BENIE SOIT LA FAILLE


BENIE SOIT LA FAILLE

L’oiseau en corniche varappe

Alors des ors qui s’écartent

le plafond ouvre grand ses lèvres

la coque se lâche à l’ô

Grotte mystique

l’âne à la noria tire

ruisseau-divin

Des hautes-herbes le caillou se nourrit

jusqu’à la flèche ou le champ monte se piquer

Ton abside est à la croupe de l’autel

jambes en contrefort

Mais c’est Vincent qui confesse sa folie sans baisser la tête.

Niala-Loisobleu – 24 Octobre 2021

DES CAILLOUX DE MA POCHE 15


DES CAILLOUX

DE MA POCHE 15


Parvis la fumée des cierges

une ronde où l’enfant comptine pour ne pas grandir

là où on se moque de lui

La toile tisse au m’aime chant resté d’origine

Et le seoir tire l’haleine de son rouet pour que l’hiver ne l’emporte pas

J’ai dans l’idée des toiles un retour à la vérité

Pour la caresse d’un chat fauve

blé-noir des chapelles

blond-siamois à mon espoir

do rond à mes reins en ballade de la visite au bout du monde…

Niala-Loisobleu – 24 Octobre 2021

Ballade De La Visite Au Bout Du Monde – Jacques Bertin


Un soir de grande lassitude et de routes perdues
Venant de loin comme toujours et sans calcul
Parti trop tard comme toujours pour le voyage au bout du monde
Où l’on va chercher l’or improbable des sept cités
J’ai laissé l’auto tiède sur la place
Le village est une rose noire au bord de mer jetée
Par les ruelles dans la rose noire je suis monté
Jusque chez vous sans savoir si j’allais oser frapper

Une silhouette dans le carré de lumière, femme aimée
Je suis fou ! Je viens me cogner au bout du monde
– Qui est-ce à cette heure ? Les enfants sont couchés !
Répondez-moi, répondez-moi, je suis traqué !
La porte qu’on dirait depuis cent ans fermée
S’ouvre et la menace des chiens se desserre
Tu me cherches, tu interroges, je sors de l’ombre
Tu cries, tu fermes sur moi la porte, je suis sauvé

On s’installe autour de l’heure qui bat comme si rien n’était
On questionne, on fait l’inventaire, on s’étonne
Le cœur est grand offert sur la nappe cirée
On parle de rien et sans attendre de réponse
Je te demande sans pudeur : Es-tu heureuse ? et tu dis : – oui
Tu ris de la question, on est au bout du monde
On enlève à la table un éclat de soleil
Et je te dis que tu es belle et que je t’ai toujours aimée

Jacques m’emmène voir la maison nouvelle au fond du jardin
Dans la nuit noire c’est folie on ne voit rien
Mais dans la nuit la plus noire tu connais ton chemin
Chaque mur, chaque pierre, chaque ombre
La maison est plantée devant le marais et la mer
Tu es arrivé, pour toi la route ne va pas plus loin
Il faut se battre sur place, la vie n’est plus pour demain
Tu ne peux plus détourner la conversation, c’est bien

Et moi déjà je fuis sur la route qui file vers Royan
L’auto rêve, elle n’a pas besoin de son maître
Mais à peine je suis seul à nouveau, j’ai mal
Je gâche le temps et les mots, j’ai peur du bonheur et des roses
Le bonheur, est-ce que c’est vraiment si peu de choses ?
Si le rythme du cœur est si lent… que sais-je…
Pris dans cette solitude comme dans les glaces, on s’arrête,
On étouffe, on ne ni avancer ni reculer, on crève…

Je rentre dans le premier hôtel ; on me prend pour un fou
Moi aussi je connais mon chemin ! Dans le lit je me roule en boule
J’oublie tout.

SORTI DES EGLISES


Photo Niala

SORTI DES EGLISES

Prière toujours la même

et le rase-campagne d’un sein qui mythe un ciel dans sa tâche bleu-pâle

Les monts se cherchent émerveille

Putain ce que la vie peut être belle au trottoir de l’hôte tel

du rêve ajouté dans le virage retable

son aube accrochée au presbytère

entre l’écorce et l’arbre où l’oiseau-agnostique nidifie

sur la paille d’assise

le mi-sel qu’il détient ferme en dehors de l’image d’une poupée de porcelaine-vierge

Niala-Loisobleu – 24 Octobre 2024

Photo Niala

Photo Niala
Photo Niala –  » VU DE TOURS DE BREIZH »

MATIN BONJOUR


MATIN BONJOUR

Ecarter un peu plus les planches des lames du volet

Sans que l’hameçon cherche à tromper le poisson

La clarté des mots privilégiée, l’horizon dessine la voile

Mouvement vertical des doigts glissés sous le drap

Un silence pas encore foulé

Mouvement de l’aire en marche

La feuille au sol tient la couche amoureuse d’un voeu anémone.

Niala-Loisobleu – 24 Octobre 2021