La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
L’élégant Marco Oliveira (né en 1988) s’est fait connaître très jeune comme fadiste, s’accompagnant lui-même à la guitare, son instrument de prédilection, accompagnant à l’occasion d’autres fadistes tels que Hélder Moutinho ou Ricardo Ribeiro. Son répertoire et son style de chant dépassent cependant largement le fado. En voici un exemple avec cette chanson de l’auteur-compositeur-interprète espagnol Amancio Prada (né en 1949).
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Marco Oliveira | Tengo en el pecho una jaula. Amancio Prada, paroles & musique. Marco Oliveira, chant & piano. Enregistré sur un piano Schiedmayer du début du XXe siècle. Vidéo : Marco Oliveira, réalisation. Portugal, ℗ 2020.
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Tengo en el pecho una jaula, en la jaula dentro un pájaro. El pájaro lleva dentro del pecho un niño cantando en una jaula lo que yo canto.
Dans la poitrine j’ai une cage, Dans cette cage un oiseau. L’oiseau porte dans sa poitrine un enfant qui chante dans une cage ce que je chante.
El viento quisiera ser. El viento que pasa y deja un paisaje estremecido en tus ojos y en el oído el eco. El eco de una voz que viene de muy lejos y muy dentro de ti te canta que eres tú también el viento cuando pasa.
Je voudrais être le vent. Le vent qui passe et qui laisse dans tes yeux un paysage tremblant et dans tes oreilles un écho. L’écho d’une voix qui vient de très loin et qui, au plus profond de toi, te chante que toi aussi, tu es le vent qui passe.
Tengo en el pecho una jaula…
Dans la poitrine j’ai une cage…
La noche quisiera ser. La noche que con agujas de cristal teje tus sueños y el delirio que te enciende* cuando más sola estás y nada esperas, contigo a solas soñando el negro sauce** de la noche que te envuelve.
Je voudrais être la nuit. La nuit qui, avec des aiguilles de cristal tisse tes rêves et le délire qui t’embrase* quand tu es au comble de la solitude et que tu n’attends rien, seule avec toi qui rêve le saule** noir de la nuit qui t’enveloppe.
Tengo en el pecho una jaula…
Dans la poitrine j’ai une cage…
La lluvia quisiera ser. La lluvia mansa que cae como un rumor de manzanas en el desván de tu infancia lejos… Y las primas jugando a casa casa Para el ardor del alma la lluvia fresca en el valle del silencio.
J’aimerais être la pluie. La douce pluie qui tombe comme un bruit de pommes au loin, dans le grenier de ton enfance… Et tes cousines qui jouent à petite maison Pour la brûlure de l’âme, la pluie fraîche dans la vallée du silence.
Pero tengo en el pecho una jaula, en la jaula dentro un pájaro, el pájaro lleva dentro del pecho un niño cantando Tengo en el pecho una jaula, en la jaula dentro un pájaro, el pájaro lleva dentro del pecho un niño cantando, en una jaula, lo que yo canto.
Mais dans la poitrine j’ai une cage, Dans cette cage un oiseau. L’oiseau porte dans sa poitrine un enfant qui chante. Dans la poitrine j’ai une cage, Dans cette cage un oiseau. L’oiseau porte dans sa poitrine un enfant qui chante dans une cage ce que je chante.
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Amancio Prada (né en 1949). Tengo en el pecho una jaula (1988). *Chanté : envuelve (« enveloppe ») **Chanté : manto (« manteau ») .
Amancio Prada (né en 1949). Dans la poitrine j’ai une cage. Traduit par L. & L. de Tengo en el pecho una jaula (1988). *Chanté : envuelve (« enveloppe ») **Chanté : manto (« manteau »)
Comme toujours palpitant quand tu me ramènes à la grande vague hispano-portugaise « JE PLEURE SANS RAISON QUE JE POURRAIS VOUS DIRE »…
Parlez-moi d’amour Redites-moi des choses tendres Votre beau discours Mon cœur n’est pas las de l’entendre Pourvu que toujours Vous répétiez ces mots suprêmes Je vous aimeVous savez bien Que dans le fond je n’en crois rien Mais cependant je veux encore Écouter ces mots que j’adoreVotre voix aux sons caressants Qui les murmure en frémissant Me berce de sa belle histoire Et malgré moi je veux y croireParlez-moi d’amour Redites-moi des choses tendres Votre beau discours Mon cœur n’est pas las de l’entendre Pourvu que toujours Vous répétiez ces mots suprêmes Je vous aimeIl est si doux Mon cher trésor, d’être un peu fou La vie est parfois trop amère Si l’on ne croit pas aux chimèresLe chagrin est vite apaisé Et se console d’un baiser Du cœur on guérit la blessure Par un serment qui le rassureParlez-moi d’amour Redites-moi des choses tendres Votre beau discours Mon cœur n’est pas las de l’entendre Pourvu que toujours Vous répétiez ces mots suprêmes Je vous aime
Bluet , Jacée et Chausse-Trape au bord du chemin guettent les fièvres
L’horizon ondule sous le givre des tuiles romaines que la faible pente retient
Chiron, l’immortel fils de Chronos et de l’Océanide Philyra, les planta au jardin de Thessalie.
Réputé pour sa grande sagesse et ses connaissances culturelles, j’y vois là le transfert de sa mer-mère par le pouvoir des vertus de sa bleue couleur
Du lanterneau qui perce au bas de la ferme du toit, je guette l’escalade du soleil dans la chaleur des toiles. Pas de bruit de bataille, les moteurs de recherche sont silencieux. Le froid a gardé le bon côté, comme chacun est libre de ses choix. Le pavot d’une bouche fume de joie
Néo-Expressionnisme, le cri d’Edvard continue sa course ,par la voix de Markus Lüpertz nommé Prince en la matière
Les planches se courbent dirait Yves en toute bonne foi
Dans le leurre des mots
Et le rossignol chante une fois encore
Avant que notre rêve ne nous prenne,
Il a chanté quand s’endormait Ulysse
Dans l’île où faisait halte son errance,
Et l’arrivant aussi consentit au rêve,
Ce fut comme un frisson de sa mémoire
Par tout son bras d’existence sur terre
Qu’il avait replié sous sa tête lasse.
Je pense qu’il respira d’un souffle égal
Sur la couche de son plaisir puis du repos,
Mais Vénus dans le ciel, la première étoile,
Tournait déjà sa proue, bien qu’hésitante,
Vers le haut de la mer, sous des nuées,
Puis dérivait, barque dont le rameur
Eût oublié, les yeux à d’autres lumières,
De replonger sa rame dans la nuit.
Yves Bonnefoy
(Extrait: Les planches courbes)
La puissance de l’ordinaire vibre en mouchant la bougie des prétentions ridicules et tient la sève en espoir futur durant le sommeil de l’automne où rien ne cesse.
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