QUELQUE PART PLUS LOIN


QUELQUE PART PLUS LOIN

Du balcon au-dessus du sillage de soi

attraper la voie autre qui mène

au chant bleu de l’orgue des vents

La tranche de blanc fait clairière sur la crampe du noir en te dénudant

Ma

laissant pendre sur la rampe

ta robe pour épandre tes vers en liberté sur la langue coincée d’une tendance à la survivance

C’est un pas piqué sur la pointe d’une ballerine

un papillon aux mouvements circulaires déraidissant la lourdeur de langage

une éclosion de rose au départ d’un petit oiseau atterrissant sur ta dalle

avec tout au fond cette assurance d’avoir mis nos sentiments sous protection du boccage

dans les veines de cette inoubliable grange

J’ai l’ô tant dans ma boîte de couleur

Barbara

que j’y vois clair en ce seoir qui tombe…

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Niala-Loisobleu.

11 Janvier 2024

ANATOMIE D’UNE TRANSFUSION


PIERRE BONNARD

ANATOMIE D’UNE TRANSFUSION

Mise au bain, la déception

sentant venir l’écoulement du bain

allonge ses jambes

pour tenter de se retenir

en sentant le bidet prendre son élan

Collée à la vanne, la pression de son jet rotatif décape la partie négative pour laisser le positif propre sur l’ensemble du derme

Des lèvres touche au pore en toute sérénité

te voilà rendu à ta place

tu peux ouvrir les fenêtres, la lumière entrante regagnera son espace…

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Niala-Loisobleu.

11 Janvier 2024

UNE REPRISE CIRCONSTANCIEE


ROBERT DOISNEAU

UNE REPRISE CIRCONSTANCIEE

Les cris d’écoliers dans les cours 

(Lucien Massion / Philippe Bizais)-

Jacques Bertin

Les cris d’écoliers dans les cours
La pierre blanche au carrefour
Ce signe tracé dans le sable
L’étoile posée sur la table

Ce regard dans la foule hostile
Ce jardin doux des trèfles tendres
Ce printemps du mois de novembre
Cet été dans l’hiver civil

Femme inconnue aux cent visages
Mystérieux livre d’image
Le vol au loin des grands oiseaux
Le chant glissant sur les roseaux

La nuit toute mouillée de roses
La soie des matins vénéneux
Ces îles blanches dans mes yeux
Et ce printemps des ecchymoses

Le soleil dans les rues barrées
Et la rhapsodie des marées
Ma part de pain ma part de rêve
Ce point d’aube au bord de ma lèvre

Femme inconnue aux cent visages
Mystérieux livre d’image
Le vol au loin des grands oiseaux
Le chant glissant sur les roseaux

La déception que je vis lorsque je rencontre l’indifférence fondamentale au profit de l’intérêt seul, me ramène à cette chanson dans laquelle je me retrouve

Je suis malade de ça depuis que je suis au monde

mais n’ai jamais voulu en guérir

juste me soigner de n’en rien perdre

Voilà pourquoi je reprise…

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Niala-Loisobleu.

11 Janvier 2024

ETOUFFEMENT VEGETAL


LUCIEN FREUD

ETOUFFEMENT VEGETAL

L’incompréhensible conquête des friches avale le plus petit espace d’air à sa naissance à la manière d’un Saturne mangeant ses enfants comme Goya l’a dénoncé

J’avance au coupe-coupe dans cet univers d’opposition que la vie m’a imposé, pour me séparer des idées noires et rejoindre l’espoir auquel je suis lié par affinité

De gigantesques tentacules surgissent en trouble-fête pour se fixer à la reconstruction

Je ne peux pas croire au Diable puisque je suis athée

Il ne peut donc s’agir que d’une action de cet absurde d’un nouveau genre dû au comportement actuel qui veut la culture du tout et son contraire

C’est strictement prégnant pour les jambes et le dos

et en période de froid réduisant au maximum la chaleur sentimentale ça verglace les routes

Je trouverai de quoi rallumer la lumière et le feu pour percer ce mal-blanc

trouvant pour la désinfection, l’anti-bio tique qui sauve le chien des sales bêtes…

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Niala-Loisobleu.

11 Janvier 2024