La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
C’est peut-être Mozart Le gosse qui tambourine Des deux poings sur l’bazar Des batteries de cuisine Jamais on le saura L’autocar du collège Passe pas par Opéra Râpé pour le solfègeC’est peut-être Colette La gamine penchée Qui recompte en cachette Le fruit de ses péchés Jamais on le saura Elle aura avant l’heure Un torchon dans les bras Pour se torcher le coeurC’est peut-être Grand Jacques Le petit au rire bête Qui pousse dans la flaque Sa boîte d’allumettes Jamais on le saura On le fera maçon Râpé Bora Bora Un mur sur l’horizonC’est peut-être Van Gogh Le p’tit qui grave des ailes Sur la porte des gogues Avec son opinel Jamais on le saura Rapé les tubes de bleu Il fera ses choux gras Dans l’épicerie d’ses vieux
C’est peut-être Cerdan Le môme devant l’école Qui recolle ses dents À coup de Limpidol Jamais on le saura KO pour ses vingt piges Dans le ring de ses draps En serrant son vertige
C’est peut-être Jésus Le gosse de la tour 9 Qu’a volé au Prisu Un gros oeuf et un boeuf On le saura jamais Pauvre flocon de neige Pour un bon dieu qui naît Cent millions font cortège
Elle approche doucement, les encombrants ont été renvoyés aux expéditeurs, les machinistes ont demandé aux maquilleuses de s’abstenir. Aucune ambulance ne traverse le plateau
On a laissé le ciel dans l’état où il se trouve, ça n’est pas un nuage qui pourrait refaire le script. L’histoire est d’ailleurs, elle vient de là. Les parasites ont tout tenté, les crécelles, les plaintes pour défaut de pudeur, la SPA, l’Armée du Salut, la Défense Passive, les Zoos et Faux Rais, tout ce qui monte en chaire sans nul érotisme, les écoles de conduite, enfin tout le Bien-Pensant du geste barrière dans ses vices
Elle approche de sa propre volonté
Pas soumise, encore moins native de l’Île Ypute
Plein les doigts d’outre-mer je nageais
J’ai vu l’aileron d’un sein crever la toile sans avoir peur
Les enfants et les nounous porteuses de ressources n’ont pas été évacués
J’ai rameuté les manèges avec les petits-cochons et les chevaux-de-bois
La pleine-lune a ouvert le livre à la première page. Celle qui a mis les lunettes à son chevet
Ah pour être claire cette nuit là n’a rien gardée caché
Le signe va comme un chien qui attendait derrière la porte qu’on l’ouvre en écartant l’idée qu’il avait la rage. Surtout pas vouloir refaire le monde. C’est le naufrage dans lequel les fumistes excellent. Il y a des vérités qui sont pas bonnes à dire. La vie c’est un gang qui sans omerta ne demande qu’ s’taire au sujet des mensonges de répression
Ce ne fut pas un montage à vendre, juste ce léger mouvement qui ne se voit que parce qu’il reste sous l’écorce. Qu’il grince rien ne presse dit le tapis s’adressant au volet bleu. Les matins nous n’avons pas envie de les mettre à la boîte, le jour trouvé à ton oreille ne lobe rien en touche, il tâte comme on veut se sentir pénétré. Il n’y a plus dans les tubes la pureté du pigment, ce qui reste du végétal recule sous l’écrasement minéral porté par la chimie des temps modernes. On pourchasse l’odeur naturelle en lui faisant honte. Les bras montent les tatouages au cou comme il y a des années on a voulu briser le secret de la beauté des murs. En les faisant parler comme des provocateurs on montre que salir et casser préoccupe davantage que construire. Le monde des hommes a toujours été horrible. A chaque époque on a toujours privilégié le mal, cette nouvelle génération extrémiste s’inscrit comme une secte nuisible. La laideur est la cinquième colonne de tous les pouvoirs, son action fourbe et hypocrite entretient l’instruction du non-savoir. Une maison animée que du regroupement des étages, amène les messes dans la rue à réclamer des églises. Dogme, tu voiles à toutes vapeurs. Le fleuve affluente comme une bonne mer. Si on lui ligature les trompes c’est pour le bluff, on dirait les paroles de haine de la chanson d’amour au top du hit-parade des tireurs de ficelles. Je reste collé à tes aisselles, les chiens qui y sont suspendus n’ont pas de laisse. Même en noir quand tu les soulages ils rient aux éclats. Puis tu sais les expositions c’est une putain d’épreuve, je me rappelle il y a de ça très longtemps quand aux Voûtes du Port j’exposais à Royan, le nombre de têtes de crevettes qui jonchaient le sol, permettait de connaître le nombre de visiteurs. Ce que je resang de Toi ne regarde qu’émoi.
Niala-Loisobleu – 20 Juillet 2018
Et ma foi tout contribue à garderl’écrit plutôt que les paroles.N-L 2/11/21
Un beau créneau, je range ma vocation contre le trottoir La porte claque avec un bon bruit apaisant La foi s’écaille un peu à la longue par endroit Mais on démarre encore au quart de tour même quand il fait froid Quelques pas dans la rue. Je signe en bas de la douceur des choses Je fais pisser mes muses, je converse avec les pollens Heureux ou malheureux, triste ou gai, mais quelle importance ? J’attends des nouvelles de moi. Je m’impatiente pas
C’est fou c’ qu’on est peinard quand on est seul Et tranquille quand y a pas les autres
Je plonge dans l’appartement d’où je surplombe le monde Je m’enferme dans ma boussole. Je mets le cap sur moi Chaque chose à sa place, je vais, je viens, je règne, je rôde Je m’occupe du temps qui passe et j’en règle le thermostat À poil plus ou moins, poursuivant mes travaux sans hâte sur moi Et mes rapports avec l’hédonisme et avec moi J’ suis tellement bien, tellement à poil et tellement moi Qu’il me manque un vers pour terminer ce couplet. Ça m’affole pas
C’est fou c’ qu’on est peinard quand on est seul Et tranquille quand y a pas les autres
Je règle mes draps et au lit, sans regret, sans haine, sans personne Je pense à ce à quoi les gens sains, vous pensez bien, ne pensent pas Je tire sur ma pipe d’opium livrée par Dieu tout secrètement À tous ceux qui en font la demande et sans aucun supplément Et puis, un peu comme tous les soirs, je me raconte mon rôle Dans l’affaire de « Little Big Horn » et dans celle du « Train bleu » Au passage j’écris encore un ou deux vers très beaux, très pieux Tels que : « Dans combien de vies as-tu vécu, Élisabeth ? »
C’est fou c’ qu’on est peinard quand on est seul Et tranquille quand y a pas les autres
Ce qui est bien surtout c’est qu’Élisabeth ne me répond pas Elle est ailleurs, elle dort déjà sans doute, maussade et belle Et se plaignant du manque de tendresse dans d’autres bras Est pas aimée comme il faudrait par quelqu’un d’autre Ce qui est bien surtout c’est qu’Élisabeth ne me répond pas Elle est ailleurs, elle dort déjà sans doute, maussade et belle Et se plaignant du manque de tendresse dans d’autres bras Moi, tenant mon sceptre dans ma main, je m’endors dans ma couronne
C’est fou c’ qu’on est peinard quand on est seul Et tranquille quand y a pas les autres
Le canal se borde d’arbres, l’éclusier se tenant sur la passerelle appelle à joindre l’échelle de niveau
L’automne, ocre qui court sur les hanches de la colline, déroule le feu des branches, quelques pensées encore vertes en devanture.
A pigeon vole traverse une sortie d’école
Les gosses rient avec plein les yeux le baiser que le père a glissé dans le corsage de leur mère avant de remonter l’ancre
Ses mains reconnaissant le rebondi des fesses comme le chien fait le tour du propriétaire à peine la porte ouverte
Accompagnant le décollage des moineaux, l’accordéon tord ses reins en pulsions fertiles le long de nos carrés de légumes, des fleurs marquant le bout des consoles tiennent l’abeille à la joie
Du fond de la cressonnière une amphore à la courbe de parturiente met au monde un air respirable
Richesse qui s’accroche à quai en s’évitant la question de savoir pourquoi, notre pauvreté nous procure encore assez de folie pour naviguer
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