Jour : 13 décembre 2022
Jacques Bertin – Un Grand Châle Lilas

Jacques Bertin – Un Grand Châle Lilas
D’abord un grand châle lilas
Sorti du fond de mon grenier
Pour tes épaules gelées
Et puis un grand collier de glands
Récoltés en des chemins
Après la fin de leur saison
Après la fin de nos chemins
Et puis un grand peigne de bois
À l’heure où le vent te revient
Tes mèches sont désemparées
Une seule bague à ta main
Pour laquelle j’aurais plongé
Au fond du puits d’un vieux couvent
Et tu me donneras ta main
Un vieux cheval compréhensif
D’une étable de Moncontour
Et devant moi tu es grimpée
Un sentier oublié des hommes
Un chemin au long des vergers
Une reinette un peu fripée
Pour croquer au long des chemins
Une barque sur un canal
Un enfant le long du halage
Dans une blouse démodée
Et puis les herbes de l’étang
Et puis les reflets de l’étang
À l’heure où remonte le froid
Et où nous allons nous baigner
Nous irons par le froid
D’une saison passée
Où tout renaîtra
Vêtus de vieux habits
De vieux moments d’un autrefois
Comme le feu renaît des braises
Comme la fleur perce-gel
Jacques Bertin
BRASERO

BRASERO
Chauds-marrons d’un trottoir glacial
espoir déversant sa couleur dans le blanc sale de la neige
de sa canopée intime l’oiseau décolle
du bouche-à-bouche des bancs public je piste l’haleine
par le mendiant des fruits secs plus quelques noix du dernier en dattes
Au bord de l’île en marge des spirales des anémones font des grands-écarts au soleil
je garde ma fenêtre et t’échange mes billes contre ton cerf-volant si tu abandonnes ta trottinette pour un cheval à bascule
les musiciens reprendront l’orgue du pauvre et laisseront la barbarie faire appel à don pour la paix.
Niala-Loisobleu.
13 Décembre 2013
LA BOÎTE A L’ÊTRE 12 (REPRISE)

LA BOÎTE A L’ÊTRE 12 (REPRISE)
BLEUS-BLANCS MATINS 1
Depuis bien avant que pointa le Premier Printemps, celui qui n’a toujours eu d’autre apparence visible que celle de l’Âme de la Pierre, mes yeux n’ont fait qu’anticiper la Naissance. Je laisse les nuits aux salles de travail des maternités, tout contre ce Bleu-Blanc, qui en perdant les eaux, a allumé le Matin.
La route de nuit est épuisante de longueur, lourde d’embûches, cruelle d’animaux cauchemardesques dont les cris font parfois peur aux étoiles quand leur course passant à la lenteur, tétanise l’espérance. Armés de maisons blanches accrochées aux flancs des sierras, mes ongles ont griffé la terre des couloirs du labyrinthe d’un rouge de l’arène, pas pour l’estocade, rien que pour la mise amor. Comme une aube coupant les ténèbres d’un trait rose, tu es là depuis qu’avant tout ce qui a été détruit recommence.
Matin où la Lumière tremble d’humilité
Donnant son sein pour nourrir de sa rosée
l’espace que le vent ouvre
Tu n’as plus lors que la nudité pour t’habiller

Bleus-Blancs Matins 1 – 2013 – Niala – Acrylique s/toile 61×50
«…Nous ne pourrons dire que le silence nous enflamme que lorsque les paupières intérieures auront le poids des amandes et que les épaules respireront la montagne au coeur de la brise. Alourdis par l’ombre dans la sève épaisse dans la tension qui réunit les bords et le tond nous irons dans le courant qui remonte obscur et léger si loin que la distance ne sera plus la distance. Et un chant naîtra de l’ignorance vive où le silence nubile sera une blanche gravitation et un mouvement de sable réunira les bras des amants,,, »
Antonio Ramos Rosa (Extrait du Livre de l’Ignorance)
J’écris de couleurs pêchées dans l’encrier de ton ventre, posant chaque lettre sur la fondation d’une éternité étrangère aux dieux, que le temporel lucide pousse au seuil des autres pour nourrir un Jardin boisé de l’ Arbre-Forêt, celui de tes seins fruitiers.
Ô Bleus-Blancs Matins
nous voici de nouveau en bas des marches
notre lit est rivière[
Niala- Loisobleu – 23 Novembre 2013 / 22 Février 2017
CREUSER LE SILENCE

CREUSER LE SILENCE
De la cabane à outils il faut se saisir de la pioche et de la houe
pour retourner le silence qui bloque toute pousse
Edward Munch
en passant devant les fenêtres ouvre les volets du cerisier vers l’intérieur
La neige a blanchi de son pardon toute division
l’oiseau saute sur la branche qu’il a dans le coeur
Le froid ne peut que donner envie de chauffer la palette des couleurs
Dans l’écurie le râtelier cherche à nourrir l’équin de tout un matin qui chante.
Niala-Loisobleu.
13 Décembre 2022
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