La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Le charme des Apsara, danseuses et courtisanes célestes a été popularisé par la reproduction des bas-reliefs d’Angkor. L’étymologie que donne Râmâdyana (ap: eau+sara: essence) indique assez qu’il s’agit de symboles, et non de figurines annexes et gracieuses de la mythologie. Essence des eaux, parce qu’elles sont nées du barattage de la mer, de la légèreté de son écume. Evanescentes comme telles, elles symbolisent les possibilités informelles, dont les eaux supérieures sont une figuration plus générales ….
L’anémone porte dans la Bible le Cantique des Cantiques
cette fleur éphémère est la fleur d’Adonis
Adonis est changé par Vénus en une anémone rouge pourpre. Ovide a décrit la scène dans les Métamorphoses
La mer se couvre du voile horizontal d’un deuil dans lequel les bateaux chargées d’amphores et de jarres tournent en rond
L’anémone couvre le désert de Palestine, la blanche dominant, elle prend alors le nom de Lis des Champs dont il est constamment parlé dans la Bible
Le tableau vit sa troisième métamorphose
Ce visage qui attire le regard va apparaître à travers du nouveau souffle venu dépendant de l’Esprit, symbole de l’âme ouverte aux influences spirituelles.
Déjà, les sucs émeuvent les enfants minuscules qui vivent dans les souches, les dés à coudre, les très petites boîtes d’allumettes. Et nous osons longer la longue eau glauque. Je romps le soleil de laine qui cache mes bonnes paroles. Fragile tige de verre qui relie deux tempes. L’évasion nous tente et nous courons toucher la menthe amie, l’herbe et ses scalpels, ses étendards aigus qui blessent les mains. 0 soleil sans souffle, te voici couché sur la rivière, te voici noyé, doré liquide, écho sans tumulte, iris pur.
Corps hérissé: ficelles, bagues, fils de fer… Le cœur d’un castor bat. Les vêtements dont dieu tissa velours et flanelles se déchirent, s’éparpillent. Le genou paraît bleu. J’ai caché les échasses dans l’armoire en noyer.
Village: boule de maisons. L’odeur blanche des tilleuls ameute bras et jambes. Je passe la langue sur celle de l’agneau. Le bleu monte à la tête. Le tambour bat les tempes des voleurs de garçons.
À beau moudre
un cri d’oiseau dans sa cheville
celui que pique un coq…
Dès qu’un château flambe,
un enfant rêve.
Dès qu’un chemin se perd,
parmi ronces et rocailles,
bat le cœur, bat le tocsin.
Les doigts posés
sur les doigts : mûres
et pêches douces, et grenades
ont des noms de fruits.
Le pain fomente
complots bleus, provoque
cris de cris.
Et sonnailles de pleuvoir !
Parole de fil blanc
cousue de verre ou de liseron.
J’entoure ton corps
sans savoir qui tu es,
lampe où l’été
est torrent de poissons.
Pille tout: les œufs, les outils,
les vêtements
qu’on ne mettra plus.
Les doigts toucheront
les nouveaux doigts.
Pouces, pierres, pupilles
ont des souffles cachés.
Je les connais à peine:
je dors dans mon sommeil.
Tu tiens à peau de loup
la rivière dans ta nage.
Et voici nos habits déchirés.
Le cidre et l’oiseau
sont à nous.
Nos yeux nous appartiennent.
Salons carcasse et pain.
Suce la langue
de celui qui t’aime.
Pose le pouce
au milieu du dos de la main,
près de ta belle veine.
Et sois noir.
Déjà, tu changes
comme à chaque essaim,
dès la mort.
Contradiction du cœur
d’un coq-bulbe:
le mien devient sourd,
a de longues pattes,
au lever du soleil
est de verre.
C’est la rançon du souffle.
Automne. J’erre
de herse en herse.
J’accours. Je cours.
Je couds ensemble
doigts et cheveux.
Dans l’œil, la rivière
caresse le regard,
à l’insu des fileuses.
Qui veut me dire ou qui
me dira «j’étouffe»?
Là, dans le poing, le sabot,
là, dans le dé à coudre
où vit la flamme amenuisée.
Ronce, le feu.
Liesse d’eau. Bel engin
qu’un colporteur de quilles
porte sous la peau.
Le pouce cherche l’ouverture.
Tombe le sel où le sel
n’assourdit ni la langue
ni le bleu couteau du savetier.
En parlant d une arme à feu, j’embrasse un feuillage. J’étreins l’instrument qu’un enfant fabriqua, l’objet long de l’angine et du serpent à plumes. Je surprends l’horloger, le maître et son enclume. Déjà, les échines, les exils annoncent un bel hiver.
Médian, le vif.
Cœur très sûr dont le feu
enveloppe les doigts réunis,
enveloppe la langue de miel
Découvre émail ou molaire.
Sois détaché,
sois en Asie,
debout, debout,
dans tes jambes.
Empêche la soif d’être à la bouche l’empire veuf. Demeure très sec, à la limite de la peau, comme opaque.
Le givre affiche. Le givre est rond dans l’odeur de l’œil. Tu veux venir chez moi laver le feu, boire à l’aiguière, emporter l’étau.
Noueux mars dilettante voici ta graine. Quel pouce te garde au bout de la quinzaine? Dur noyau d’hiver enveloppé de laine. Corps à quatre sangs dont la cheville s’enfonce vers le pays coiffé.
La ville de cent maisons est mangée de machines. Nul puits n’y protège le cœur et sa flamme. Billots, sacs éventrés, à vau-l’eau font vacarme. On croit apercevoir des filous noirs de suie.
L’haleine halète et le feu sourd
sous les ongles et les paupières.
Je traverse la peau des autres
et je serre l’instrument bleu
que ma langue aspire.
Ô moulins des mains, des bergers.
L’étrave et l’écharde
sont sœurs de lait.
Le dieu dans la bouche
est mon sifflet d’ivoire.
L’haleine est feu d’herbe : en silence, je lève le bras, je parle ou je marche. Étrave qui me suit. Bel ami d’hébétude. Avancée du pied, du genou : le buis tourne, et l’âne, au jardin des ânes, est le bon dieu de tous.
Petits mots : poivres, moineaux.
L’haleine à fleur de peau
court la prétentaine.
Dès que la langue allume
sébiles, escarcelles,
nous vivons.
Le corps nous vide
en chacun de nos pas.
Le Bien Né se penche
et l’étang l’attire, l’embrasse.
Un seul étau broie les tempes
de qui s’habille de blanc.
Je vois ta peau mince
et, sous elle, pays de verre:
on n’ose rien toucher.
Le moindre souffle :
ton regard fragile.
Salée salive…
Coulée de gel
aux commissures des lèvres.
Bonne abondance
de jus de mûres.
Je l’appelle du tréfonds,
je la sens venir,
inonder la maison
dont je suis le furet.
Siffle salive.
Nul rouet n’abandonne
le long fil
des lèvres et des paroles.
Nul templier n’insulte
la bouche creuse, le sabot.
Le feu mince unit
ma jambe à la tienne.
La salive en petite écume est belle en elle, elle bouge à peine, elle est salive, ou vêtement léger peint sur les lèvres. À fleur de peau, je la suce. Elle nourrit le bonheur de la langue éphémère.
J’abandonne ma casquette au vent mendier tout Messi
en passant mes doigts dans la mie du peint j’ai retrouvé ton genre
Georges Rouault venu à la barre a juré sur sa bible
j’ai craché non par besoin, t’étais pas sèche, tes gouttes étant à leur place
ta pâte à modeler alors a embauché mes mains à pétrir le plus fol espoir qui soit, ce qui t’a fait valser comme une viennoiserie quand t’as vu la veine du Danube Bleu gonfler comme un pélican se tapant le président sorti du Cabinet de Curiosités has been
On a crié en même tant que le cinéma fermait pour laisser courir la poésie comme une musique soul…
Le vent qui cogne la pluie sur le balcon me tient derrière la vitre la langue à retrouver le soleil
passé le contact froid le goût en revenant transpose ce qui bouge dans l’herbe humide
amenant le ventre à ouvrir un matin bleu en plein après-midi en décroisant la cuisse et voir le haut du bas de la femme qui dans l’atelier parle à l’abeille tenant la fleur sous son parapluie
La vie trébuche en rencontres opposables
la dernière se balance comme la règnée à sa toile, tisserande genre Bayeux
plus accrochée qu’un humanisme volatile en se rusant du ménage arracheur de pages employé à la surface, le fond symbolique de la poésie cultivé en dehors du désert
A l’entrée du jardin l’obélisque face au grand bassin garde son mystère dans la pérennité du hiéroglyphe. tuilerie en chauffe à côté du théâtre de verdure, qui l’a peinte plus verte qu’un bronze de Maillol, le cerceau double le bateau de papier en l’envoyant rejoindre le rire des enfants à Guignol
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