout ou rien
La pourriture astrale et le reflet de son délire
La lune de rosée et beaucoup d’animaux gaillards
Dans cette ville disparue dans cette ville camarade
L’orage vagabond ses prunelles éclatée son feu virtuel
Le brassage des graines des germes et des cendres
Coin des Acacias masqué d’odeurs le sable fait la moue.Lune la feuille fleur le sein et les paupières lourdes
Les longs baisers de la balafrée aux cheveux pâles
Qui m’accompagne toujours qui n’est jamais seule
Qui m’oppose le flots des non quand les oui ne pleuvent pas
Elle a pour elle sa faiblesse machinale
Les gémissements incessants de l’amour
L’introuvable gorgée d’eau vive
La décevante gorgée d’eau neuve
Elle a pour elle les premières et les dernières fumées
Légères les fourrures mortes de chaleur
Le sang des crimes qui défait les statues négatives
Elle est pâle et blessée et taciturne
Elle est d’une grande simplicité artificielle
Velours insondable vitrine éblouie
Poudre impalpable au seuil des brises du matin
Toutes les images obscures
Perdues dans l’étendue de sa chevelure diurne

.Paul Éluard,
(La Vie immédiate, 1932)



Peindre de l’Ex-Île – Marc Chagall


Peindre de l’Ex-Île – Marc Chagall

Torpeur

l’état d’esprit en canicule glace son accueil

cette oeuvre de Chagall s’adapte à merveille au cynisme des sièges vides d’un lendemain d’appel à l’unité de chaises musicales

Le thermomètre implose dans l’épaisse couche de neige

choix bleu-blanc-rouge

d’un exil d’amour d’hier dans lequel la palette est devenue muette

Le coq écarte l’enfant du prêche pendant que l’attelage du traîneau file vers la lune espérer ne pas tout perdre

Dernier réflexe.de l’absence de prévoyance agrandi de l’abandon civique agrandi.

Que peindre à conter d’aujourd’hui ?

Niala-Loisobleu – 20 Juin 2022

VUE SUR COUR


PABLO PICASSO

VUE SUR COUR

Accrochée au treillis du lierre elle tient écartée l’abstinence de vivre des règles conformistes

Les pigeons du Maître ne ressemblent pas aux ramasseurs de miettes des jardins publics

ils courent d’une jardinière à l’autre dans l’embrasure des cuisses d’un autre jour

Sur le toit de zinc un plombier prend son café à côté de la Tour Eiffel que Chagall dresse en perspective de parcours de santé

La Seine garde ses mouches à quai près du Louvre

J’ai rêvé que je portais les phrases creuses des jours sans aux objets trouvés

Le chat ronronne sur le tapis pour s’envoler à bord de la respiration poitrinaire de ce matin funiculaire au Tertre.

Niala-Loisobleu – 10 Juin 2022

L’OEIL DE SCENE


MARC CHAGALL

L’OEIL DE SCENE

Dressée sur le bout de craie d’une falaise

Percée dans l’ombre d’un chemin rabattu

A cheval sur la dérive d’un art populaire

Entre les seins d’une boucle de cerises

Au fond d’une barre de feu

Sur le mouvement d’un allegro andante largo

Dans le creux de la paume à la veine du poignet

Au rebondi pubien où le frisson lombaire marque la tranchée pare-feu

Du bout de l’ongle aux lunules des cinq antennes

Du genou précédant le pédoncule de l’étrave en chenal

cette fenêtre exploratrice traverse l’ignorance arrêtée derrière la vitre et le rideau d’un volet engendré par la médiocrité

Oeil de foi libre de dogme qui remonte du galop des bisons eu creusement de l’arbre pour remonter à l’océan

dense autour du feu enroulé aux secrétions volcaniques

Dans la fermeture présente c’est mon jour ouvré permanent

Niala-Loisobleu – 25 Mai 2022

GABRIELLE ALTHEN – LE PELERIN SENTINELLE (EXTRAIT)


L’heure s’attarde…L’heure s’attarde au bout des soirs, page lisse, or fluide,
sourire vaste, le tout peut-être décentré. Elle est venue,
l’Ange s’incline. Puis c’est le tour du temps distrait qui lui
aussi s’incline, tandis qu’un autre plus vivant veut atten-
dre debout. Nous sommes cernés, car c’est l’annonciation
de la naissance du temps de ce qui pourra naître.Comme on allait à l’eau, toi, tu iras au temps. Ce qui pré-
cède était rencontre et ne cessera plus.

Gabrielle Althen