C’est peut-être – Richard Galliano & Allain Leprest


C’est peut-être

Richard Galliano & Allain Leprest

C’est peut-être Mozart
Le gosse qui tambourine
Des deux poings sur l’bazar
Des batteries de cuisine
Jamais on le saura
L’autocar du collège
Passe pas par Opéra
Râpé pour le solfègeC’est peut-être Colette
La gamine penchée
Qui recompte en cachette
Le fruit de ses péchés
Jamais on le saura
Elle aura avant l’heure
Un torchon dans les bras
Pour se torcher le coeurC’est peut-être Grand Jacques
Le petit au rire bête
Qui pousse dans la flaque
Sa boîte d’allumettes
Jamais on le saura
On le fera maçon
Râpé Bora Bora
Un mur sur l’horizonC’est peut-être Van Gogh
Le p’tit qui grave des ailes
Sur la porte des gogues
Avec son opinel
Jamais on le saura
Rapé les tubes de bleu
Il fera ses choux gras
Dans l’épicerie d’ses vieux

C’est peut-être Cerdan
Le môme devant l’école
Qui recolle ses dents
À coup de Limpidol
Jamais on le saura
KO pour ses vingt piges
Dans le ring de ses draps
En serrant son vertige

C’est peut-être Jésus
Le gosse de la tour 9
Qu’a volé au Prisu
Un gros oeuf et un boeuf
On le saura jamais
Pauvre flocon de neige
Pour un bon dieu qui naît
Cent millions font cortège

CONTE GOUTTES


CONTE GOUTTES

Elle approche doucement, les encombrants ont été renvoyés aux expéditeurs, les machinistes ont demandé aux maquilleuses de s’abstenir. Aucune ambulance ne traverse le plateau

On a laissé le ciel dans l’état où il se trouve, ça n’est pas un nuage qui pourrait refaire le script. L’histoire est d’ailleurs, elle vient de là. Les parasites ont tout tenté, les crécelles, les plaintes pour défaut de pudeur, la SPA, l’Armée du Salut, la Défense Passive, les Zoos et Faux Rais, tout ce qui monte en chaire sans nul érotisme, les écoles de conduite, enfin tout le Bien-Pensant du geste barrière dans ses vices

Elle approche de sa propre volonté

Pas soumise, encore moins native de l’Île Ypute

Plein les doigts d’outre-mer je nageais

J’ai vu l’aileron d’un sein crever la toile sans avoir peur

Les enfants et les nounous porteuses de ressources n’ont pas été évacués

J’ai rameuté les manèges avec les petits-cochons et les chevaux-de-bois

La pleine-lune a ouvert le livre à la première page. Celle qui a mis les lunettes à son chevet

Ah pour être claire cette nuit là n’a rien gardée caché

Le signe va comme un chien qui attendait derrière la porte qu’on l’ouvre en écartant l’idée qu’il avait la rage. Surtout pas vouloir refaire le monde. C’est le naufrage dans lequel les fumistes excellent. Il y a des vérités qui sont pas bonnes à dire. La vie c’est un gang qui sans omerta ne demande qu’ s’taire au sujet des mensonges de répression

Juste monter la garde pour sauver l’abeille

L’amour est une alchimie absolument métaphysique.

Niala-Loisobleu – 20 Novembre 2021

L’INDELEBILE DE L’ECRIT 1


L’INDELEBILE DE L’ECRIT 1

 REPRISE « ENTRE TIEN EMOI 1 »

Ce ne fut pas un montage à vendre, juste ce léger mouvement qui ne se voit que parce qu’il reste sous l’écorce. Qu’il grince rien ne presse dit le tapis s’adressant au volet bleu. Les matins nous n’avons pas envie de les mettre à la boîte, le jour trouvé à ton oreille ne lobe rien en touche, il tâte comme on veut se sentir pénétré. Il n’y a plus dans les tubes la pureté du pigment, ce qui reste du végétal recule sous l’écrasement minéral porté par la chimie des temps modernes. On pourchasse l’odeur naturelle en lui faisant honte. Les bras montent les tatouages au cou comme il y a des années on a voulu briser le secret de la beauté des murs. En les faisant parler comme des provocateurs on montre que salir et casser préoccupe davantage que construire. Le monde des hommes a toujours été horrible. A chaque époque on a toujours privilégié le mal, cette nouvelle génération extrémiste s’inscrit comme une secte nuisible. La laideur est la cinquième colonne de tous les pouvoirs, son action fourbe et hypocrite entretient l’instruction du non-savoir. Une maison animée que du regroupement des étages, amène les messes dans la rue à réclamer des églises. Dogme, tu voiles à toutes vapeurs. Le fleuve affluente comme une bonne mer. Si on lui ligature les trompes c’est pour le bluff, on dirait les paroles de haine de la chanson d’amour au top du hit-parade des tireurs de ficelles. Je reste collé à tes aisselles, les chiens qui y sont suspendus n’ont pas de laisse. Même en noir quand tu les soulages ils rient aux éclats. Puis tu sais les expositions c’est une putain d’épreuve, je me rappelle il y a de ça très longtemps quand aux Voûtes du Port j’exposais à Royan, le nombre de têtes de crevettes qui jonchaient le sol, permettait de connaître le nombre de visiteurs. Ce que je resang de Toi ne regarde qu’émoi.

Niala-Loisobleu – 20 Juillet 2018

Et ma foi tout contribue à garder l’écrit plutôt que les paroles. N-L 2/11/21

N-L

PAR LA RACINE


PAR LA RACINE

De ce qui tombe de l’arbre reste l’indéracinable en souche

Sans les feuilles rien de plus nu et vertical que son tronc

ne parle en dépit des apparences

Les insuffisances, médisances et bruits adeptes du trottoir se vendent

Gratuit reste l’ô franc

La mer et son sel font équipage comme le soleil enfante la lune à longueur

de nuit

Elle est pleine de vie, ça renverse !

Niala-Loisobleu – 20 Novembre 2021

JACQUES BERTIN – PETIT COUCHER


 Jacques Bertin – Petit Coucher


Un beau créneau, je range ma vocation contre le trottoir
La porte claque avec un bon bruit apaisant
La foi s’écaille un peu à la longue par endroit
Mais on démarre encore au quart de tour même quand il fait froid
Quelques pas dans la rue. Je signe en bas de la douceur des choses
Je fais pisser mes muses, je converse avec les pollens
Heureux ou malheureux, triste ou gai, mais quelle importance ?
J’attends des nouvelles de moi. Je m’impatiente pas

C’est fou c’ qu’on est peinard quand on est seul
Et tranquille quand y a pas les autres

Je plonge dans l’appartement d’où je surplombe le monde
Je m’enferme dans ma boussole. Je mets le cap sur moi
Chaque chose à sa place, je vais, je viens, je règne, je rôde
Je m’occupe du temps qui passe et j’en règle le thermostat
À poil plus ou moins, poursuivant mes travaux sans hâte sur moi
Et mes rapports avec l’hédonisme et avec moi
J’ suis tellement bien, tellement à poil et tellement moi
Qu’il me manque un vers pour terminer ce couplet. Ça m’affole pas

C’est fou c’ qu’on est peinard quand on est seul
Et tranquille quand y a pas les autres

Je règle mes draps et au lit, sans regret, sans haine, sans personne
Je pense à ce à quoi les gens sains, vous pensez bien, ne pensent pas
Je tire sur ma pipe d’opium livrée par Dieu tout secrètement
À tous ceux qui en font la demande et sans aucun supplément
Et puis, un peu comme tous les soirs, je me raconte mon rôle
Dans l’affaire de « Little Big Horn » et dans celle du « Train bleu »
Au passage j’écris encore un ou deux vers très beaux, très pieux
Tels que : « Dans combien de vies as-tu vécu, Élisabeth ? »

C’est fou c’ qu’on est peinard quand on est seul
Et tranquille quand y a pas les autres

Ce qui est bien surtout c’est qu’Élisabeth ne me répond pas
Elle est ailleurs, elle dort déjà sans doute, maussade et belle
Et se plaignant du manque de tendresse dans d’autres bras
Est pas aimée comme il faudrait par quelqu’un d’autre
Ce qui est bien surtout c’est qu’Élisabeth ne me répond pas
Elle est ailleurs, elle dort déjà sans doute, maussade et belle
Et se plaignant du manque de tendresse dans d’autres bras
Moi, tenant mon sceptre dans ma main, je m’endors dans ma couronne

C’est fou c’ qu’on est peinard quand on est seul
Et tranquille quand y a pas les autres

Au lé, au lé


Au lé, au lé

Le canal se borde d’arbres, l’éclusier se tenant sur la passerelle appelle à joindre l’échelle de niveau

L’automne, ocre qui court sur les hanches de la colline, déroule le feu des branches, quelques pensées encore vertes en devanture.

A pigeon vole traverse une sortie d’école

Les gosses rient avec plein les yeux le baiser que le père a glissé dans le corsage de leur mère avant de remonter l’ancre

Ses mains reconnaissant le rebondi des fesses comme le chien fait le tour du propriétaire à peine la porte ouverte

Accompagnant le décollage des moineaux, l’accordéon tord ses reins en pulsions fertiles le long de nos carrés de légumes, des fleurs marquant le bout des consoles tiennent l’abeille à la joie

Du fond de la cressonnière une amphore à la courbe de parturiente met au monde un air respirable

Richesse qui s’accroche à quai en s’évitant la question de savoir pourquoi, notre pauvreté nous procure encore assez de folie pour naviguer

Niala-Loisobleu – 19 Novembre 2021

PRECIEUX SYMBOLISME


PRECIEUX SYMBOLISME

Dans les cris tirés de la pierre, quel Baiser résonne autant

que celui que Rodin

a buriné de son symbole ?

Camille en sortit exsangue

Sans que l’outre-noir n’ait été exclu

Monde blasphème

Jusqu’où ira-t-il en aveuglement et surdité ?

Gustav Klimt au secours

De ton image

Sauve le genre virginal

sans que la blancheur ne confonde en oie

Juste en retour aux valeurs fondamentales

L’enfance intrinsèquement liée au sens du mot Vie

Sauvée…

.

Niala-Loisobleu

19 Novembre 2021

ABSENCE DE BON SENS


ABSENCE DE BON SENS

Effets de manches qui s’écoulent riz amer

Désolation actuelle

A tout masquer mesure et sans geste barrière

Le virus est libre de paraître sans modération

en n’importe quel domaine

Quel mensonge d’amour

Haut-le-coeur

C’est la gerbe.

Niala-Loisobleu – 19 Novembre 2021

APPORTE CLOSE


APPORTE CLOSE

Nez dans l’entonnoir en trou de buvard

le vide qui campe

consume jusqu’à la dernière cendre

un phénix de légende est appelé à se remettre à jour

Porte-clef

la pleine-lune se propose en passe

Genre rossignol pour ouvrir le passage clair sorti de stase

P’t’être ben qu’oui, p’t’être ben qu’non….

Niala-Loisobleu – 19 Novembre 2021

LE COULOIR DES TRAINS


LE COULOIR DES TRAINS

Aux parallèles des vagues que la marée déverse d’un seau de lune, le cheval-vapeur amorce le désir de transport

Express laissant les gares de côté où omnibus qui suçote le sucre-d’orge de la lanterne du quai

A dia l’aiguillage

A hue la plongée dans le tunnel

La femme du Chef de Gare est entre deux voyages

Rue Lepic une grimpée funny culaire prend son billet pour Sacré-Coeur

Mon dieu label église

Dans l’ivresse des premiers congés payés, vous n’imaginez pas comme le Front-Populaire a pu s’envoyer en l’air

Paul Delvaux sur la ligne a peint mieux que personne l’effet de l’alliance de la femme et du train

Niala-Loisobleu – 18 Novembre 2021