La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Ce baiser, vous souvenez vous Que vous m’aviez un jour donné? J’aimerais pouvoir entre nous Ce soir, vous le restituer J’avais gardé par devers moi Ce souvenir, ce doux trésor Ce présent, ce cadeau de roi Plus précieux qu’un bijou en or
Quand je partais loin de Paris Quand je m’en allais en voyage Je le rangeais dans un étui Bien protégé dans mes bagages
Ce doux baiser que j’ai gardé Au bout des lèvres, au bout du cœur Ne m’a jamais, jamais quitté J’en fus l’unique possesseur J’ai peur qu’il manque à vos années Ultimes et cependant ardentes Voulez-vous le récupérer Ici, toute affaire cessante
Ce serait pour moi un délice D’enfin, vous le rétrocédez Il est sur moi, c’est un indice Vous plairait-il de le chercher?
Le temps ne m’a pas épargné Cheveux blanchis et cataracte Mais vous en seriez étonnée Le baiser, lui, demeure intact Ce baiser, vous souvenez vous Que vous m’aviez un jour donné? J’aimerais pouvoir entre nous Ce soir vous le restituer
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