« Hôtel du grand retour » jacques Bertin


PAULA MODERSOHN-BECKER

« Hôtel du grand retour »

Jacques Bertin

Tu vas revenir par les menthes
Par les luzernes les étés
Dans l’esprit les fusées errantes
Les cheveux d’astres les épées
Tu vas revenir par les ambres
Les bleus les saumons les chamois
Les chevreuils les dessins des chambres
Et les yeux de l’homme aux abois

Jacques Bertin

Aboutir à la Vertu par César Moro


Aboutir à la Vertu

par

César Moro

Voltigeurs bicéphales
Au jeu doux au tigre
Tige volée prise
De pâleur grondante
Au seuil même de la douceur
Bouche en urne
Arc-boutée
La peinture à la peine
Couvrant la sciure des dieux au travail
Deux par deux
Dieux pour doigts persécutés
Au piano à queue d’hydre
Pour sa coiffure de beauté
Régnant
Assise à jamais
De trouble en trouble
Vers la pente fluviale
Les doyens vidés à sec
L’été durant
Les jeux divins taris
L’île riante grillée
D’un pied plus haute
Que l’ombre portée du mur
Sur mer

César Moro

CONFIDENCES


PAUL DELVAUX

CONFIDENCES

Hanches contre hanches

sur l’écran défile

l’histoire au tympan

le bord de mer approche

au poing d’entendre le salé remonter en calanques

Derrière la lourde tapisserie qui isole

comme des oiseaux se reproduisent mot à mot leur printemps

La pluie tombe dans le soleil.

Niala-Loisobleu – 14 Octobre 2022

Destino Marcado – Ricardo Ribeiro


Destino Marcado – Ricardo Ribeiro

Fado a je ne sais quoi
O fado tem não sei o quê

Qui tient la vie des gens
Que prende a vida da gente

Fado a je ne sais quoi
O fado tem não sei quê

Qui tient la vie des gens
Que prende a vida da gente

Un rien que tu ne peux pas voir
Um nada que se não vê

Un tout ce que nous ressentons
Um tudo que a gente sente

Un rien que tu ne peux pas voir
Um nada que se não vê

Un tout ce que nous ressentons
Um tudo que a gente sente

J’ai donné ma vie pour de vrai
Eu dei minha vida a valer

rien de plus ne pourrait donner
Nada mais podia dar

J’ai donné ma vie pour de vrai
Eu dei minha vida a valer

rien de plus ne pourrait donner
Nada mais podia dar

maintenant vivre
Agora para viver

Je vis oui, mais en chantant
Vivo sim, mas a cantar

Si la tristesse accompagne le fado
Se a tristeza ao fado assiste

le fado est tellement extatique
O fado assim extasia

Si la tristesse accompagne le fado
Se a tristeza ao fado assiste

le fado est tellement extatique
O fado assim extasia

Je préfère être toujours triste
Prefiro ser sempre triste

Pour ne pas mourir de joie
P’ra não morrer de alegria

avait marqué la destination
Tinha o destino marcado

Eh bien, en tant qu’enfant
Pois logo de pequenino

avait marqué la destination
Tinha o destino marcado

Eh bien, en tant qu’enfant
Pois logo de pequenino

J’ai fait le destin d’un fado
Fiz do destino dum fado

le destin de mon destin
O fado do meu destino

J’ai fait le destin d’un fado
Fiz do destino dum fado

le destin de mon destin
O fado do meu destino

ma vie renaît
A minha vida renasce

Dans ce coin blessé du mien
Neste meu canto magoado

ma vie renaît
A minha vida renasce

Dans ce coin blessé du mien
Neste meu canto magoado

Chacun est né pour
Cada um é p’ro que nasce

Et je suis né pour le fado
E eu nasci para o fado

Chacun est né pour
Cada um é p’ro que nasce

Et je suis né pour le fado
E eu nasci para o fado

Source : Musixmatch

Paroliers : Traditional / Fernando Farinha

JAUNE EN


JAUNE EN

Dans la mollesse d’un gris en avance sur l’hibernale traversée un jaune personnel se dirige

La foule est éparse et cosmopolite

Même pas un rémouleur dans la voix des rues

La vie se déplace tête basse

J’entends sous le ventre venir pointer ton centre nerveux

La lèvre humide

Tu t’écartes, un sein glissé de chaque côté au flanc des côtes sans souci semble-t-il

A la percée du nombril

Point de départ

Que d’inconnues

Du bout des doigts j’enfonce l’envie de fleurs.

Niala-Loisobleu – 14 Octobre 2022

GRÂCE RENDUE


GEORGES ROUAULT

GRÂCE RENDUE

Un matin débarrassé de la lanterne du trafic de spiritualité pernicieuse, le bordel épuré sur l’horizon d’un enfant voit l’innocence de la Femme se dénuder sans outrage à devoir payer

Madeleine n’a plus à monnayer, le masque tombe

Rouault le saint ouvre le blindage de l’abus du corps de femme au seul nom de sa foi profonde

La putain irradie de son propre soleil l’obscurantisme barbare du monde pervers

Cheveux longs pilosité foisonnante de beauté comme source pure au vent.

Niala-Loisobleu – 14 Octobre 2022