PAR DESSUS L’EPAULE


AMEDEO MODIGLIANI

PAR DESSUS L’EPAULE

Profite du retour du beau temps

sans le moindre scrupule

en laissant assez de vent pour botter les humeurs en touche

Au départ de ce qui t’attend mon ptit-gars, fonce dans ce qui pionce

dépasse les hésitations qui encombrent les accès à tes ambitions bleues

tout est dans la forme du regard comme dans les rondeurs anatomiques du jour.

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Niala-Loisobleu.

24 Juin 2024

la place assise en dehors


LA PLACE ASSISE EN DEHORS

A mon banquet, je réunis les éternels convives laissés dehors, pour une table qui respecterait le sens des santés portées ne visant rien de posthume

Vincent, Amédéo, Chaïm, réunissons-nous autour du vain chaud dans un coin jaune d’Arles, aux chaises de paille, une soupente de Montparnasse, le Dôme abandonné aux cuisses hard des Muses parties du Moulin-Rouge rejoindre le Bateau-Lavoir

La faim des artistes de renommée est passée par la misère la plus inhumaine avant de remplir de la fortune la plus laide les coffres des galéristes, commissaires-priseurs et profiteurs d’un marché de l’Art dénué de grandeur

Dans le brouillard-givrant de ce matin, j’allume au centre de la place les braseros des artistes du trottoir qui sont ceux qui ont allumé la chaleur de l’Âme au sein des endroits les plus sombres

Cet éternel banquet est le chantier naval de la grande armada de l’ART.

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Niala-Loisobleu.

17 Décembre 2023

DESCENTE DANS LA RUE


NU SUR FOND DE JARDIN – AMEDEO MODIGLIANI

DESCENTE DANS LA RUE

Par la porte cochère de mon envie d’aimer en corps, je quitte l’arrière-cour du local à poubelles du temps présent et sors à la rue mettre mon idée solaire au service de mon quartier résident

Un cheval pour monture, des soupirs sous les ponts, des mouettes pour le ressort des envols, à la porte des vitrines « Le bonheur des dames »aux étals, un écrivain-public pour les bancs à publier, un orgue de Barbarie en stationnement à l’entrée du jardin où Amédéo allume son droit de réparation à la mort de sa Jeanne

Ma folie pour domicile éloignant l’interdit de marcher sur les pelouses du Jardin des Plantes d’Anaïs Nin pour cause de pudibonderie

Ce grand bassin de plaisance, centre de formation des prochains loups de mère, escadre de la Côte Sauvage où le sable à la peau ne crisse pas entre les dents, vertiges débarrassés des Méduses, là où le ras d’ô ne se nourrit plus à la courte-paille mais au libre-échange

Plus de baïnes aux relais Mickey

Justice est fête, les naïades des chantiers navals ont la peau mate des amoureuses débarquées des chars-à voiles !

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Niala-Loisobleu.

30 Novembre 2023

LA JEANNE EMOI


LA JEANNE EMOI

Souvent je choisis Jeanne pour escalier de mon matin, vaste et dégagé, mais sans le tapis orgueilleux menant aux étages bourgeois

la première fois que je l’ai emprunté, mon père tenait ma main en me disant monte et branche-toi au cri que tu vas entendre quand elle va s’envoler pour le sol dur de la cour

tu te réécriras les mots, chacun doit y mettre les siens pour tenir son geste à jamais vivant

un enfant qui nait en mourant avec sa mère c’est un jardin suspendu vierge de mauvaises herbes

et vivant de Modigliani. Là je te retrouve sans personne à prendre de ton tant.

Niala-Loisobleu – 23 Avril 2022

CONTREFORTS DE L’ENFANCE


Chaïm Soutine – Deux enfants

CONTREFORTS DE L’ENFANCE

L’un contre l’autre en renfort de maçonnerie sur la face extérieure des cages thoraciques à contenir les charges de poussées mécaniques du brin de voûte

Maudit Chaïm

Au matin à Vaugirard on vient boire la saignée au point d’Ars avant de monter les mioches au cheval de bois par l’allée des perspectives

Enfant de troupe « Allons Z’Enfants » d’une page non-écrite du couché au levé au lavabo-collectif d’eau glacée que le rêve récupère dans les trois couleurs

Maudit Chaïm

La Ruche quartier de l’Observatoire inspire l’Auguste Boucher, sculpteur créatif plein d’élan. Ah, sortis du visionnaire on serait bon qu’à aller dans le mur ?

Maudit Chaïm on a cru que tu ne serais plus ignoré

Tes gosses quand je les regarde je vois des vitraux à la place des peurs dans leurs yeux. C’est vrai que le hasard n’existe pas, la Reine on lui doit Chagall dans le miel qu’elle a fait là. Il a même fait chanter le plafond. Trop beau. Nous voilà conteur à zéro

Et imagines ce que ça peut me faire mal à la côte

Pas possible d’en arriver à plus se faire comprendre et de se retrouver con sans rire

C’est pas un Soulages qui se supprimerait en chant de blé dans un choeur de corbeaux, il est riche que ça m’en fait gerber outre-noir

Il faudrait pas que que les contreforts d’Auvers-sur-Oise soient du faux gothique Compagnon

Des fois que la foi nous trahirait

A perdre la tête

Léo j’ai besoin de toi pour pas gueuler tout seul

Maudit Chaîm les enfants faut pas que ça finisse Amédéo par défenestrer les Jeanne enceintes.

Niala-Loisobleu – 2 Décembre 2020

FIL MUET – ALICE RIVAZ


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FIL MUET – ALICE RIVAZ

Du visage qui soudain parle

un portrait clair comme l’eau vue au travers

coule seul et entouré

Prenant comme le non-dit

le vrai renvoi du miroir

grave

tendre

une chair de poule au fil des pages

comme un Amadéo Modigliani retourné dans son rouge

J’en garde une couleur d’oreilles

émouvante

qui colle au coeur

rare

à ne pouvoir dire…

Niala-Loisobleu – 5 Septembre 2019

PAR DEVANT


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PAR DEVANT

Devant la roue avant de mon vélo

un coup de pédale en filant ses chaussettes

se disait voilà un bon jour pour faire que de l’amour

Je vais d’abord me rincer l’oeil d’un cou de torchon matinal

l’oreiller est resté chaud des rondeurs de ses rêves

Partir à traversin

me semble plus sain

qu’enfourcher le ballet de la sorcière

et ses petits rats

Les paroles d’un chant de lin vont à l’autre

en se tenant par la main

tout au long d’un chemin d’école

A la vérité si je mens

je laisse aux autres les sarments pour mettre mes javelles dans l’âtre

Elle est chaude ma pierre.sans que les mauvaises ô ne l’éteignent

Un point

un trait

c’est tout

à la ligne ce que tes yeux me disent..bien rentrée

emporte-moi bien plus loin qu’un projet de décret de raie forme

Viens

nous allons raccourcir la distance de nos langues

par le traducteur instantané de nos lèvres.

un

deux

trois

ça y est les voilà qu’elles nagent.dans la gorge du vert don

de nôtre commune soif !

Niala-Loisobleu – 31 Août 2016

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