MON JARDIN D’ENFANTS


« FEMME COUSANT » PIERRE BONNARD

MON JARDIN D’ENFANTS

D’un côté la mer

de l’autre l’abus de pouvoir

Les chemins de la liberté me font penser au tapis à clous du fakir

il est patent que j’ai confondu femme avec tapis-volant

j’entends par là la mère de mes enfants

Chaque fois qu’on décapite l’hydre sa tête repousse

aussi à 91 ans il me semble plus que nécessaire de sortir de cette croisade

pour ne pas mourir de panne de pène au coeur

en me laisser finir tel que je sers à rien

hormis me reconnaître

Le peintre que je suis n’y a vu que du bleu

je suis descendu de mon escalier sans abandonner

quel sacré foutu paradoxe pour un amoureux aussi pugnace que moi

mais puisque le bout du couloir se refuse d’ouvrir à chaque tentative

sans me faire juge

je renonce à croire que le décousu se répare fil à fil

Toute cette peinture empreinte de mon Manifeste

rejoindra le néant de mon histoire

grande tristesse, infinie solitude de la surdité, gâchis de foi, absurdité de la pureté viscérale

Les derniers cris de Marthe me remontent à la surface

comme l’absurde ne séparera jamais

l’Ô du Sel

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Niala-Loisobleu.

20 Avril 2024