Suave mari magno – Philippe Léotard


Suave mari magno – Philippe Léotard

Il est doux, quand la mer est agitée… (LUCRÈCE, Poème de la Nature, liv. II, vers 1)

Suave mari magno, turbantibus aequora ventis,
E terra magnum alterius spectare laborem,
Non quia vexari quemquam est jucunda voluptas.
Sed quibus ipse malis careas quia cernere suave est.
Quand l’Océan s’irrite, agité par l’orage,
Il est doux, sans péril, d’observer du rivage
Les efforts douloureux des tremblants matelots
Luttant contre la mort sur le gouffre des flots ;
Et quoique à la pitié leur destin nous invite,
On jouit en secret des malheurs qu’on évite.

JASMIN, LUPINS ET L’AUTRE ROSE-BLEU D’UNE FENÊTRE SUR LE NOIR


JASMIN, LUPINS ET L’AUTRE ROSE-BLEU D’UNE FENÊTRE SUR LE NOIR

Pauvre cul roide que le froid bâillonne à l’entrée de la sortie

le chat tuile les visiteurs, ce maux de passe, fait rougir la lanterne de l’apporte pute

Clandé de richards

Marthe, toi, parle-moi

tes fleurs sur le grand-pavois du jardin avec ta main dans mes cheveux et ton cerfeuil dans mes tomettes

je monterai le courrier aux locataires tout à l’heure avant que le 51 soit mis en co-propriété

Puis j’irai voir les dames des Tuileries qui font un piedestal aux moineaux , une opérette au Jardin de Verdure en croisant les cuisses pour nourrir les pigeons

Le grand-bassin de parturiente tient à flot les enfants

tant qui reste de l’aube pour la communion

L’âne les promènera dans sa petite-charrette jusqu’à Guignol

C’est transparent dedans de lait qui croque son goûter de rire sous les marronniers chauves du moment qui retiennent les feuilles de leurs marrons-dinde à picots

L’atelier répond aux questions qui ne se posent plus depuis l’indifférence

Ma sur le tapis-volant dans ma tenue préférée d’herbe aromatique, comme tapant du point soulevé au départ de construire affinité

J’allume le brasero pour la châtaigne en prenant la main de la chanson de rue d’un parolier venu de la lune par la marée

La mer est à portée, son sel dans mon sac d’utopie, que le fade ne s’en prenne pas à mes couleurs

Chante que ça gêne les sécheresses utérines.de l’abstinence.

Niala-Loisobleu – 26 Novembre 2021

« LE FRUITIER » – NIALA 2021 – ACRYLIQUE SOUS/VERRE 6OX80


« LE FRUITIER »

NIALA

2021

ACRYLIQUE

SOUS/VERRE 6OX80

Brins que balles poursuivent

d’un tir mortel

Cherchent leur grange en saison d’automne

Le peintre en filant un gilet de survie tire

l’haleine du doux tapis mordoré comme croyant au miracle de l’ocre

Des glycines pendues, par les jasmins vaporeux de parfum, les roses et les trémières que l’oiseau transplante, ourlent l’iris en plein bocage

Un regard allié des deux genres au creuset

Folie raisonnée

Le train au troisième sifflet tombe le chapeau et pénètre en résistance

Sillon s’aimait comme la nature s’était simplement organisée, sans nom de dieu consulter l’homme,

en proue dans ton estuaire notre bateau ne perdrait pas ses jambes

A l’enfant qui sème laissons le commandement

Petite-Mort t’es la Vie, l’Abeille

Niala-Loisobleu.

26 Novembre 2021

DES TRAINS QUI PASSENT SANS S’ARRÊTER


DES TRAINS QUI PASSENT SANS S’ARRÊTER

QUAI N°1

Traverser la voie par-dessus le passage à niveau de la scolarité généralisée

QUAI N°2

Laisser l’asphalte dans son risque plantaire pour le rail que l’herbe traverse

QUAI N°3

Privilégier sa vapeur à toute autre vantée en tenant en avant que toute période électorale est plus soumise que pute en maison d’abattage

QUAI N°5

En culée le chef-de-gare ne garantit pas que sa femme évite qu’on déraille

QUAI N°6

Dépasser l’hou râle quand le découragement grimpe Poutine est encore moins fiable que le communisme de Staline

QUAI N°7

Stopper le train en gare et embarquer immédiatement si c’est chanté par Trenet à bord de la locomotive.

Niala-Loisobleu – 26 Novembre 2021

VIDE HORS DUR


VIDE HORS DUR

Fenêtre ouverte sur toute merde, c’est l’angoisse de se projeter au dehors

Le panel du tracas est trop lourd en mauvais sucres

Je file « Menu du Jour » pour l’essence ciel équilibre

Dans l’autre monde construit sans toucher à celui-ci, mettre ses fleurs dans son herbe, c’est comme sortir son coeur faire l’amour en bonne et simple énergie

Toi qui est femme et moi homme avons au départ le complément naturel, apte au bon fonctionnement, se prendre la tête au point d’en arriver au pronom iel-iele me dépasse pas qu’un brin

C’est la fin de l’ÊTRE

Sauvage garde tout ce que l’élevage tue

Nos sexes comme ils sont à l’origine d’un choix gardant tout son mystère c’est le bon mélange du bouquet du choix de son ô de toilette

A mes moustaches ajouter ta barbe m’assure une joie saine que l’ennui ne peut gâter d’un doute.

Les ailes de ton iris déployées portent à mon tronc dressé une autre obole que celle pour les veuves

Niala-Loisobleu – 26 Novembre 2021