JACQUES BERTIN – PETIT COUCHER


 Jacques Bertin – Petit Coucher


Un beau créneau, je range ma vocation contre le trottoir
La porte claque avec un bon bruit apaisant
La foi s’écaille un peu à la longue par endroit
Mais on démarre encore au quart de tour même quand il fait froid
Quelques pas dans la rue. Je signe en bas de la douceur des choses
Je fais pisser mes muses, je converse avec les pollens
Heureux ou malheureux, triste ou gai, mais quelle importance ?
J’attends des nouvelles de moi. Je m’impatiente pas

C’est fou c’ qu’on est peinard quand on est seul
Et tranquille quand y a pas les autres

Je plonge dans l’appartement d’où je surplombe le monde
Je m’enferme dans ma boussole. Je mets le cap sur moi
Chaque chose à sa place, je vais, je viens, je règne, je rôde
Je m’occupe du temps qui passe et j’en règle le thermostat
À poil plus ou moins, poursuivant mes travaux sans hâte sur moi
Et mes rapports avec l’hédonisme et avec moi
J’ suis tellement bien, tellement à poil et tellement moi
Qu’il me manque un vers pour terminer ce couplet. Ça m’affole pas

C’est fou c’ qu’on est peinard quand on est seul
Et tranquille quand y a pas les autres

Je règle mes draps et au lit, sans regret, sans haine, sans personne
Je pense à ce à quoi les gens sains, vous pensez bien, ne pensent pas
Je tire sur ma pipe d’opium livrée par Dieu tout secrètement
À tous ceux qui en font la demande et sans aucun supplément
Et puis, un peu comme tous les soirs, je me raconte mon rôle
Dans l’affaire de « Little Big Horn » et dans celle du « Train bleu »
Au passage j’écris encore un ou deux vers très beaux, très pieux
Tels que : « Dans combien de vies as-tu vécu, Élisabeth ? »

C’est fou c’ qu’on est peinard quand on est seul
Et tranquille quand y a pas les autres

Ce qui est bien surtout c’est qu’Élisabeth ne me répond pas
Elle est ailleurs, elle dort déjà sans doute, maussade et belle
Et se plaignant du manque de tendresse dans d’autres bras
Est pas aimée comme il faudrait par quelqu’un d’autre
Ce qui est bien surtout c’est qu’Élisabeth ne me répond pas
Elle est ailleurs, elle dort déjà sans doute, maussade et belle
Et se plaignant du manque de tendresse dans d’autres bras
Moi, tenant mon sceptre dans ma main, je m’endors dans ma couronne

C’est fou c’ qu’on est peinard quand on est seul
Et tranquille quand y a pas les autres

Au lé, au lé


Au lé, au lé

Le canal se borde d’arbres, l’éclusier se tenant sur la passerelle appelle à joindre l’échelle de niveau

L’automne, ocre qui court sur les hanches de la colline, déroule le feu des branches, quelques pensées encore vertes en devanture.

A pigeon vole traverse une sortie d’école

Les gosses rient avec plein les yeux le baiser que le père a glissé dans le corsage de leur mère avant de remonter l’ancre

Ses mains reconnaissant le rebondi des fesses comme le chien fait le tour du propriétaire à peine la porte ouverte

Accompagnant le décollage des moineaux, l’accordéon tord ses reins en pulsions fertiles le long de nos carrés de légumes, des fleurs marquant le bout des consoles tiennent l’abeille à la joie

Du fond de la cressonnière une amphore à la courbe de parturiente met au monde un air respirable

Richesse qui s’accroche à quai en s’évitant la question de savoir pourquoi, notre pauvreté nous procure encore assez de folie pour naviguer

Niala-Loisobleu – 19 Novembre 2021

PRECIEUX SYMBOLISME


PRECIEUX SYMBOLISME

Dans les cris tirés de la pierre, quel Baiser résonne autant

que celui que Rodin

a buriné de son symbole ?

Camille en sortit exsangue

Sans que l’outre-noir n’ait été exclu

Monde blasphème

Jusqu’où ira-t-il en aveuglement et surdité ?

Gustav Klimt au secours

De ton image

Sauve le genre virginal

sans que la blancheur ne confonde en oie

Juste en retour aux valeurs fondamentales

L’enfance intrinsèquement liée au sens du mot Vie

Sauvée…

.

Niala-Loisobleu

19 Novembre 2021

ABSENCE DE BON SENS


ABSENCE DE BON SENS

Effets de manches qui s’écoulent riz amer

Désolation actuelle

A tout masquer mesure et sans geste barrière

Le virus est libre de paraître sans modération

en n’importe quel domaine

Quel mensonge d’amour

Haut-le-coeur

C’est la gerbe.

Niala-Loisobleu – 19 Novembre 2021

APPORTE CLOSE


APPORTE CLOSE

Nez dans l’entonnoir en trou de buvard

le vide qui campe

consume jusqu’à la dernière cendre

un phénix de légende est appelé à se remettre à jour

Porte-clef

la pleine-lune se propose en passe

Genre rossignol pour ouvrir le passage clair sorti de stase

P’t’être ben qu’oui, p’t’être ben qu’non….

Niala-Loisobleu – 19 Novembre 2021