La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
L’un contre l’autre en renfort de maçonnerie sur la face extérieure des cages thoraciques à contenir les charges de poussées mécaniques du brin de voûte
Maudit Chaïm
Au matin à Vaugirard on vient boire la saignée au point d’Ars avant de monter les mioches au cheval de bois par l’allée des perspectives
Enfant de troupe « Allons Z’Enfants » d’une page non-écrite du couché au levé au lavabo-collectif d’eau glacée que le rêve récupère dans les trois couleurs
Maudit Chaïm
La Ruche quartier de l’Observatoire inspire l’Auguste Boucher, sculpteur créatif plein d’élan. Ah, sortis du visionnaire on serait bon qu’à aller dans le mur ?
Maudit Chaïm on a cru que tu ne serais plus ignoré
Tes gosses quand je les regarde je vois des vitraux à la place des peurs dans leurs yeux. C’est vrai que le hasard n’existe pas, la Reine on lui doit Chagall dans le miel qu’elle a fait là. Il a même fait chanter le plafond. Trop beau. Nous voilà conteur à zéro
Et imagines ce que ça peut me faire mal à la côte
Pas possible d’en arriver à plus se faire comprendre et de se retrouver con sans rire
C’est pas un Soulages qui se supprimerait en chant de blé dans un choeur de corbeaux, il est riche que ça m’en fait gerber outre-noir
Il faudrait pas que que les contreforts d’Auvers-sur-Oise soient du faux gothique Compagnon
Des fois que la foi nous trahirait
A perdre la tête
Léo j’ai besoin de toi pour pas gueuler tout seul
Maudit Chaîm les enfants faut pas que ça finisse Amédéo par défenestrer les Jeanne enceintes.
Avec paix. Elles touchent, elles prélèvent le germe.
Elles l’emportent, grainée déjà
D’autres mondes.
Dans l’a jamais de la fleur éphémère.
O flamme
Qui consumant célèbres.
Cendre
Qui dispersant recueilles.
Flamme, oui, qui effaces
De la table sacrificielle de l’été
La fièvre, les sursauts
De la main crispée.
Flamme, pour que la pierre du ciel clair
Soit lavée de notre ombre, et que ce soit
Un dieu enfant qui joue
Dans l’âcreté de la sève.
Je me penche sur toi, je rassemble, à genoux,
Flamme qui vas.
L’impatience, l’ardeur, le deuil, la solitude
Dans ta fumée.
Je me penche sur toi, aube, je prends
Dans mes mains ton visage. Qu’il fait beau
Sur notre lit désert ! Je sacrifie
Et tu es la résurrection de ce que je brûle.
Flamme
Notre chambre de l’autre année, mystérieuse
Comme la proue d’une barque qui passe.
Flamme le verre
Sur la table de la cuisine abandonnée,
AV.
Dans les gravats.
Flamme, de salle en salle.
Le plâtre.
Toute une indifférence, illuminée.
Flamme l’ampoule
Où manquait Dieu
Au-dessus de la porte de l’étable.
Flamme
La vigne de l’éclair. là-bas.
Dans le piétinement des bêtes qui révent
Flamme la pierre
Où le couteau du rêve a tant œuvré.
Flamme,
Dans la paix de la flamme.
L’agneau du sacrifice gardé sauf.
Et. tard, je crie
Des mots que le feu accepte.
Je crie. Regarde.
Ici a déposé un sel inconnu.
Je crie. Regarde.
Ta conscience n’est pas en toi.
L’amont de ton regard
N’est pas en toi.
Ta souffrance n’est pas en toi, ta joie moins encore.
Je crie. Écoute,
Une musique a cessé.
Partout, dans ce qui est.
Le vent se lève et dénoue.
Aujourd’hui la distance entre les mailles
Existe plus que les mailles.
Nous jetons un filet qui ne retient pas.
Achever, ordonner.
Nous ne le savons plus.
Entre l’œil qui s’accroît et le mot plus vrai
Se déchire la taie de l’achevable.
O ratures, ô rouilles
Où la trace de l’eau, celle du sens
Se résorbant s’illimitent,
Dieu, paroi nue
Où l’érosion, l’entaille
Ont même aspect désert au liane du monde.
Comme il est tard !
On voit un dieu pousser quelque chose comme
Une barque vers un rivage mais tout change.
Ellbndrements sur la route des hommes.
Piétinements, clameurs au bas du ciel.
Ici Tailleurs étreint
La main œuvrante
Mais quand elle dévie dans le trait obscur, C’est comme une aube.
Regarde,
Ici, sur la lande du sens,
A quelques mètres du sol,
C’est comme si le feu avait pris feu,
Et ce second brasier, dépossession,
Comme s’il prenait feu encore, dans les hauts
De l’étoffe de ce qui est, que le vent gonfle.
Regarde,
Le quatrième mur s’est descellé,
Entre lui et la pile du côté nord
Il y a place pour la ronce
Et les bêtes furtives de chaque nuit.
Le quatrième mur et le premier
Ont dérivé sur la chaîne,
Le sceau de la présence a éclaté
Sous la poussée rocheuse.
J’entre donc par la brèche au cri rapide.
Est-ce deux combattants qui ont lâché prise.
Deux amants qui retombent inapaisés ?
Non, la lumière joue avec la lumière
Et le signe est la vie
Dans l’arbre de la transparence de ce qui est.
Je crie, Regarde,
Le signe est devenu le lieu.
Sous le porche de foudre
Fendu
Nous sommes et ne sommes pas.
Entre avec moi, obscure,
Accepte par la brèche au cri de faim.
Et soyons l’un pour l’aure comme la flamme Quand elle se détache du flambeau, La phrase de fumée un instant lisible Avant de s’effacer dans l’air souverain.
Oui, toutes choses simples
Rétablies
Ici et là, sur leurs
Piliers de feu.
Vivre sans origine, Oui, maintenant, Passer, la main criblée De lueurs vides.
Et tout attachement
Une fumée.
Mais vibrant clair, comme un
Airain qui sonne.
Retrouvons-nous
Si haut que la lumière comme déborde
De la coupe de l’heure et du cri mêlés,
Un ruissellement clair, où rien ne reste
Que l’abondance comme telle, désignée.
Retrouvons-nous, prenons
A poignées notre pure présence nue
Sur le lit du matin et le lit du soir.
Partout où le temps creuse son ornière,
Partout où l’eau précieuse s’évapore.
Portons-nous l’un vers l’autre comme enfin
Chacun toutes les bêtes et les choses.
Tous les chemins déserts, toutes les pierres,
Tous les ruissellements, tous les métaux.
Regarde,
Ici fleurit le rien ; et ses corolles.
Ses couleurs d’aube et de crépuscule, ses apports
De beauté mystérieuse au lieu terrestre
Et son vert sombre aussi, et le vent dans ses branches
C’est l’or qui est en nous : or sans matière.
Or de ne pas durer, de ne pas avoir,
Or d’avoir consenti, unique flamme
Au flanc transfiguré de l’alambic.
Et tant vaut la journée qui va finir, Si précieuse la qualité de cette lumière, Si simple le cristal un peu jauni
De ces arbres, de ces chemins parmi des sources. Et si saiislaisantes l’une pour l’autre Nos voix, qui eurent soif de se trouver Et ont erré côte à côte, longtemps Interrompues, obscures.
Que tu peux nommer Dieu ce vase vide. Dieu qui n’est pas. mais qui sauve le don. Dieu sans regard mais dont les mains renouent. Dieu nuée. Dieu enfant et à naître encore. Dieu vaisseau pour l’antique douleur comprise, Dieu voûte pour l’étoile incertaine du sel Dans l’évaporation qui est la seule Intelligence ici qui sache et prouve.
Et nos mains se cherchant Soient la pierre nue Et la joie partagée La brassée d’herbes
Car bien que toi, que moi Criant ne sommes Qu’un anneau de feu clair Qu’un vent disperse
Si bien qu’on ne saura Tôt dans le ciel Si même eut lieu ce cri Qui a fait naître,
Toutefois, se trouvant. Nos mains consentent D’autres éternité Au désir encore.
Et notre terre soit L’inachevable Lumière de la faux Qui prend l’écume
Et non parce qu’est vraie Sa seule foudre, Bien que le vide, clair, Soit notre couche
Et que toi près de moi. Simples, n’y sommes Que fumée rabattue Du sacrifice,
Mais pour sa retombée Qui nous unit. Blé de la transparence, Au désir encore.
Éternité du cri De l’enfant qui semble Naître de la douleur Qui se fait lumière.
L’éternité descend Dans la terre nue Et soulève le sens Comme une bêche.
Et vois, l’enfant
Est là, dans l’amandier.
Debout
Comme plusieurs vaisseaux arrivant en rêve.
Il monte
Entre lune et soleil. Il essaie de pencher vers nous
Dans la fumée
Son feu, riant.
Où l’ange et le serpent ont même visage.
Il offre
Dans la touffe des mots, qui a fleuri,
Une seconde fois du fruit de l’arbre.
Et déjà le maçon
Se penche vers le fond de la lumière Sa bêche en prend les gravats Pour le comblement impossible.
Il racle
De sa bêche phosphorescente
Cet autre ciel, il fouille
De son fer antérieur à notre rêve
Sous les ronces,
A l’étage du feu et de Pincréé.
Il arrache
La touffe blanche du feu
Au battement de l’incréé parmi les pierres.
Il se tait.
Le midi de ses quelques mots est encore loin
Dans la lumière.
Mais, tard.
Le rouge déteint du ciel
Lui suffira, pour l’éternité du retour
Dans les pierres, grossies
Par l’attraction des cimes encore claires.
N’étant que la puissance du rien, La bouche, la salive du rien, Je crie,
Et au-dessus de la vallée de toi, de moi Demeure le cri de joie dans sa forme pure.
Oui, moi les pierres du soir, illuminées. Je consens.
Le dessein de la poésie étant de nous rendre souverains en nous impersonnalisant, nous touchons, grâce au poème, à la plénitude de ce qui n’était qu’esquissé ou déformé par les vantardises de l’individu.
Les poèmes sont des bouts d’existence incorruptibles que nous lançons à la gueule répugnante de la mort, mais assez haut pour que, ricochant sur elle, ils tombent dans le monde nominateur de l’unité.
Nous sommes déroutés et sans rêve. Mais il y a toujours une bougie qui danse dans notre main. Ainsi l’ombre où nous entrons est notre sommeil futur sans cesse raccourci.
Lorsque nous sommes aptes à monter à l’aide de l’échelle naturelle vers quelque sommet initiant, nous laissons en bas les échelons du bas; mais quand nous redescendons, nous faisons glisser avec nous tous les échelons du sommet. Nous enfouissons ce pinacle dans notre fonds le plus rare et le mieux défendu, au-dessous de l’échelon dernier, mais avec plus d’acquisitions et de richesses encore que notre aventure n’en avait rapporté de l’extrémité de la tremblante échelle.
Ne cherche pas les limites de la mer. Tu les détiens. Elles te sont offertes au même instant que ta vie évaporée. Le sentiment, comme tu sais, est enfant de la matière; il est son regard admirablement nuancé.
Jeunes hommes, préférez la rosée des femmes, leur cruauté lunatique, à laquelle votre violence et votre amour pourront riposter, à l’encre inanimée des meurtriers de plume. Tenez-vous plutôt, rapides poissons musclés, dans la cascade.
Nous vivons collés à la poitrine d’une horloge qui, désemparée, regarde finir et commencer la course du soleil. Mais elle courbera le temps, liera la terre à nous; et cela est notre succès.
Échapper à la honteuse contrainte du choix entre l’obéissance et la démence, esquiver l’abat de la hache sans cesse revenante du despote contre laquelle nous sommes sans moyens de protection, quoique étant aux prises sans trêve, voilà notre rôle, notre destination, et notre dandinement justifiés. 11 nous faut franchir la clôture du pire, faire la course périlleuse, encore chasser au-delà, tailler en pièces l’inique, enfin disparaître sans trop de pacotilles sur soi. Un faible remerciement donné ou entendu, rien d’autre.
Combien s’imaginent porter la terre et exprimer le monde, qui trépignent de ne pouvoir s’informer mielleusement de leur destin auprès de la Pythie.
Je crois en Lui : il n’est pas. Je ne m’en rapporte pas à lui : est-Il? Principe de tout avancement, de tout dégagement. Nuit ouverte et glacée! Ah ! fin de la chaîne des démentis.
(La quête d’un grand Être, n’est-ce qu’une pression de doigt du présent entravé sur l’avenir en liberté? Les lendemains non touchés sont vastes. Et là-bas est divin où ne retentit pas le choc de notre chaîne.)
Êtres que l’aurore semble laver de leurs tourments, semble doter d’une santé, d’une innocence neuves, et qui se fracassent ou se suppriment deux heures après… Êtres chers dont je sens la main.
La cheminée du palais de même que Pâtre de la chaumière fument depuis que la tête du roi se trouve sur les chenets, depuis que les semelles du représentant du peuple se chauffent naïvement à cette bûche excessive qui ne peut pas se consumer malgré son peu de cervelle et l’effroi de ceux pour lesquels elle fut guillotinée. Entre les illusions qui nous gouvernent, peut-être reverra-t-on celles, dans l’ordre naturel appelées, que quelque aspect du sacré tempère et qui sont au regard averti les moins cyniquement dissimulées. Mais cette apparition, que les exemples précédents ont disqualifiée, doit attendre encore, car elle est sans énergie et sans bonté dans des limbes que le poison mouille. La propriété redevenant l’infini impersonnel à l’extérieur de l’homme, la cupidité ne sera plus qu’une fièvre d’étape que chaque lendemain absorbera. Tout l’embasement néanmoins est à réinventer. La vie bousillée est à ressaisir, avec tout le doré du couchant et la promesse de l’éveil, successivement. Et honneur à la mélancolie augmentée par l’été d’un seul jour, à midi impétueux, à la mort.
Tour à tour coteau luxuriant, roc désolé, léger abri, tel est l’homme, le bel homme déconcertant.
Disparu, l’élégance de l’ombre lui succède. L’énigme a fini de rougir.
Nota. — Cessons de miroiter. Toute la question sera, un moment, de savoir si la mort met bien le point final à tout. Mais peut-être notre cœur n’est-il formé que de la réponse qui n’est point donnée?
Et la faculté de fine manoeuvre? Qui sera ton lecteur? Quelqu’un que ta spéculation arme mais que ta plume innocente. Cet oisif, sur ses coudes? Ce criminel encore sans objet? Prends garde, quand tu peux, aux mots que tu écris, malgré leur ferme distance.
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