Au lé, au lé


Au lé, au lé

Le canal se borde d’arbres, l’éclusier se tenant sur la passerelle appelle à joindre l’échelle de niveau

L’automne, ocre qui court sur les hanches de la colline, déroule le feu des branches, quelques pensées encore vertes en devanture.

A pigeon vole traverse une sortie d’école

Les gosses rient avec plein les yeux le baiser que le père a glissé dans le corsage de leur mère avant de remonter l’ancre

Ses mains reconnaissant le rebondi des fesses comme le chien fait le tour du propriétaire à peine la porte ouverte

Accompagnant le décollage des moineaux, l’accordéon tord ses reins en pulsions fertiles le long de nos carrés de légumes, des fleurs marquant le bout des consoles tiennent l’abeille à la joie

Du fond de la cressonnière une amphore à la courbe de parturiente met au monde un air respirable

Richesse qui s’accroche à quai en s’évitant la question de savoir pourquoi, notre pauvreté nous procure encore assez de folie pour naviguer

Niala-Loisobleu – 19 Novembre 2021