« MIMESISME » – NIALA 16/04/24 – ACRYLIQUE S/TOILE 55X46


« MIMESISME »

NIALA 16/04/24

ACRYLIQUE S/TOILE 55X46

Dans ce quelque part où j’évolue plus que jamais

Platon

je te rejoins comme ton Peintre

Mon art a toujours été siamois de la nature

engrossant de saillies verdoyantes

une palmeraie au coeur du désert

un chant d’oiseau monté à cru sur un cheval sauvage

et puis sous la voile la quille turgescente

je traverse cet estuaire où l’île se forge son archipel

amoureux sans bois-mort

Pas causeux mais disert en couleurs

Voilà qui tombe bien au point où nous sommes

on reparle à voix haute de la guerre comme d’une nécessité première

faute de pouvoir entendre le printemps sans le comprendre

armant l’enfant contre l’autre

et détachant le sein du verger que a figue borne

Du haut des toits bleus des bouzoukis redonnent les bras aux Vénus

la mer me dépasse de la ceinture

mon trident en art pont…

.

Niala-Loisobleu.

16 Avril 2024

AU FOND DE TOUTE BEAUTE GÎT QUELQUE CHOSE D’INHUMAIN PAR ALBERT CAMUS


Albert Camus

Au fond de toute beauté gît quelque chose d’inhumain et ces collines, la douceur du ciel, ces dessins d’arbres, voici qu’à la minute même, ils perdent le sens illusoire dont nous les revêtions, désormais plus lointains qu’un paradis perdu. L’hostilité primitive du monde, à travers les millénaires, remonte vers nous. Pour une seconde, nous ne le comprenons plus puisque pendant des siècles nous n’avons compris en lui que les figures et les dessins que préalablement nous y mettions, puisque désormais les forces nous manquent pour user de cet artifice. Le monde nous échappe puisqu’il redevient lui-même. Ces décors masqués par l’habitude redeviennent ce qu’ils sont. Ils s’éloignent de nous. De même qu’il est des jours où, sous le visage familier d’une femme, on retrouve comme une étrangère celle qu’on avait aimée il y a des mois ou des années, peut-être allons-nous désirer même ce qui nous rend soudain si seuls. Mais le temps n’est pas encore venu. Une seule chose : cette épaisseur et cette étrangeté du monde, c’est l’absurde.

Extrait de:  1942, Le mythe de Sisyph

Albert Camus