Catégorie : Jean Ferrat
JEAN FERRAT – LORSQUE S’EN VIENT LE SOIR…
JEAN FERRAT – J’ARRIVE Où JE SUIS ETRANGER
Francesca Solleville – Le plus beau de moi(Gougaud/Ferrat)
SOUFFLET N’EST PAS JOUER

SOUFFLET N’EST PAS JOUER
Accordéons-leurs raison, il ne font pas la manche
ils jouent leur indépendance
Autour du canon qui écrase
peau contre peau
c’est l’amour qui se montre…
Niala-Loisobleu – 2 Mars 2022
GUERRE PAR ANDRE BRETON

GUERRE PAR ANDRE BRETON
Je regarde la
Bête pendant qu’elle se lèche
Pour mieux se confondre avec tout ce qui l’entoure
Ses yeux couleur de houle
A
Pimproviste sont la mare tirant à elle le linge sale
les détritus
Celle qui arrête toujours l’homme
La mare avec sa petite place de l’Opéra dans le
ventre
Car la phosphorescence est la clé des yeux de la
Bête
Qui se lèche
Et sa langue
Dardée on ne sait à l’avance jamais vers où
Est un carrefour de fournaises
D’en dessous je contemple son palais
Fait de lampes dans des sacs
Et sous la voûte bleu de roi
D’arceaux dédorés en perspective l’un dans l’autre
Pendant que court le souffle fait de la généralisation à l’infini de celui de ces misérables le torse nu qui se produisent sur la place publique avalant des torches à
pétrole dans une aigre pluie de sous
Les pustules de la
Bête resplendissent de ces hécatombes de jeunes gens dont se gorge le
Nombre
Les flancs protégés par les miroitantes écailles que
sont les armées
Bombées dont chacune tourne à la perfection sur sa
charnière
Bien qu’elles dépendent les unes des autres non
moins que les coqs qui s’insultent à l’aurore de
fumier à fumier
On touche au défaut de la conscience pourtant
certains persistent à soutenir que le jour va
naître
La porte j’ai voulu dire la
Bête se lèche sous l’aile
Et l’on voit est-ce de rire se convulser des filous au
fond d’une taverne
Ce mirage dont on avait fait la bonté se raisonne
C’est un gisement de mercure
Cela pourrait bien se laper d’un seul coup
J’ai cru que la
Bête se tournait vers moi j’ai revu
la saleté de l’éclair
Qu’elle est blanche dans ses membranes dans le
délié de ses bois de bouleaux où s’organise le
guet
Dans les cordages de ses vaisseaux a la proue desquels
plonge une femme que les fatigues de l’amour ont
parée d’un loup vert
Fausse alerte la
Bête garde ses griffes en couronne
érectile autour des seins
J’essaie de ne pas trop chanceler quand elle bouge
la queue
Qui est à la fois le carrosse biseauté et le coup de
fouet
Dans l’odeur suffocante de cicindèle
De sa litière souillée de sang noir et d’or vers la lune elle aiguise une de ses cornes à l’arbre enthousiaste du grief
En se lovant avec des langueurs effrayantes
Flattée
La
Bête se lèche le sexe je n’ai rien dit.
André Breton
Maria – Jean Ferrat

Maria – Jean Ferrat
Maria avait deux enfants, deux garçons dont elle était fière
Et c’était bien la même chair, et c’était bien le même sang
Ils grandirent sur cette terre, près de la Méditerrannée
Ils grandirent dans la lumière, entre l’olive et l’oranger
C’est presque au jour de leurs vingt ans qu’éclata la guerre civile
On vit l’Espagne rouge de sang crier dans un monde immobile
Les deux garçons de Maria n’étaient pas dans le même camp
N’étaient pas du même combat, l’un était rouge, et l’autre blanc
Qui des deux tira le premier, le jour où les fusils parlèrent
Et lequel des deux s’est tué sur le corps tout chaud de son frère ?
On ne sait pas. Tout ce qu’on sait, c’est qu’on les retrouva ensemble
Le blanc et le rouge mêlés à même les pierres et la cendre
Si vous lui parlez de la guerre, si vous lui dites liberté
Elle vous montrera la pierre où ses enfants sont enterrés
Maria avait deux enfants, deux garçons dont elle était fière
Et c’était bien la même chair, et c’était bien le même sang.
Christine Sevres/Jean Ferrat – La Matinée

Christine Sevres/Jean Ferrat – La Matinée
La matinée se lève
Toi debout, il est temps
Attends encore, attends
J’ai pas fini mon rêve
Le soleil nous inonde
Regarde-moi ce bleu
Attends encore un peu
Je refaisais le monde
Lève-toi donc, respire
Quel printemps nous avons
J’efface mille avions
Une guerre, un empire
Faut labourer la terre
Et tirer l’eau du puits
Changer la vie et puis
Abolir la misère
Regarde l’alouette
Il est midi sonné
Le monde abandonné
Je le donne au poète
Allons, viens dans la vigne
Le soleil est très haut
Le monde sera beau
Je l’affirme, je signe
Le monde sera beau
Je l’affirme, je signe
Le Chataîgnier – Jean Ferrat pour accompagner Michel Deguy sur l’autre rive…

Le Chataîgnier
Jean Ferrat
pour accompagner Michel Deguy
sur l’autre rive…
« Le châtaignier »
J’entends les vieux planchers qui craquent
J’entends du bruit dans la baraque
J’entends j’entends dans le grenier
Chanter chanter mon châtaignier
Bien à l’abri dans ma soupente
Moi j’entends chanter la charpente
Ce n’est pas du bois vermoulu
J’entends les poutres qui se plaignent
De ne plus donner de châtaignes
En supportant mon toit pointu
J’entends les vieux planchers qui craquent
J’entends du bruit dans la baraque
J’entends j’entends dans le grenier
Chanter chanter mon châtaignier
[non mon châtaignier
n’est pas mort
étant donné qu’il chante encore
la belle chanson d’autrefois]
Quand on devient poutre-maîtresse
C’est tout le toit qui vous oppresse
Il faut chanter tout doucement
La chanson de ses origines
Celle qu’il me chante en sourdine
En y mettant du sentiment
J’entends les vieux planchers qui craquent
J’entends du bruit dans la baraque
J’entends j’entends dans le grenier
Chanter chanter mon châtaignier
C’est surprenant mais c’est logique
Il chante la chanson magique
Qu’il a apprise au fond des bois
Il me chante une chanson tendre
Que je suis le seul à comprendre
Quand la nuit vient à petits pas
[Les autres gens de la maison
n’entendent jamais sa chanson
et chacun croit que je débloque
quand je leur dis que la bicoque
est protégée des araignées
par la vie de mon châtaignier]
J’entends les vieux planchers qui craquent
J’entends du bruit dans la baraque
J’entends j’entends dans le grenier
Chanter chanter mon châtaignier
C’est vrai pourtant qu’il nous protège
Contre le froid contre la neige
Tout en berçant mes insomnies
Ce n’est pas une chanson triste
Mon châtaignier est un artiste
Qui continue d’aimer la vie
Jean Ferrat
Jean Ferrat – Mon pays était beau

Jean Ferrat – Mon pays était beau
Mon pays était beau, d’une beauté sauvage
Et l’homme le cheval et le bois et l’outil
Vivaient en harmonie jusqu’à ce grand saccage
Personne ne peut plus simplement vivre ici
Il pleut sur ce village aux ruelles obscures
Et rien d’autre ne bouge, le silence s’installe au pied de notre lit
Ô silence, rendre et déchirant violon, gaie fanfare
Recouvre-nous du grand manteau de nuit, de tes ailes géantes
Mon pays était beau, d’une beauté sauvage
Et l’homme le cheval et le bois et l’outil
Vivaient en harmonie jusqu’à ce grand saccage
Personne ne peut plus simplement vivre ici.
Source : LyricFind
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